La décision de la présidente de la prochaine commission, Ursula Von der Leyen, de créer un portefeuille de commissaire intitulé « Protéger le mode de vie européen » a suscité des réactions politiques très négatives. Cependant, la plupart des voix critiques qui se sont élevées s’en sont tenues à une condamnation morale de cet emprunt au vocable politique de l’extrême droite. A mes yeux, s’il était pleinement justifié de condamner l’intitulé du portefeuille, les critiques moralisatrices manquent cependant leur cible car elles ne s’attaquent pas au fondement de la difficulté. Le nœud du problème, c’est que le projet d’intégration de l’Union Européenne dote l’Europe d’une identité libérale affectée par un paradoxe. Alors que cette identité libérale est supposée être (à l’image de toute identité) unique et singulière, elle est pourtant définie dans des termes résolument universels, qui se révèlent inadéquats lorsqu’il lui faut préciser ce qui fait sa spécificité et son originalité. Revenons plus en détails sur ces évènements et sur les difficultés philosophico-politiques qu’ils génèrent.

Quand la répartition des portefeuilles de la Commission von der Leyen fut annoncée pour la première fois, l’intitulé de l’un d’entre eux a immédiatement retenu l’attention des commentateurs politiques. Margaritis Schinas, qui avait été précédemment le porte-parole de la Commission Juncker, avait été promu Vice-Président de la Commission et se voyait confié la responsabilité d’un portefeuille étrangement baptisé : « Protéger le mode de vie européen ». Sitôt la conférence de presse conclue, l’intitulé s’est trouvé au centre d’un tourbillon de questions. Existe-t-il quelque chose comme un « mode de vie européen » ? Quand bien même il existerait, de qui ou de quoi doit-il être protégé ? Et d’où viendrait la menace existentielle que l’intitulé semblait présupposer ? L’intitulé du portefeuille était d’autant plus alarmant que Margaritis Schinas devenait, dans les faits, responsable de la coordination de l’activité de l’Union Européenne dans trois domaines de compétences, dont la sélection ne devait apparemment rien au hasard : la surveillance du respect des normes et principes de l’Etat de droit, la supervision des migrations en Europe et la gestion de la sécurité intérieure. Le lien peu subtil entre un « mode de vie européen » présenté comme en mal de protection, l’immigration et la sécurité intérieure a converti la perplexité et les interrogations initiales en de fermes condamnations. Ursula von der Leyen ne s’était-elle pas laissée aller à faire une concession inappropriée à la droite la plus radicale ? Ne puisait-elle pas dans le vocable des Eurosceptiques nationalistes dans l’espoir de séduire leurs électeurs ? Les commentateurs les plus charitables étaient enclins à accorder à Ursula Von der Leyen le bénéfice du doute. Peut-être avait-elle juste commis une grossière erreur de communication politique ? Peut-être ne s’agissait-il que d’un exercice de relation publique qui avait catastrophiquement échoué ? Cette dernière suggestion semble, cependant, fort improbable. L’intitulé du portefeuille est extrêmement incongru et était inévitablement destiné à attirer l’attention, en particulier dans un milieu européen connu pour son sens de la réserve et son souci du tact diplomatique. Entourée d’une équipe de professionnels de la communication, von der Leyen ne pouvait ignorer le caractère polémique de sa « protection du mode de vie européen ».

