bovins

Depuis le début de notre ère, l’espèce humaine a précipité le taux naturel d’extinction avec un total de 130 000 espèces disparues. « Les causes de ces disparitions sont essentiellement humaines, chasse, sur-pêche, perte, dégradation de l’habitat liées à nos activités (déforestation, urbanisation, accroissement démographique, tourisme, extraction d’énergie) et dérèglement climatique. [1] ». A l’approche des fêtes de fin d’année, des associations de protection animale sont passées par l’action directe (parfois violente) pour riposter contre les violences infligées aux animaux. L’association espagnole Equalia divulgue des scènes d’atrocités subies par les agneaux de l’abattoir de Castille-et-Léon et réclame l’installation de contrôle vidéo. Les militants de 269 Life France, dans le cadre des journées du sang versé, ont arrosé des boucheries de faux sang et placardé des pancartes « Viande = Meurtre » dans le but de conscientiser les clients de boucheries. Malgré le fait que la tendance vegan commence à faire écho, la production mondiale de viande a quintuplé depuis 1950 avec l’intensification de la consommation carnée dans les pays en voie de développement, principalement en Chine et en Inde. Pour répondre à cette demande, les abattoirs et élevages sont devenus de réelles industries, massacrant les animaux dans la violence la plus totale. La cause animale émerge dans la sphère politique, avec le premier parti animaliste « Dier Animal » en Belgique. Ce parti bilingue et antispéciste propose de mettre la question du bien être animal au centre des préoccupations. C’est le dix-neuvième parti animaliste au monde dont onze en Europe. On assiste à une indignation générale des citoyens face aux violences infligées aux animaux, qui résulte d’une mobilisation accrue pour la cause animale.

Tour d’horizon sur l’éthique animale

Dans un contexte post mai 68, l’éthique animale contemporaine s’inscrit dans un mouvement d’anti-domination plus large où l’oppression subie par les femmes, les personnes de couleur, les homosexuels, mais aussi le capitalisme sont remis en question. Ce qui explique, qu’aujourd’hui encore, les militants antispécistes sont également sympathisants d’autres luttes sociales, estimant que les différents types de domination sont structurés par les mêmes rapports de pouvoir et mécanismes d’oppression [2]. L’éthique animale est devenue dès les années 70, grâce au foisonnement de publications, un domaine de recherche à part entière, principalement dans les pays anglo-saxons. Au sein de ce mouvement figure une grande variété de positions. Il convient d’abord de distinguer l’éthique animale qui est « l’étude de la responsabilité morale des hommes à l’égard des animaux pris individuellement [3] » et l’éthique de l’environnement, qui s’attache à étudier les espèces et les écosystèmes. Alors que le premier prend en considération la souffrance des animaux dans une approche individualiste, le second se distancie pour analyser les influences du rapport entre l’homme et la nature de manière holistique. Leur ambition est de maintenir la viabilité et l’équilibre des écosystèmes. Les deux éthiques s’entrecroisent sur des sujets comme l’industrialisation des élevages qui provoquent une souffrance aux animaux exploités mais posent également problème au niveau environnemental, « (…) il est démontré que la production de viande et de lait pollue les sols, l’air, l’eau, contribue aux pluies acides, à la déforestation, au réchauffement climatique et nuit à la biodiversité. [4] ».

L’éthique animale se fragmente en différents courants. Un premier positionnement s’établit entre les spécistes ou antispécistes, mais également en fonction de leurs plans d’action et objectifs. Il est utile de distinguer le spécisme direct, qui accorde une considération morale en fonction de sa seule appartenance à une espèce alors que le spécisme indirect confère une considération morale en fonction de la présence de certaines qualités. La subtilité, c’est que l’espèce n’est pas évoquée pour légitimer la supériorité d’une espèce pourtant ces qualités s’avèrent typiquement appartenir à une espèce. Le spécisme engendre une différence de considération qui s’établirait sur deux niveaux. D’une part, la souffrance des animaux non-humains importerait moins que la souffrance humaine et d’autre part permettrait aux humains d’instaurer une catégorisation entre les différentes espèces. A l’inverse l’antispécisme refuse la notion d’espèce et considère les animaux comme des personnes philosophiques ayant une vie émotionnelle et un attachement à leur propre vie.

