L’écologie face à la guerre : protéger pour pacifier

Une analyse agroalimentaire

L’écologie politique se positionne en faveur d’une gestion équilibrée des ressources pour répondre durablement aux besoins vitaux de chaque personne et leur permettre de s’épanouir, dans un écosystème sain et protégé. L’option écologique est celle qui s’oppose donc au gaspillage des ressources et aux désastres humains qu’entraîne toute guerre. Dans une perspective pacifique, l’écologie politique invite à se pencher sur la gestion démocratique et durable des ressources et à repondre à cette question « Comment protéger pour pacifier » ?

Dans cet article, nous répondons à cette question au travers de l’analyse des besoins alimentaires et des enjeux agricoles, dans le contexte géopolitique de l’invasion militaire décidée par l’exécutif russe contre une partie du territoire ukrainien et de sa population. Cette analyse met en lumière l’opposition qui s’est jouée en faveur des  politiques qui soutiennent les profits privés d’industries agricoles dépendantes des énergies fossiles et en défaveur des politiques qui soutiennent une agriculture durable et résiliente qui protège les populations et l’environnement. Nous verrons que cette bataille s’est gagnée en utilisant les médias pour transmettre des messages biaisés et apeurer les citoyen-nes et par la pression des monopoles de production agro-alimentaire sur les décideurs et décideuses politiques. Alors qu’une analyse rationnelle de la situation aurait permis de rassurer les citoyens, citoyennes et les marchés, de consolider notre résilience alimentaire en développant la transition durable de l’agriculture et de solidariser nos relations internationales pour pacifier nos vies.

Champ de blé

(cc) Stephane Mignon

Intro

Depuis le 24 février 2022, l’exécutif russe a décidé d’attaquer des Ukrainiens et Ukrainiennes et de bombarder une partie de leur territoire pour en prendre le contrôle. De plus, l’exécutif russe  a restreint ses exportations de gaz utilisé dans la production des engrais agricoles azotés. Ceci lui a permis d’augmenter la pression alimentaire sur les pays importateurs et de limiter ou empêcher leur opposition à l’invasion par la Russie de l’Ukraine. Enfin, l’exécutif russe a bloqué temporairement des ports d’exportation des productions alimentaires ukrainiennes. Ces attaques ont toutes des conséquences restrictives sur les ressources agro-alimentaires au détriment des Ukrainien-nes et du reste du monde.

D’abord, nous analyserons quel était le risque réel de pénurie alimentaire, tant diffusé par tous les médias dès le début de l’invasion militaire (section 1). Ensuite, nous pointerons les risques et facteurs de dépendance qui ont été davantage cachés (section 2). Enfin, nous relèverons les décisions politiques et les positions des parties prenantes pour bénéficier de la situation ou pour protéger l’ensemble (section 3).

Développement

1. Les productions alimentaires mondiales

La production alimentaire mondiale apporte une disponibilité moyenne de 2.800 kilocalories, par personne et par jour (2018), soit trop que pour nourrir sainement chacune des 8 milliards de personnes qui vivent sur Terre[1]. La production mondiale des cultures agricoles s’élève à 9,4 milliards de tonnes (2019). Les quatre cultures principales sont : le sucre de canne avec 2 milliards de tonnes produites par an, le maïs avec 1,1 milliard de tonnes et le riz et le blé avec chacun 800 millions de tonnes par an[2]. La production mondiale de céréales est de 3 milliards de tonnes, soit de quoi satisfaire l’apport glucidique pour 8 milliards de personnes – la population actuelle.

L’Asie produit 1,4 milliard de tonnes de céréales, les Amériques 760 millions, l’Europe 580 millions, l’Afrique 200 millions. La Chine produit 600 millions de tonnes (Mt) de céréales, avec le plus grand grenier à grains au monde. Les États-Unis d’Amérique du Nord produisent 420 Mt, l’Inde 320 Mt, l’Union européenne 285 Mt, le Brésil 120 Mt, la Russie 120 Mt, Ukraine 75 Mt, la France 70 Mt, le Canada 60 Mt, l’Allemagne 45 Mt, l’Australie 30 Mt, le Royaume-Uni 25 Mt, l’Égypte 25 Mt et la Belgique 3 millions de tonnes de céréales par an. La Russie produit 4 % de la production mondiale de céréales et l’Ukraine 2,5 %.

