Fondements de l’écologie politique
Les communs, idéal de gouvernance vers la durabilité ?
Le souhait de travailler sur les communs provient du constat de plusieurs dysfonctionnements transversaux :
– Une perception de l’homme au centre de la nature;
– Un modèle économique mortifère;
– Un système démocratique malade.
Or, les communs semblent apporter une réponse à ces trois dysfonctionnements…
« C’est en commençant par changer de rythme de vie qu’on pourra se poser la question de savoir quels sont les besoins prioritaires » Entretien avec Céline Marty
“Le problème que pose Gorz c’est de savoir d’où peut nous venir notre désir d’autonomie si l’on est aliénés dans le travail. Comment le désir d’autonomie peut-il émerger en l’absence d’expérience de l’autonomie ? D’où peut me venir mon désir d’autonomie si je ne vis que des expériences de domination ?”
« Gorz en particulier savait qu’il y avait une autre conception de la liberté que celle de la délivrance » Entretien avec Aurélien Berlan
Ce sur quoi il faut en revanche insister, c’est sur la manière dont, chez Gorz et plus généralement à gauche, la liberté a été associée au dépassement du travail. En réalité, ce qu’on voulait dire par « dépasser le travail », historiquement, c’était dépasser le salariat, c’est-à-dire le travail dominé, morcelé, discipliné, et notamment le travail associé au monde industriel de l’usine. Mais compte tenu de l’ambiguïté et des équivoques du mot travail, cette idée de dépassement du salariat a vite été confondue avec l’idée d’un dépassement du travail en tant que tel, c’est-à-dire de toute activité pénible, quotidienne, liée à nos besoins de base.
Françoise Gollain: “Gorz a déconstruit le mythe de la croissance comme condition de justice sociale.”
“Nous sommes donc d’emblée en opposition à un environnementalisme qui peut déboucher sur un capitalisme vert ou bien une écodictature qui se réclamerait de la science. Les données scientifiques (qui sont presque toutes au rouge) sont essentielles pour informer notre action mais elles ne font pas un projet de société. C’est pourquoi l’écologie véritable est politique.”
Gorz, l’écologie politique et le monde vécu: entretien avec Christophe Fourel
“Il y a, chez Gorz, une critique de la logique capitaliste du fait que le capitalisme ignore les besoins collectifs, ou alors quand il identifie des besoins, il les transforme en besoins individuels de consommation marchande. C’est, pour Gorz, la logique du système. En gros, Gorz dit que le le capitalisme vous revend au détail ce qu’il s’est accaparé.”
Jean de Munck : « le projet de l’écologie politique est un projet de révolution »
Jusque dans les années 2010, l’écologie politique s’est contenté d’annoncer des catastrophes possibles. Elle pointait dans la vie quotidienne des gens les effets qui étaient jugés pervers, néfastes, inconfortables. À partir des années 2010 apparaît la question de l’urgence, avec le fait que l’irréversible atteint directement désormais le contemporain et non plus les générations futures. Il faut maintenant vivre avec cette urgence, en faire une alliée et non pas un empêchement.
Bruno Latour, penseur du tournant écologique, vient de nous quitter.
“On ne comprend rien au vide de la politique actuelle si l’on ne mesure pas à quel point la situation est sans précédent.” expliquait Bruno Latour, s’étonnant du contraste vertigineux entre le calme avec lequel nous continuons à mener nos vies et ce qui nous arrive collectivement…
Sur la piste d’un éco-décolonialisme ?
Le monde occidental a récemment été secoué par la mise en lumière, dans l’espace public, des questions racistes et décoloniales. Il est probable que cette perception soudaine d’un “décolonialisme inachevé” n’est que la pointe de l’iceberg d’un travail longuement mené par de nombreux auteurs, y compris récemment dans la sphère écologiste.
Rester castoriadien·ne ou maintenir le projet d’autonomie ? Bilan provisoire du Castoriadisme
Son projet d’autonomie, c’est celui de construire ensemble en articulant l‘individu et le collectif, la conscience et l’inconscient, la politique et l’économique « à nouveau frais », pour que chacun·e soit libre. Libéré·e des oppressions, en pouvant assumer, et partager de façon équitable, les contraintes qui pèsent sur toute existence humaine.