Les courants de l’éthique animale s’orientent également en fonction de leurs plans d’action et objectifs. Pour les Welfaristes, le sort des animaux reste attaché aux intérêts des humains mais ils visent l’amélioration du niveau de vie des animaux. Ils désirent réguler l’exploitation actuelle des animaux, via des réformes, sans chercher à mettre fin à l’exploitation animale. Ils veulent préserver les animaux de toute souffrance inutile dans les élevages par une amélioration des pratiques. La fin des mutilations comme la castration et l’épointage des volailles mais aussi par un amoindrissement de la durée des transports vers l’abattoir. Les abolitionnistes quant à eux, revendiquent la fin de toute exploitation animale c’est-à-dire l’utilisation et l’appropriation des animaux au service des humains. Les abolitionnistes sont partagés entre les abolitionnistes réformistes et fondamentalistes. Les premiers conçoivent qu’atteindre leur but va prendre du temps, alors autant progresser vers la fin de l’exploitation réforme par réforme. Alors que les seconds, ont une vision plus radicale. Ils considèrent qu’évoluer vers leur but par des réformes va s’avérer contre-productif. Ils estiment qu’en donnant une impression de « bien-être » animal au sein des élevages, le public va s’acclimater à l’idée des élevages intensifs en occultant la mission première qui est la fin totale de l’exploitation animale.

Les divergences entre les écoles en éthique animale s’expriment aussi dans le raisonnement qui s’appuie soit sur la justice soit sur la compassion. L’éthique animale est souvent réduite à la théorie des droits des animaux. Alors que l’éthique animale réfléchit le statut moral des animaux, les théoriciens du droit des animaux œuvrent à mettre en place une théorie des droits légaux et moraux des animaux. La philosophie animale quant à elle investigue l’essence même des animaux. Ce courant s’interroge sur la possibilité de raisonnement de l’animal ainsi que de ce qui les différencie des humains. Malgré l’hétérogénéité de ces positionnements, une même indignation habite les militants de la cause animale.

Prémices de l’antispécisme

La notion de « speciesism » apparaît pour la première fois en 1970 lorsque le psychologue britannique Richard Ryder propagea des pamphlets sur la défense des animaux de laboratoire sur le campus d’Oxford. Ryder s’étonne que les arguments moraux – de souffrance et non consentement – qui excluent l’utilisation d’êtres humains pour l’expérimentation pharmaceutique et cosmétique ne soient plus valables dès lors qu’il s’agit d’une autre espèce. Ryder établit une analogie avec le racisme et le sexisme, qui instaurent une discrimination arbitraire sur base de la race ou du sexe de la personne, pour inventer le terme spécisme, qui est un racisme sur base de l’espèce. Ryder est impliqué dans un groupe d’universitaires d’Oxford qui approfondissent la question du statut moral des animaux. Ensemble ils vont délimiter les contours du spécisme en 1971 dans leur livre Animals, Men and Morals. Le philosophe Australien Peter Singer, lui aussi membre de ce groupe, va jeter la notion de spécisme sous les feux des projecteurs grâce au succès de son livre Animal Liberation en 1975. Singer défini le spécisme comme un « préjugé ou attitude de parti pris en faveur des intérêts des membres de sa propre espèce et à l’encontre des intérêts des membres des autres espèces  » [5]. La réflexion de Singer s’inspire de la pensée du philosophe utilitariste Jeremy Bentham, qui voulait élargir aux animaux le combat qu’il menait pour les droits de l’homme. Selon Bentham « La question n’est pas de savoir s’ils peuvent parler ou s’ils peuvent raisonner, mais s’ils peuvent souffrir [6] ». Selon Singer, ce n’est pas la rationalité qui confère des droits mais le pathocentrisme, c’est-à-dire cette capacité à ressentir la douleur. Il dégage le principe d’égale considération des intérêts, c’est l’idée que tous les êtres vivants partagent des intérêts communs comme la volonté de ne pas souffrir et de ne pas mourir. Il est dès lors nécessaire qu’on étende notre considération morale aux animaux afin de sortir de l’archaïsme de l’anthropocentrisme.