Plusieurs eurodéputés de gauche, dont des membres des Verts européens, ont alors fait monter les enjeux autour de cette question en promettant dans un premier temps à Margiritis Schinas une audition mouvementée devant le Parlement européen, en laissant entendre ensuite que sa nomination pourrait être remise en cause si l’intitulé de son poste n’était pas révisé. Von der Leyen a alors surpris les observateurs de la politique européenne pour une seconde fois. Dans une carte blanche combative publiée le même jour dans plusieurs journaux nationaux de premier plan, non seulement elle défendait sans réserve l’intitulé mais elle cherchait même à renverser les accusations. Comment est-ce que quiconque pouvait oser suggérer qu’il y ait quoi que ce soit comme un mode de vie européen substantiel qu’il conviendrait de protéger ? Elle y répétait qu’elle était parfaitement consciente du fait que l’Europe était construite sur sa diversité interne et qu’elle avait toutes les raisons d’en tirer des enseignements pour le futur. Loin d’être un geste d’apaisement en direction d’Orban ou de Kaszcynsky, la tournure « protéger le mode de vie européen » serait en réalité un rappel de la grande détermination avec laquelle l’UE entendait faire respecter les principes universels sur lesquels elle s’était construite. La défense de l’Etat de droit ne figurait-elle pas également dans le contenu du portefeuille ? Durant son audition au Parlement Européen, Schinas a emboîté le pas à sa future présidente et adopté la même ligne de défense, en faisant notamment référence à son expérience personnelle. Citoyen grec, marié à une compagne espagnole et résident à Bruxelles, Schinas donnait en exemple sa propre trajectoire biographique pour démontrer tout ce que le mode de vie européen pouvait signifier et avoir à offrir au-delà des cadres nationaux. Présenté de la sorte, l’intitulé en finissait par apparaître comme un « coup » politique particulièrement élaboré. Il n’était en rien question de céder du terrain aux nationalistes xénophobes, que du contraire. Il s’agissait de les prendre au piège de leur propre vocabulaire. L’intitulé devait apporter la démonstration publique du fait que les valeurs européennes prétendument défendues par les nationalistes s’avéraient à l’examen avoir une portée universelle et qu’elles ne pouvaient donc être mobilisées pour justifier une politique d’exclusion systématique. Suivant cette lecture, l’Union Européenne de la Commission von der Leyen se conçoit et continue de se concevoir comme un projet politique inclusif.
Admettons pour un instant qu’il s’agit effectivement d’une subtile stratégie de communication orchestrée par von der Leyen et son équipe. La première question qui vient alors à l’esprit est de savoir si un tel coup politique a la moindre chance de se conclure par un succès ? Si l’objectif est de prouver la détermination sans faille avec laquelle les principes universels qui cimentent le projet européen seront appliqués et défendus, pourquoi ne pas simplement l’affirmer haut et clair ? Pourquoi ne pas rappeler l’engagement inconditionnel de l’Union Européenne en faveur de l’Etat de droit, plutôt que de déguiser celui-ci sous une référence oblique au « mode de vie européen » ? Si l’on considère que les principes universels doivent être formulés en des termes qui empruntent au vocable de l’extrême droite pour se montrer convaincants, est-ce que ce n’est pas reconnaître à demi-mots que la bataille des idées est déjà perdue (1) ? Cette question devrait, à elle seule, nous amener à réfléchir avant de recourir à ce type de stratégie rhétorique.

