La crise actuelle frappe l’ensemble de la population. Mais ni l’ampleur du choc ni la gravité des conséquences ne sont identiques pour tous. Les jeunes sont les plus durement touchés, stoppés net sur le pas de la porte d’un avenir auquel leurs aînés, pourtant, ont eu droit.

Le pari de la jeunesse dépasse dès lors la mise en œuvre de mesures visant spécifiquement les jeunes. Pour parodier la célèbre phrase de John Fitzgerald Kennedy, « ne vous demandez pas ce que la société peut faire pour la jeunesse. Demandez–vous ce que la jeunesse peut faire pour la société ». Et vous verrez combien c’est essentiel.

Ils auraient pu s’appeler « la génération sacrifiée » ou « la génération cul-de-sac », tant ils subissent les conséquences désastreuses des cures d’austérité prescrites à tour de bras au lendemain de la crise financière de 2008. Les générations au pouvoir ont été incapables de leur dessiner un avenir ? Qu’à cela ne tienne, ils l’écrivent eux-mêmes, leur avenir ! Mais ne soyons pas étonnés qu’il diffère de celui prédit par leurs aînés « en des temps meilleurs »…

Faute d’emplois stables et de perspectives toutes tracées, à défaut d’avoir la confiance des banques, si frileuses à les aider quand ils souhaitent entreprendre ou « s’installer », ils ont emprunté d’autres voies et se sont débrouillés pour consommer autrement, pour voyager, apprendre ou se loger. Et jour après jour, ils ont commencé à réinventer la société.

J’ai envie de montrer comment, concrètement, une série de ces solutions de fortune sont devenues porteuses d’avenir et riches d’espérance pour tous. En matière d’innovation sociale, il n’existe pas de péché originel : ce n’est pas parce que la crise contraint à l’inventivité que les fruits de cette dernière doivent être négligés.

En d’autres termes, j’ai jusqu’ici expliqué en quoi la mise en pratique des propositions écologistes nous permettra de sortir ensemble d’un modèle économique qui épuise les gens et les ressources ; je souhaite, pour clore mon triptyque, évoquer comment cette crise produit elle-même les solutions pour en sortir, à condition de donner les moyens à la jeunesse de les mettre en œuvre.

Lire le livre d’Emily Hoyos “Les temps changent“.

Share This