Déracinement des idées préconçues du spécisme

L’antispécisme, tout comme l’anti-racisme et l’anti-sexisme avant lui, vise à faire tomber les barrières artificielles autorisant une différence de traitement. Il y a un rejet de toute catégorisation sur base de l’espèce partant du principe que ces différentes espèces partagent des singularités communes comme des facultés cognitives similaires, des besoins physiologiques communs et la même aptitude à ressentir la douleur. L’antispécisme tient à rappeler ce que la science a prouvé depuis longtemps que les humains sont eux-mêmes des animaux appartenant à la famille des primates. Il est dès lors plus convenable de parler d’animaux humains et non-humains.

Les spécistes s’appuient sur des capacités telles que la conscience de soi et des autres, la raison, la culture et la projection dans le futur, pour légitimer leur position de domination. Seulement, ces critères qui semblent si déterminants n’englobent pas tous les humains. Les bébés et les personnes handicapées, ne sont pourtant pas sacrifiés si ces caractéristiques leur font défaut. Mais ces critères n’excluent pas toutes les espèces d’animaux. L’éthologue Boris Cyrulnik affirme que « les animaux et les hommes partagent plus de choses que ce qu’on croyait. On partage le cerveau des émotions, on partage le cerveau de certaines représentations, l’anticipation du temps, la mémoire de l’odeur, la mémoire de l’espace, on partage avec les animaux beaucoup plus de choses que ce qu’on croit. [7] ». Des chercheurs en neurosciences renforcent cette thèse, en rappelant dans la déclaration de Cambridge de 2012 que « les humains ne sont pas seuls à posséder les substrats neurologiques de la conscience. Des animaux non-humains, notamment l’ensemble des mammifères et des oiseaux ainsi que de nombreuses autres espèces telles que les pieuvres, possèdent également ces substrats neurologiques [8] ». La science n’a pas fini de faire sauter nos certitudes les plus ancrées. Deux chercheurs de l’université de St. Andrew en Écosse viennent de découvrir que les orangs-outans, menacés d’extinction, sont capables de communiquer entre eux sur des faits qui se sont déroulés dans le passé [9].

L’antispécisme soutient que des êtres aux propriétés physiques et psychologiques différentes ne devraient pas bénéficier des mêmes droits mais qu’une différence de degré ne donne pas lieu de favoriser une espèce par rapport aux autres. André Géraud résume bien cette position dans le discours qu’il tient au début du vingtième siècle, quand il propose une Déclaration des droits de l’animal inspirée de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 ; « (…). Nous demandons seulement que, sur tous les points de ressemblance entre l’homme et l’animal, l’un et l’autre soient traités sur le même pied d’égalité. (…). » [10] car « de la même manière que les femmes et les Noirs doivent avoir des droits égaux à ceux des humains et des Blancs, les animaux doivent avoir des droits égaux à ceux des personnes » [11].

Mais quels droits ?

Les antispécistes revendiquent des droits fondamentaux pour tous les êtres sentients c’est-à-dire à même de ressentir la douleur qu’elle soit physique ou psychologique. Trois droits élémentaires sont défendus par les partisans antispécistes ; Le droit naturel le plus important est bien-sûr le droit à la vie. Il y a un intérêt unique à vivre pour tous les êtres vivants. C’est ce que Schopenhauer nomme le « vouloir vivre » qui anime tous les animaux humains ou non à perfectionner leur être. Partant de ce principe, chaque vie à la même valeur puisqu’elle est unique. Ensuite le droit à l’intégrité physique et psychologique et pour finir le droit à la liberté. Aymeric Caron, militant antispéciste français et auteur d’Antispécisme, en tire quatre principes fondamentaux ; nous ne devons plus manger les animaux, ni les enfermer, ni les torturer, ni en faire le commerce. Il faut donc lutter contre l’élevage intensif, l’exploitation des animaux à but récréatif comme pour la corrida et le cirque. Il faut également mettre fin à la vivisection c’est-à-dire l’expérimentation sur des animaux vivants pour le développement des connaissances biomédicales [12] qui nie l’intégrité physique et psychologique des animaux de laboratoire en les considérant comme des outils de laboratoires. Cette démarche est assez paradoxale vu qu’elle accorde un certain degré de similitude entre les humains et des animaux censés réagir similairement aux produits mais sont par contre inconsidérés dans leur manière de ressentir la douleur.

