Depuis plusieurs années, les appels à réinvestir dans la défense se sont multipliés en Europe. Après la fin de la guerre froide, les dépenses militaires avaient en effet considérablement baissé dans une Europe qui voulait alors profiter des « dividendes de la paix » et se reposait sur les garanties de sécurité états-uniennes.

Le contexte international a changé depuis. La montée en puissance de la Chine, le regain de tensions entre l’OTAN et la Russie, exacerbées par l’agression contre l’Ukraine, et le développement de menaces dites « hybrides » ont alimenté ces appels à réarmer l’Europe.

Le soutien apporté à l’Ukraine montre qu’à l’heure actuelle, les États-Unis restent engagés dans la sécurité européenne. Cependant, il existe la possibilité qu’ils puissent – à moyen terme – la délaisser et concentrer toute leur attention sur le Pacifique et leur rivalité avec la Chine.

Ces discours sont toutefois nuancés par d’autres, rappelant notamment que les États européens de l’OTAN ont des dépenses de défense cumulées cinq fois supérieures à celles de la Russie et que l’armée russe rencontre déjà de grandes difficultés face à l’Ukraine. L’incapacité des interventions occidentales en Afghanistan, en Irak ou au Sahel à porter les fruits politico-stratégiques qui en étaient attendus amène aussi à questionner l’utilité d’un accroissement des dépenses militaires.

 

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