Mais cela soulève également une seconde difficulté, plus fondamentale encore. Il s’agit de l’épineux problème, indissociablement politique et philosophique, qui affecte toute tentative de définir des communautés politiques fondées sur des principes libéraux (comme l’Union Européenne). Suivant la perspective du libéralisme politique, la communauté politique est faite d’une diversité d’individus dont le comportement et les actions sont gouvernés par des valeurs distinctes, voire conflictuelles (2). Ce qui lie ces individus entre eux ne peut pas être la poursuite d’un hypothétique « bien commun » car aucun individu ne définit celui-ci de la même façon que son voisin. Parce qu’elles sont propres à chacun, et donc irrémédiablement plurielles, les valeurs ne peuvent plus constituer le socle sur lequel se construit la solidarité et l’identité de la communauté politique. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il ne puisse pas y avoir de communautés politiques libérales, selon les libéraux. Mais plutôt qu’il faut chercher la fondation de celle-ci ailleurs : dans des normes et des procédures universelles qui créent les conditions d’une délibération publique pacifiée(3). Le respect de l’Etat de droit, des droits individuels ou du résultat des élections ne sont pas des valeurs en soi, ce ne sont que des méthodes mises en œuvre pour orchestrer et arbitrer le vivre-ensemble(4). Au terme de la délibération publique et de la procédure démocratique, il est éventuellement possible de faire émerger un groupe de valeurs que le peuple démocratique valorise et qu’il souhaite voir réalisées. Mais la définition de ces valeurs n’est pas intemporelle. A chaque élection, la possibilité de sa contestation et de sa redéfinition est réouverte. Ses valeurs n’offrent pas la stabilité requise pour bâtir durablement une identité collective(5). Le contenu d’une identité collective libérale est bien moins substantielle que cela. Il se résume aux normes qui garantissent la protection des droits individuels. En l’occurrence, au niveau européen, il faut donc le chercher du côté de la Charte des Droits Fondamentaux. Reformulé en des termes plus conceptuels, quand von der Leyen s’en prend à la définition par les nationalistes xénophobes d’un « mode de vie européen » substantiel, ce qu’elle leur reproche au fond c’est de confondre normes et valeurs(6). Ce qu’elle nous dit, en filigranes, c’est qu’il y a peut-être des normes universelles qui définissent l’Europe (que l’on songe à la liberté d’expression, de conscience ou d’association) mais pas de valeurs consensuelles à cette échelle. Voilà pourquoi l’Europe est et reste à ses yeux un projet politique inclusif, même quand il est défini en termes de mode de vie. Car il repose sur des normes inclusives et donc potentiellement universelles plutôt que sur des valeurs étroitement définies qui justifieraient l’exclusion de ceux qui ne les partagent pas.

Même explicité en ces termes, le tour de passe-passe rhétorique de von der Leyen pourrait échouer à convaincre une bonne partie du public européen. Car il ne répond en rien aux deux critiques qui sont traditionnellement adressées à la position libérale au sujet de la construction des solidarités communautaires. Premièrement, si ces normes sont vraiment universelles, qu’est-ce qui autorise alors à affirmer qu’elles sont aussi spécifiquement européennes ? Est-ce qu’il n’y pas quelque chose de troublant dans le fait que les Européens affirment êtres les détenteurs les plus légitimes ou les plus authentiques de valeurs et de principes dits universels(7) ? Est-ce qu’il ne s’agit pas là d’une flagrante contradiction philosophique dont les retombées politiques sont potentiellement très lourdes ? Etant donné que l’ombre de son passé colonial plane encore sur l’Europe, il y a fort à parier que les peuples non-Européens préfèreraient que les représentants officiels de l’Union Européenne s’abstiennent de revendiquer un quelconque droit de propriété sur l’universalisme(8).
Deuxièmement, et il s’agit là en quelque sort du revers de la médaille, si nous définissons notre identité au moyen de normes et de principes universels, comment pouvons-nous affirmer dans le même temps que celle-ci est singulière(9) ? Si toutes les communautés libérales se définissent en se référant aux mêmes normes et principes, comment est-ce qu’elles peuvent encore se distinguer les unes des autres ? La question peut, à nouveau, sembler spéculative mais elle s’illustre de façon très concrète dans les « cours d’intégration » que les migrants doivent désormais suivre à leur arrivée dans bon nombre de pays membres de l’UE (ainsi que dans d’autres pays occidentaux). Ces programmes ont généralement pour vocation de familiariser les nouveaux venus (demandeurs d’asile, migrant, réfugié etc.) avec les valeurs qui gouvernent les sociétés dans laquelle ils sont accueillis. Mais puisque ces sociétés sont elles-mêmes fragmentées et plurielles, il n’y existe aucune définition consensuelle de ce que seraient ces valeurs primordiales qui fondent supposément leur cohésion. Par conséquent, ces cours d’intégration ne parlent en réalité jamais de valeurs nationales mais mettent plutôt en avant le respect de normes potentiellement universelles, telles que l’égalité des genres, la liberté de conscience ou d’expression. Ironiquement, ces programmes nationaux d’intégration finissent par tous se ressembler. Si l’on fait exception de quelques références au folklore local de peu d’importance, les tests de citoyenneté et les programmes d’intégration sont étrangement semblables en Australie, au Canada, en Allemagne ou au Pays-Bas. (On peut trouver une exploration beaucoup plus longue, détaillée et éclairante de cette question dans l’ouvrage de Christian Joppke, Citizenship and Immigration (10).) Il ne faut pas nécessairement y voir un défaut ou une faiblesse. Il est finalement plutôt rassurant de voir les pays occidentaux s’accorder de façon unanime sur le respect d’un ensemble minimal de principes universels (dans les discours, du moins). Mais il ne faut pas non plus fermer les yeux sur le fait que cette difficulté donne du grain à moudre aux nationalistes. Car elle semble confirmer leur prédiction les plus apocalyptiques. L’action de l’Union Européenne va finir par dissoudre les chaleureuses valeurs nationales auxquels ils sont si attachés dans les eaux glacées de principes abstraits et universels. Elle va aplatir la diversité des identités nationales sous des normes homogénéisantess.