Actuellement, partout en Europe la vivisection pour les cosmétiques et les ingrédients utilisés pour l’élaboration de ces cosmétiques sont officiellement interdites depuis le 11 mars 2013 [13]. Malheureusement, une série de substances chimiques sont toujours testées sur des animaux dans le cadre du REACH [14] (Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals) par mesure de sécurité. Si vous voulez vous assurer que vos produits n’ont pas été testés sur des animaux, cherchez le label One Voice. Depuis 2014, le Parlement belge a interdit la détention d’animaux sauvages dans les cirques, mais pourquoi s’arrêter en si bonne voie ? Allons jusqu’au bout comme en Grèce et interdisons également l’utilisation d’animaux de compagnie dans les cirques. Ce vendredi 23 novembre, le Parlement bruxellois a octroyé un statut juridique à l’animal, le reconnaissant comme « un être-vivant doué de sensibilité, d’intérêts propres et d’une dignité qui bénéficie d’une protection particulière » [15]. Cette modification de la législation sort l’animal de la catégorie de bien meuble pour enfin le considérer comme un être sensible pourvu de droits.

Albert Camus « La révolte est le fait de l’homme informé »

L’antispécisme appelle le citoyen consommateur à se questionner sur l’acceptation générale de l’exploitation animale à des fins alimentaires, scientifiques et stylistiques. La lutte antispéciste est avant tout une lutte pour l’information. La difficulté c’est que les médias censés nous tenir informés sur toutes les facettes du monde manquent à leur devoir car ils sont presque tous embourbés dans des intérêts financiers ou tenus par les grands groupes de l’industrie agroalimentaire et les lobbies agricoles. Le carnisme, que la psychologue Melanie Joy décrit comme « l’idéologie invisible qui conditionne les gens à consommer régulièrement certains animaux [16] », s’appuie sur des alibis très incrustés dans nos sociétés. Les deux alibis les plus populaires sont l’alibi historique considérant que l’homme à toujours été un chasseur et mangeur de chair et l’alibi diététique justifiant le besoin vital de viande pour survivre. Il est indispensable dans une société démocratique que les citoyens soient conscients de toutes les variables qu’impliquent leurs choix, sans se voiler la face avec des alibis déresponsabilisants. Mais une remise en question requiert un éclaircissement sur ce qui se passe dans l’ombre des abattoirs, dans les élevages et dans les laboratoires.

Généralement, la consommation de la viande précède le fait que nous puissions l’identifier à de la chair animale. Les stratégies marketing ne sont pas innocentes dans ce détachement et travaillent à la distanciation des consommateurs envers la violence infligée aux animaux. Elles s’appliquent à déguiser la réalité par une dénomination stratégique où les abattoirs sont appelés des « usines à viande » dans le seul but de faire oublier que les steaks qui se retrouvent dans nos assiettes étaient bien des êtres sensibles. La publicité nous berce dans une illusion d’animaux gambadant dans des prés alors qu’en réalité presqu’aucun de ces animaux ne verra la lumière du jour. C’est pourquoi il est impératif qu’on brise l’ignorance de notre responsabilité à l’égard de l’exploitation animale en dévoilant les atrocités que subissent les animaux dans l’ombre des abattoirs et en informant dès le plus jeune âge de l’intelligence et la sensibilité animale que les industries s’efforcent de nous faire perdre de vue.

