Six résolutions pour 2026 pour lutter contre l’extrême-droite : Tenir la démocratie par le lien, le soin et la joie

Quoi que l’on puisse en penser, nos sociétés n’aspirent ni à la haine, ni à la brutalité. Si les populismes autoritaires progressent, c’est parce que la démocratie gêne quelques personnes très puissantes. Parce qu’elle les ralentit, parce qu’elle oblige à discuter, à faire place à l’autre, à reconnaître des droits. L’extrême-droite aime raconter qu’elle serait le peuple. Rien n’est plus faux: Si la démocratie dérange, c’est précisément parce qu’elle empêche la domination sans partage de quelqu’uns.

En 2026, cette tension va s’aggraver. Les politiques d’austérité, les restrictions budgétaires aveugles et les réformes antisociales prises au prétexte mensonger qu’il n’y aurait pas d’alternative vont cogner très fort sur la solidarité, les services publics et l’entraide. C’est dans ces moments-là que les discours autoritaires prospèrent, en désignant des coupables plutôt qu’en réparant les injustices. Face à cela, Il va falloir résister, faire front. Pour y arriver, il va s’agir de faire vivre ce que l’extrême droite déteste le plus, à savoir ce qui nourrit la démocratie au quotidien. Voici donc 6 pistes concrètes pour y arriver. Sans doute insuffisantes, mais hautement indispensables. Six pistes qui font du bien directement à celles et ceux qui s’en saisissent. Cela commence maintenant.

1. Refaire société là où tout pousse à la séparation

Le fascisme prospère sur l’isolement, la solitude, la défiance généralisée. Créer du lien (interpersonnel, familial, dans vos voisinages, via des associations locales, des collectifs citoyens, des syndicats, des entraides de quartier, …) c’est un acte politique central. En 2026, quand les protections collectives reculeront, se rassembler sera une condition de survie démocratique. Faire société, c’est déjà empêcher la peur de gagner.

2. Prendre soin et protéger les plus fragiles, concrètement

L’extrême droite parle fort, mais elle ne soigne rien. Aide alimentaire, soutien scolaire, accompagnement administratif, solidarité intergénérationnelle… : le soin est une politique vécue, visible, crédible. L’État décide actuellement de se retirer, l’entraide va devenir un des derniers remparts. Tendre la main à celles et ceux qui tombent, pour empecher que la colère se transforme en haine. Les besoins vont être énormes. Nous sommes les maillons d’une formidable chaîne à mettre en place.

3. Écouter sans mépriser, parler sans humilier

Les classes populaires se radicalisent par sentiment d’abandon, de déclassement, de mépris bien plus que par idéologie. Écouter sans corriger immédiatement, sans ironie, sans supériorité morale, c’est retirer à l’extrême droite son principal carburant : le ressentiment. La démocratie commence par une chose simple : reconnaître la dignité de chaque voix. Cela commencera sans doute lors de vos repas de fin d’année… Ecouter, chercher à comprendre, sans renier vos valeurs.

4. Défendre la démocratie sans peur et sans naïveté

La démocratie est imparfaite, lente, parfois frustrante. Mais c’est précisément pour cela que les autoritaires veulent la détruire : elle empêche la loi du plus fort. La critiquer pour l’améliorer est nécessaire. La mépriser, l’abandonner ou la tourner en dérision, c’est ouvrir la porte à ceux qui rêvent d’un ordre brutal, vertical, sans contre-pouvoirs.

5. Cultiver la joie, le rire et la culture comme armes politiques

Le fascisme déteste la joie, l’humour, la création, la fête. Il a besoin de visages fermés, de sociétés crispées, de vies tristes. Rire ensemble, créer, transmettre, faire culture, c’est affirmer que nos vies valent plus que la division: la polarisation fait partie de leur stratégie. La joie est un acte de résistance très puissant.

6. Choisir de bien sinformer, et se libérer des algorithmes

L’extrême-droite progresse dans les flux, les bulles informationnelles, les logiques algorithmiques qui simplifient le monde jusqu’à le déformer. Les réseaux sociaux ne sont pas conçus pour informer, mais pour capter l’attention, provoquer des émotions fortes, opposer, choquer, radicaliser. Ils amplifient le conflictuel, le spectaculaire, le caricatural, bien loin de la réalité. En 2026, s’informer deviendra un acte politique majeur. Choisir des médias de qualité, pluralistes, indépendants, exigeants ; prendre le temps de lire, d’écouter, de comprendre ; accepter la complexité plutôt que les slogans. Se tenir à distance des algorithmes. Refuser que notre vision du monde soit dictée par ces robots qui transforment la colère en clics et la peur en profit.

Conclusion

L’extrême-droite est minoritaire. Telle une grenouille qui veut se faire boeuf, elle gonfle et  avance quand le lien se défait, quand la solidarité s’effondre, quand la démocratie fatigue. Elle se nourrit de notre sidération, de notre peur et de notre découragement. En 2026, face aux attaques contre l’entraide et les plus fragiles, il nous faudra choisir : le soin ou la peur, le lien ou le repli, la dignité ou la brutalité. Nous avons toutes les cartes en main. Rien n’est écrit à l’avance.

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