Il faut toujours se garder des réponses simples à des questions compliquées. La solution au paradoxe de l’identité libérale n’est pas connue, elle reste plutôt à construire. Néanmoins, reconnaître la nature paradoxale de l’identité libérale et tâcher d’en expliciter les difficultés intrinsèques dans les termes les plus rigoureux possibles semblent constituer un meilleur point de départ pour entreprendre cette exploration que les autres options sur la table (à savoir, un repli sur des identités nationales ou la surimposition sur celles-ci d’une identité européenne). Car le soudain afflux d’un nombre plus important de migrants à l’été 2015 a déjà exposé les lignes de faille d’une construction communautaire d’inspiration libérale et a révélé au grand jour la fragilité de l’Union Européenne, notamment lorsqu’était interrogée son identité politique. A l’inverse, présenter l’identité libérale de l’UE comme une réponse et solution toute faite à la crise qu’elle traverse actuellement, ainsi qu’a cherché à le faire von der Leyen, laisse à penser que l’équipe dirigeante de la Commission n’a pas encore pris conscience de la difficulté et pourrait s’engager dans une voie qui crée plus de difficultés qu’elle n’en résoud.

Si le problème est épineux, la capitulation intellectuelle n’est pas pour autant une option. Car les nationalistes n’attendent que cela pour contester l’idée même que nous devrions observer des principes universels et imposer autoritairement des valeurs (les leurs…) à l’échelle nationale. Un constat empirique assez largement partagé entre politologues ouvre quelques pistes de réflexion. Une des particularités de l’Union Européenne, c’est son aversion pour le conflit. Puisqu’il faut en permanence y négocier entre une myriade d’Etats et d’institutions aux intérêts divergents, les acteurs des institutions européennes ont développé d’une part une forte culture du compromis(11), d’autre part un attachement tout particulier aux normes et aux règles de droit(12). Cela a le mérite de faire de l’Union Européenne un niveau de pouvoir étonnamment efficace, au vu des obstacles potentiels à son bon fonctionnement. Des décisions s’y prennent, des arbitrages s’y font, des politiques publiques y sont mises en œuvre. Bref, la machinerie institutionnelle fonctionne, en dépit des profonds et multiples clivages qui divisent la scène européenne. Mais cela a pour contrepartie une relégation systématique d’une confrontation des valeurs (et donc des projets de société), au profit d’une valorisation des normes(13). Or, comme je l’évoquais trop brièvement plus haut, on peut mobiliser les valeurs dans le débat politique sans en faire des points de référence intemporels et indiscutables, comme le souhaitent les nationalistes conservateurs. Pour le dire en des termes plus prosaïques, débattre des valeurs que l’on souhaite voir siéger au pouvoir le temps d’une législature n’est pas la même chose que de chercher à imposer l’idée que les valeurs chrétiennes doivent être le socle indiscutable de la vie publique, comme le font Orban et Kaszcynsk. Ce qui se dilue dans la culture politique de l’Union Européenne, c’est le sens du débat propre à la démocratie. Peut-être est-il temps d’assumer de politiser à nouveau le débat européen autour de valeurs polarisatrices(14) ? La tension entre liberté et égalité a structuré une bonne partie de la vie politique depuis le 18e siècle. Pourrait-on prendre à nouveau au sérieux l’hypothèse d’une tension irréductible entre ces deux pôles de valeurs au sein de la communauté politique(15) ? Et puisque l’Union Européenne est un nouveau niveau de pouvoir qui vient se superposer (et non se substituer) au niveau national, ne pourrait-on envisager de faire de même au niveau des confrontations entre valeurs ? Pourquoi ne pas superposer (et non substituer) à cette première tension entre égalité et liberté, un deuxième conflit entre prospérité et productivisme, ou pour le dire autrement entre écologie politique et économie de la croissance ? Politiser l’Union Européenne n’est pas sans risque. De telles confrontations de valeurs pourraient gripper la machine, enrayer son travail législatif et achever de délégitimer son action auprès des peuples européens. Mais son alternative, l’assimilation de l’UE à une politique qui se forme exclusivement en termes de normes, semble foncer droit dans le mur. L’inventivité politique semble donc être de mise…