Classement des pays producteurs de céréales (en millions de tonnes – 2018)
1. Chine 600
2. USA 420
3. Inde 320
4. Brésil 120
5. Russie 120
6. Indonésie 85
7. Argentine 85
8. Ukraine 75
9. France 70
10. Canada 60

 

L’Asie produit 320 millions de tonnes de blé, l’Europe en produit 280 millions, les Amériques 120 millions et l’Afrique 30 millions. La Chine produit 130 millions de tonnes de blé et a le plus grand grenier de blé au monde. L’Inde produit 100 millions de tonnes de blé, la Russie 75 millions, les USA 50 millions, la France 40 millions, le Canada 32 millions, l’Ukraine 28 millions, l’Allemagne 23 millions, l’Australie 17 millions, le Royaume-Uni 13 millions, l’Italie 7 millions, la Belgique  2 millions. La Russie produit 10 % du blé mondial, soit 4 % de la production mondiale de céréales et l’Ukraine produit 4 % du blé mondial, soit 1 % de la production mondiale de céréales.

Classement des pays producteurs de blé (en millions de tonnes – 2018)
1. Chine 130
2. Inde 100
3. Russie 75
4. USA 50
5. France 40
6. Canada 32
7. Ukraine 28
8. Pakistan 24
9. Allemagne 23
10. Argentine 20

 

Les exportations mondiales de blé sont de 235 millions de tonnes (soit 30 % de la production). La Russie est le premier pays exportateur de blé, avec 45 millions de tonnes, pour 20 % des exportations mondiales de blé, ce qui représente 6 % de la production mondiale de blé et 1,5 % de la production mondiale de céréale. Ensuite le Canada et les USA avec chacun 25 millions, la France avec 20 millions et l’Ukraine, en cinquième position, avec 17 millions de tonnes, pour 7 % des exportations mondiales, soit 2 % de la production mondiale de blé et 0,5 % de la production mondiale de céréale. Puis, l’Australie avec 12 millions, l’Allemagne avec 8 millions, la Turquie avec 6 millions, la Belgique avec 2,6 millions et le Pakistan avec 2 millions.

L’Amérique du Nord produit 400 millions de tonnes de maïs, l’Asie 360 millions, l’Amérique du Sud 170 millions, l’Europe 140 millions et l’Afrique 80 millions. Les USA produisent 350 millions de tonnes de maïs, la Chine 260 millions, le Brésil 100 millions, l’Argentine 55 millions, l’Ukraine 35 millions, l’Indonésie 30 millions, l’Inde 27 millions, la Russie 14 millions, le Canada 13 millions, comme la France, le Pakistan 7 millions, la Turquie 6 millions et l’Allemagne 4 millions. L’Ukraine produit 3 % du maïs mondial, soit 1 % de la production mondiale de céréales et la Russie produit 1 % du maïs mondiale, soit 0,5 % de la production mondiale de céréales.

Classement des pays producteurs de maïs-grain (en millions de tonnes – 2018)
1. USA 350
2. Chine 260
3. Brésil 100
4. Argentine 55
5. Ukraine 35
6. Indonésie 30
7. Inde 28
8. Mexique 27
9. Roumanie 17
10. Russie 14
11. Canada 13
12. France 13
13. Afrique du Sud 11
14. Niger 11
15. Éthiopie 11

 

Les exportations mondiales de maïs sont de 180 millions de tonnes. Le premier pays exportateur est les USA avec 70 millions de tonnes, puis le Brésil et l’Argentine avec chacun 23 millions de tonnes, en quatrième position l’Ukraine avec 22 millions de tonnes, la France, la Russie et la Roumanie, chacune avec 5 millions de tonnes. L’Ukraine fournit 12 % des exportations mondiales de maïs, soit 2 % de la production mondiale de céréales et 1 % de la production mondiale de céréales. La Russie fournit 3 % des exportations mondiales de maïs, soit 1 % de la production mondiale de maïs et 0,2 % de production mondiale de céréales.

Les cultures mondiales pour l’huile produisent 1,1 milliard de tonnes. L’Asie en produit 560 millions, l’Amérique du Sud 220, l’Amérique du Nord 150, l’Europe 95 et l’Afrique 60. L’Indonésie produit 260 millions de tonnes, le Brésil 130, les USA 110, la Chine 75, l’Inde 65, l’Argentine 60, le Canada 25, la Russie et l’Ukraine 22 chacune, le Niger 17 millions, la Turquie 6, le Pakistan 6, la France 5, la Roumanie 5, l’Australie 4, le Mexique 4, l’Italie 3,5, l’Allemagne 3 et l’Egypte 2. La Russie et l’Ukraine produisent 22 millions de tonnes de cultures pour l’huile chacune, soit chacune 2 % de la production mondiale et près de 25 % chacune de la production européenne.

