Lorsqu’il m’a été proposé de participer à cet ouvrage, nous traversions déjà une crise sanitaire mondiale sans précédent. Une crise résultant d’un virus, dont nous peinons encore à déterminer l’origine précise, mais qui trouve sa source dans le défaut d’arrogance inhérent à l’Humanité : celui de la maîtrise et donc de la manipulation du vivant. Qu’il se soit échappé d’un laboratoire ou ait sauté d’un animal à l’humain parce que nous aurions détruit les habitats naturels, les forêts du monde ou élevé les animaux en batteries industrielles, ce virus est d’origine écologique. En détruisant notre commun la Terre, nous provoquons des crises et des chocs sans même que nous sachions si nous sommes capables d’en venir à bout. Cette pandémie zoonotique, la Covid-19, s’est frayée son chemin parmi l’espèce humaine, s’est jouée des frontières, s’est installée dans nos intimités. L’interconnexion, souvent abordée pour parler des communications ou des flux commerciaux et humains entre les grandes métropoles, a montré qu’elle était aussi celle du vivant avec l’Humanité. L’idée selon laquelle l’espèce humaine dotée du savoir et de la technique serait protégée des aléas du vivant n’a jamais subi de plus cuisant affront.

20210809_EcologieDesCommuns-221-238
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