 

(1) Plusieurs auteurs ont insisté sur l’importance du cadrage et de la construction sémantique des problèmes publics autour des enjeux migratoires. Certains avancent même que le plus grand succès de la droite extrême en la matière est d’avoir acquis une hégémonie relative sur la formulation de ces questions. Voir notamment Grange, Juliette (2017) Les Néo-Conservateurs, Agora, Paris et Yilmaz, Feruh (2012) « Right-wing hegemony and immigration: How the populist far-right achieved hegemony through the immigration debate in Europe », Current Sociology 60(3): 368-381.

(2) Isaiah Berlin, une figure majeure de la pensée libérale d’après-Guerre, affirme que les sociétés modernes sont placées devant une alternative simple : tolérer en leur sein un « pluralisme des valeurs » ou se convertir en communautés autoritaires. Voir Berlian, Isaiah (1969) Four Essays on Liberty, Oxford University Press, Oxford.
(3) C’est la célèbre thèse de John Rawls. Ce dernier affirme que les sociétés libérales ne peuvent promouvoir dans l’espace public aucune conception particulière du « Bien » (donc aucune valeur) et doivent se contenter d’y faire respecter des principes unanimement partagés de justice (des normes et procédures dont la validité est universellement reconnue). Voir Rawls, John (1987) « The Idea of an Overlapping Consensus », Oxford Journal of Legal Studies 7(1): 1-25.
(4) Habermas, Jurgen (1995) « Reconciliation Through the Use of Public Reason: Remarks on John Rawls’s Political Liberalism », The Journal of Philosophy 92(3): 109-131.
(5) Lefort, Claude (1981), L’Invention démocratique, Fayard, Paris.
(6) Ferry, Jean-Marc (2002), Valeurs et normes. La question de l’éthique, Editions de l’Université de Bruxelles, Bruxelles.
(7) Balibar, Etienne (2016) Des Universels, Galilée, Paris.
(8) Bhambra, G.K. (2016) « Whither Europe ? Postcolonial versus Neocolonial Cosmopolitanism », Interventions : International Journal of Postcolonial Studies 18(2) : 187-202.
(9) Taylor, Charles (1998) Les Sources du Moi. La formation de l’identité moderne, Seuil, Paris.
(10) Joppke, Christian (2010) Citizenship and Immigration, Polity Press, Cambridge.
(11) Magnette, Paul (2009) Le Régime politique de l’Union Européenne, Presses de Sciences Po, Paris.
(12) Van Middelaar, Luuk (2017) Quand l’Europe improvise, Gallimard, Paris.
(13) Vauchez, Antoine (2013) L’Union par le droit. L’invention d’un programme institutionnel pour l’Europe, Presses de Science Po, Paris.
(14) Hix, Simon (2008) What’s Wrong with the European Union and How to Fix it ?, Polity Press, Cambridge.
(15) Balibar, Etienne (1992) « Droits de l’homme et droits du citoyen. La dialectique moderne de l’égalité et de la liberté » in Frontières de la démocratie, La Découverte, Paris.

 

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