Les exportations mondiales des cultures pour l’huile sont de 200 millions de tonnes. Le premier pays exportateur est le Brésil avec 84 millions de tonnes, les USA avec 50 millions, le Canada avec 16 millions, l’Ukraine avec 5 millions, l’Argentine avec 4 millions, la Roumanie avec 3 millions, l’Australie, la France et la Russie avec 2 millions chacune, la Chine et l’Inde avec 1,5 million. L’Ukraine exporte 2,5 % des exportations mondiales pour l’huile végétale, soit 0,5 % de la production mondiale pour les huiles végétales et la Russie exporte 1 % des exportations mondiales agricoles pour l’huile végétale, soit 0,2 % de la production mondiale pour les huiles végétales.

La production agricole mondiale de tournesol pour l’huile est de 18 millions de tonnes. L’Ukraine en produit 5, la Russie 4,5, l’Argentine 1, la France 0,6, la Roumanie 0,5, la Chine 0,2, les USA 0,2, l’Italie, le Brésil et  l’Allemagne 0,1 chacun. L’Ukraine produit 28 % de l’huile de tournesol mondiale, soit 0,5 % de la production mondiale d’huile végétale et en exporte autant, pour 45 % du marché mondial (12 millions de tonnes). La Russie en produit 25 %, soit 0,4 % de la production mondiale d’huile végétale et en exporte 16 % du marché (2 millions de tonnes), soit 11 % de la production mondiale d’huile de tournesol et 0,2 % de la production mondiale d’huile végétale.

2. Le focus sur les ressources fossiles pour la production alimentaire

L’agriculture européenne est dépendante des énergies fossiles via les intrants de synthèse, les amendements importés, les carburants (transports et machines) et les produits chimiques (pesticides, herbicides et fongicides) qu’elle utilise abondamment[3]. La dépendance de l’Union européenne aux engrais azoté face à la Russie est concentrée à hauteur de 30 % et à hauteur de 27 % pour les engrais potassiques face à la Biélorussie[4].

Depuis quelques années, différentes énergies fossiles ont dépassé leur pic d’extraction et avec une demande qui augmente, elles sont de plus en plus limitées. De plus, elles sont localisées, ce qui rend leur accessibilité conflictuelle. En temps de paix, la compétition via les prix monétaires et les accords internationaux régissent ces échanges. En temps de guerre, des limitations plus fortes sont possibles (embargos). Actuellement, une hausse de la conflictualité et des prix est observée.

Ainsi, le coût des engrais azotés avait triplé avant l’invasion militaire par la Russie de l’Ukraine. Il était passé en un an de 200€ (en 2020) à 680€ la tonne d’engrais azoté de synthèse (en 2021), dû à la hausse du coût du gaz et à la décision de Yara International (plus grand producteur mondial) de diminuer temporairement sa production, pour limiter les pertes et faire monter les prix. Aujourd’hui, il est à 900€ la tonne, avec une augmentation de 50 % depuis l’invasion par la Russie. Les prix des carburants agricoles ont aussi doublé en un an.

3. Les choix politiques européens sur l’alimentation et l’agriculture sont ceux de l’agro-industrie

La Commission européenne confirmait qu’il n’y avait pas de pénurie alimentaire en Europe, au moment même où elle annonçait des mesures ambivalentes (22 mars 2022)[5]. D’une part, elle proposait de renforcer la solidarité internationale et de soutenir l’accès à la consommation alimentaire végétale des ménages et à la production agricole biologique. Et d’autre part, elle permettait des dérogations aux mesures environnementales[6]. Les agriculteurs et agricultrices allaient pouvoir cultiver des protéines végétales sur les zones qui, justement, ne devaient pas être cultivées pour redynamiser la biodiversité[7]. De même, elle parlait de renforcer la résilience, mais apportait des facilités de liquidités pour maintenir l’achat d’aliments importés ; au point d’envisager de revoir son principe d’interdiction de la « déforestation importée » pour importer davantage de soja.