Le militantisme antispéciste

L’antispéciste se conforme à ses convictions dans les pratiques de sa vie quotidienne. Il privilégiera le végétarisme (renoncement à la chair animale) voire le véganisme (bannissement des produits animaux et issus de l’exploitation d’un animal sensible) dans le but de s’extirper de la chaîne de culpabilité collective. La motivation antispéciste est de réduire son empreinte négative sur la vie c’est-à-dire « vivre sans manger les animaux, vivre pour un monde moins cruel et plus respectueux de l’environnement et meilleur pour la santé [17] ». Les régimes végan et végétarien sont parfaitement appropriés à notre métabolisme. Singer remarque que la nourriture végétale apporte à l’homme dix fois plus de protéines que les animaux qui s’en nourrissent [18]. Consommer de la chair animale n’est indispensable ni pour vivre en bonne santé, ni pour mener une vie épanouissante, ni pour jouir des plaisirs de la table [19]. La pratique végétarienne entend provoquer une diminution (et aspire à un boycott) de l’élevage intensif. Les légumineuses et le soja sont une alternative à la viande car elles contiennent autant de protéines que les protéines animales. Encore mieux, elles sont riches en fibres alimentaires, comportent peu de matières grasses et pas de cholestérol. Elles ont aussi l’avantage d’être bénéfiques pour l’environnement en captant l’azote dans l’air et en le redistribuant par leurs racines aux plantes avoisinantes. Elles réduisent le besoin en engrais et les émissions de gaz à effet de serre. Il est bien connu que l’élevage intensif a un impact environnemental désastreux par sa production de gaz à effet de serre. Elle est responsable de 14,5% des gaz à effet de serre selon le rapport de la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations). Mais également, par son gaspillage en eau (sachant qu’il faut environ 15 500 litres d’eau pour produire 1kg de viande [20]) et par son incidence sur la déforestation, particulièrement en Amazonie. Le rejet d’excréments d’animaux ainsi que les engrais et pesticides employés pour l’exploitation agricole, destinés à nourrir les élevages, est responsable de la dégradation des sols et de la pollution des eaux. Le militantisme pacifique et les écrits qui fleurissent sur le sujet s’adressent principalement aux personnes déjà sensibilisées alors que la désobéissance civile a eu un impact majeur auprès du grand public. Il y a une amplification de l’indignation populaire face aux vidéos exposant l’horreur des abattoirs et des élevages aux yeux de tous.

L’antispécisme lance un défi sociétal majeur à ses concitoyens car il « (…) prend la forme d’un mouvement de lutte sociale œuvrant pour la reconnaissance du droit des autres animaux à ne pas être vendus, mutilés, torturés et tués. Le critère de l’espèce ne justifie pas l’irrespect de l’intégrité psycho-corporelle d’animaux sentients sous prétexte qu’ils n’appartiennent pas à l’espèce humaine (…) [21] ». Alors que nos sociétés s’étaient distancées de la nature et des animaux, l’antispécisme nous amène à repenser notre économie d’échelle qui repose sur l’élevage intensif, nos modes de consommation vestimentaire (cuir et fourrure) et alimentaire (viande), ainsi que de privilégier les alternatives à la vivisection dans le but de continuer à faire avancer la recherche scientifique avec l’ingénierie cellulaire, les cultures de cellules in vitro et les simulations sur ordinateur. A travers les luttes et manifestations menées par les militants antispécistes (Animal Liberation front, l’association 269 Life, L214, Green Peace) donnent toutes les cartes aux mains des citoyens pour qu’ils prennent leur décision en toute conscience. L’antispécisme est considéré, à tort, comme un anti-humanisme parce qu’il confisque à l’humanité son statut d’espèce supérieure. Mais c’est tout le contraire, l’antispécisme est un humanisme plus éthique puisque ce mouvement lutte contre toute discrimination au nom de l’espèce, en rejetant l’anthropocentrisme qui fut jusqu’ici la norme. Il peut être considéré comme un anti-racisme global puisque l’antispécisme entend élargir sa sphère de considération à tous les êtres sensibles, même à ceux qui ne sont pas capables de revendiquer le respect de leurs droits les plus fondamentaux eux-mêmes.