Ces choix ont été poussés par les principaux acteurs agro-industriels (Archer Daniels Midland, Bunge, Cargill, Louis Dreyfus, Glencore, ADM, COPA-COGECA, Coceral) qui ont demandé à la Commission européenne de réduire les règles environnementales pour pouvoir utiliser davantage de produits chimiques. L’argument des agro-industries était officiellement de produire davantage pour pouvoir nourrir davantage de personnes. Or, comme nous l’avons vu, la production alimentaire mondiale est suffisante pour nourrir tout le monde et nous pouvons estimer que l’invasion militaire russe engendrera au maximum une restriction sur 1 % de la production alimentaire mondiale. Cette diminution peut être absorbée, soit par une baisse de 1 % de la consommation alimentaire mondiale, si elle est répartie équitablement, soit par des choix d’usage des productions agricoles en priorité à l’alimentation. Par exemple, réduire de 3 % du gaspillage alimentaire mondial (qui représente 30 % de la production mondiale) permettrait de combler la restriction alimentaire causée par l’invasion militaire russe[8].

Les lobbys agro-industriels ont utilisé la peur ambiante pour faire monter les prix et mettre la pression sur les politiques, afin de profiter de la situation.

Mais, les agro-industries n’ont pas proposé de réduire leur gaspillage alimentaire. De même, elles n’ont pas proposé de financer le Programme Alimentaire Mondial, alors que leurs milliards de bénéfices annuels les permettraient facilement. Il est donc nécessaire de remettre en cause leurs motivations derrière leur volonté affichée de produire plus de produits agricoles pour nourrir davantage de personnes. Il s’agit certainement de vouloir produire plus d’engrais et de pesticides pour faire augmenter leurs profits sur le dos des écosystèmes, du portefeuille des gens et de leur santé et des victimes de guerre.

Les lobbys agro-industriels ont utilisé la peur ambiante pour faire monter les prix et mettre la pression sur les politiques, afin de profiter de la situation. Les communications médiatiques ont renforcé la peur en montrant des pénuries d’approvisionnement et en faisant croire qu’elles étaient liées à un manque de production, plutôt qu’à un problème d’acheminement ou encore à un choix d’usage des productions agricoles. Par exemple, aucune proposition des agro-industriels n’a été faite pour réduire les agro-carburants ou les élevages d’animaux nourris aux céréales. Alors que diminuer d’un tiers les élevages industriels de l’UE permettrait d’économiser toute la quantité des exportations de céréales et de graines à huile de l’Ukraine (57 millions de tonnes) ou encore, diviser par deux la transformation de céréales en agrocarburants aux USA, permettrait d’économiser 100 millions de tonnes de céréales, soit 130 % de la production céréalière ukrainienne[9].

Les résultats attendus de cette proposition contre les règles environnementales sont donc : d’abord, la destruction des écosystèmes et des ressources productives pour le présent et le futur (pénuries à venir) ; ensuite, une nourriture plus chère (dépendance accrue aux intrants de synthèse), moins accessible et avec davantage de personnes qui auront faim ; et enfin, des profits pour ces entreprises qui augmenteront[10]. La question politique qui se pose est donc celle de la justice environnementale, de la régulation commerciale et de la solidarité. Quel choix d’usages des ressources et quelle répartition de leurs conséquences : détruire les ressources collectives et en privatiser les bénéfices ou protéger les ressources collectives et en partager les bénéfices ?

Conclusion

Nous pouvons commencer par rappeler l’importance politique d’assurer la souveraineté et l’autonomie alimentaire d’un territoire pour sa population, comme le Covid a pu le mettre en évidence et l’invasion militaire par la Russie de l’Ukraine a pu en confirmer l’enjeu stratégique. Nous pouvons ensuite préciser que pour y arriver il faut établir un rapport de force qui dépasse les intérêts privés opposés à cette résilience collective. Enfin, nous pouvons encourager à rejoindre les propositions qui visent une juste répartition des ressources et un usage bénéfique de celles-ci pour le plus grand nombre.

Alors que la production alimentaire mondiale est suffisante pour nourrir correctement tout le monde (8 milliards de personnes), et que l’invasion militaire de la Russie contre l’Ukraine entraîne une réduction estimée au maximum à 1 % de la production mondiale, il s’agit de proposer une gestion rationnelle de cette restriction en commençant par supprimer ou diminuer les usages secondaires et concurrents (agrocarburants et élevages granivores). Ensuite, il est important de mettre en place une politique agricole qui soutient les pratiques agroécologiques permettant davantage d’autonomie dans la production des fermes (face aux blocages internationaux et pénuries) et garantissant une production durable (face aux sécheresses et inondations causées par le dérèglement du climat). Bref, il faut inviter à développer une politique incitative pour relocaliser l’alimentation.

Encouragent à une alimentation davantage végétale – qui est moins énergivore (7 calories végétales pour produire une calorie animale en moyenne) va donc dans le bon sens. En complément,  revendiquer l’établissement d’un plan public pour prioriser l’usage alimentaire des ressources agricoles et de supprimer les agrocarburants de première génération (qui augmentent les prix énergétiques et alimentaires) est une autre étape à suivre. Enfin, ces initiatives ne peuvent se faire sans réguler le marché alimentaire pour garantir la transparence sur les stocks alimentaires et développer une politique de gestion publique des stocks alimentaires (prioritaire sur le marché libéralisé en cas de réduction de la production alimentaire) pour assurer une consommation vitale à tous et toutes. Il est crucial de renforcer la solidarité internationale et font le choix de soutenir une agriculture durable et de développer la souveraineté alimentaire pour vivre des relations pacifiées.

 

 

 

[1]Pourtant, actuellement, 1 milliard de personnes ont faim dans le monde et plus de 2 milliards de personnes sont sous-alimentées et 3 milliards de personnes sont en surpoids, dont 1 milliard sont obèses. FAO, Statistical Year Book, World Food and Agriculture, 2021.

[2]Sans compter la production de tubercules avec aussi 800 millions de tonnes.

[3]A noter que ces énergies fossiles utilisées dans l’agriculture ont en plus des coûts cachés (invisibles dans le prix de vente) pour la collectivité. Par exemple, rien que l’usage des pesticides avait un coût d’assainissement de 2,3milliards d’euros pour l’Union européenne en 2017, soit deux fois plus que les bénéfices monétaires dégagés par les entreprises qui les vendent. Voir l’étude : « Pesticides. Un modèle qui nous est cher, 2022 », BASIC.

[4]Dossier de presse des Verts/ALE, « La guerre en Ukraine & la sécurité alimentaire mondiale », 24 mars 2022.

[5]https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_22_1963

[6]Ces zones doivent normalement bénéficier d’un fauchage tardif et ne pas être cultivées avec des pesticides ou des engrais chimiques.

[7]Ces jachères sujettes à la PAC représentent 1,0 % de la surface agricole de l’UE27, et non 4 % à 6 % comme on le lit ici ou là. En Belgique, il n’y a pratiquement pas de jachère, et plus précisément en Wallonie, elles représentent de l’ordre de 0,1 % ou 1/1000 de la surface agricole (700 hectares) ! Là où elles existent en Europe, elles sont surtout le résultat d’un désintérêt de cultiver des agriculteurs ou d’une nécessité sur des sols trop peu productifs. L’objectif principal n’est donc pas de produire plus, d’utiliser davantage de produits chimiques et de détruire et freiner les zones de protection de la biodiversité.

Le Soir, « La biodiversité est vitale pour notre sécurité alimentaire », 2022.04.11.

https://www.lesoir.be/435518/article/2022-04-11/la-biodiversite-est-vitale-pour-notre-securite-alimentaire?fbclid=IwAR2Eurjgu6NXFn0TIXlCh65AtktZHkr7NbqfUAl0zpaqPg-ItBW_7ATkm

[8]Par exemple, si uniquement les ménages européens faisaient l’effort de diviser par deux leur gaspillage alimentaire ménager, l’équivalent de 30 % des exportations de blé ukrainien serait économisé chaque année. Les habitant-es de l’Union européenne consomment 47 millions de tonnes de blé par an, mais en gaspillent 25 %, soit 11,75 millions de tonnes (la moitié des exportations ukrainiennes : 22 millions de tonnes).

[9]N Pörtner, Lisa M. ; Lambrecht, Nathalie; Springmann, Marco; Bodirsky, Benjamin Leon; Gaupp, Franziska; Freund, Florian; Lotze-Campen, Hermann; Gabrysch, Sabine, « We need a food system transformation – in the face of the Ukraine war, now more than ever », 19 mars 2022.

[10]Philippe Lamberts et Jean-Philippe Florente, « Cynisme mortifère de l’agrobusiness européen », Le Soir, 2022.04.09 ; Olivier De Schutter: “Nous devons être prêts à payer plus cher notre alimentation, il ne faut pas se faire des illusions”, L’Echo, 2022.04.15.

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