Bibliographie

[1Aymeric Caron (2017) « Antispéciste ; réconcilier l’humain, l’animal et la nature » Points. P63

[2Vilmer, Jean-Baptiste Jeangène. L’éthique animale : « Que sais-je ? » n° 3902 (French Edition) (pp. 108-109). Presses Universitaires de France. Édition du Kindle.

[3Jeangène Vilmer Jean-Baptiste, « Chapitre 1. Diversité de l’éthique animale », Journal International de Bioéthique, 2013/1 (Vol. 24), p. 15-28. DOI : 1 0.3917/jib.241.0015. URL : https://www-cairn-info.ezproxy.ulb.ac.be/revue-journal-international-de-bioethique-2013-1.htm-page-15.htm

[4Vilmer, Jean-Baptiste Jeangène. L’éthique animale : « Que sais-je ? » n° 3902 (French Edition) (pp. 116-117). Presses Universitaires de France. Édition du Kindle.

[5Jaquet, F. (2018), « Spécisme », version Académique, dans M. Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique, URL : http://encyclo-philo.fr/specisme-a/.

[6J. Bentham, An introduction to the principles of Morals and Legislation, Clarendon Press, 1907, XVII, SI, IV, P311 note 1.

[7Aymeric Caron (2017) « Antispéciste ; réconcilier l’humain, l’animal et la nature » Points. Page 56

[8. Cigman « Death, Misfortune and Species Inequality », Philosophy and Public Affairs, 10, 1, 1981, p.47)

[9Mr Mondialisation « Découverte : Les orangs-outans peuvent évoquer le passé entre eux » (Lundi, 26 novembre 2018). Consultable en ligne : https://mrmondialisation.org/decouverte-les-orangs-outans-peuvent-evoquer-le-passe-entre-eux/?fbclid=IwAR03X0t0TXlV0CK6cMrTjtOln6PdSTS2YcGh5NdHN5XfjCEv9ElFM-7lOYE

[10André Géraud, Déclaration des droits de l’animal, Bibliothèque André Géraud, 1939, p17.

[11Cigman « Death, Misfortune and Species Inequality », Philosophy and Public Affairs, 10, 1, 1981, p.47) tiré du livre éthique animale

[12Site de la Ligue Française contre la vivisection : http://ligue-contre-la-vivisection.fr/quest-ce-que-la-vivisection/

[13Site ConsoGlobe https://www.consoglobe.com/europe-bannit-tests-animaux-cg (31 janvier 2013)

[15Site BX1 Médias de Bruxelles « Protection des animaux : le parlement bruxellois leur octroie un statut juridique » (23 Novembre 2018). https://bx1.be/news/protection-animaux-parlement-bruxellois-octroie-statut-juridique/

[16Vilmer, Jean-Baptiste Jeangène. L’éthique animale : « Que sais-je ? » n° 3902 (French Edition) (p. 19). Presses Universitaires de France. Édition du Kindle.

[17Catherie-Marie Dubreil. L’antispécisme, un mouvement de libération animale. Dans l’éthologie française 2009/1 (Vol.39) Pages 117 à 222. Consultable en ligne sur le site Cairn : https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2009-1-page-117.htm?contenu=article

[18Guillaume Lequien, « Peter Singer, La libération animale », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2014, mis en ligne le 03 avril 2014, consulté le 22 novembre 2018. URL : http://journals.openedition.org/lectures/14250

[19Dubreuil Catherine-Marie, « L’antispécisme, un mouvement de libération animale », Ethnologie française, 2009/1 (Vol. 39), p. 117-122. DOI : 10.3917/ethn.091.0117. URL : https://www-cairn-info.ezproxy.ulb.ac.be/revue-ethnologie-francaise-2009-1.htm-page-117.htm

[20Un site de L214 « L’impact de la viande sur les humains, les animaux et l’environnement ». Consultable en ligne : https://www.viande.info

[21Markus, Virginia. Désobéir avec amour : Manifeste antispéciste (French Edition) (Emplacements du Kindle 33-39). Labor et Fides. Édition du Kindle.

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