MIDI D’ETOPIA, 24 octobre 2018 de 12h30 à 14h00

Ce n’est plus un secret pour personne. A l’échelle mondiale, les ressources en eau douce sont menacées, que ce soit en terme de quantité d’eau disponible (dérèglements climatiques, déforestation, désertification…) ou en terme de qualité (pollution, surexploitation…). Si c’est déjà le cas dans de nombreuses régions du monde, les générations futures sont plus que jamais menacées d’une pénurie d’eau douce à terme. Ainsi, la gestion de l’eau est au cœur des enjeux sécuritaires, économiques et sociaux exacerbant les tensions au niveau global.

Malgré cette situation précaire, jusqu’à maintenant les États ont eu tendance, « sur le papier » à coopérer plutôt qu’à entrer en conflit sur les ressources hydriques qu’ils partagent (fleuves, lacs). En effet, sur la majorité de ces bassins (il en existe près de 300, du Mékong au Nil en passant par l’Escaut), des accords et autres conventions interétatiques définissent des règles de gestion généralement respectées par les Etats concernés. Mais si l’on y regarde de plus près, on remarque que ces accords sont souvent biaisés, inéquitables et reflètent des asymétries de pouvoir entre protagonistes. Ils cachent aussi des agendas politiques plus larges et des tensions fortes sur ces enjeux vitaux pour le développement de tous.

Ce sont sur ces relations de pouvoir, au sens large du terme (du pouvoir coercitif à celui des idées) et leurs conséquences qu’Alexis Carles consacrera sa présentation, à travers l’étude de plusieurs bassins (en particulier le cas de l’Okavango, partagé entre l’Angola, la Namibie, le Botswana et le Zimbabwe). Krystel Wanneau, quant à elle, abordera les controverses qu’ont soulevées les dynamiques interétatiques de ces bassins fluviaux. Une controverse génère en effet des débats inextricables qui se soldent par une exploitation des asymétries de pouvoir entre les protagonistes. Elle(s) permet(tent) de revisiter ces questions de pouvoir dans la répartition des ressources en eau et d’aiguiller la réflexion vers de nouvelles pistes pour éviter de possibles escalades de conflits entre acteurs impliqués.

Geopolitique de l’eau : Conflits ou coopérations ?
Le 24 octobre 2018, de 12h30 à 14h00,
Auberge de jeunesse Jacques Brel,
30 rue de sablonnière, 1000 Buxelles.

Présentation des intervenants :

Alexis Carles a obtenu une thèse de doctorat à l’ULB en sciences sociales et politique en 2014. Celle-ci portait sur la géopolitique de l’eau, plus précisément la coopération et les conflits sur les fleuves et lacs partagés par plusieurs Etats. Il vient de terminer un cycle professionnel de plus de trois ans dans le secteur de la coopération-développement belge en tant que consultant et gestionnaire de projets.

Krystel Wanneau
est Assistante au département de Science Politique de l’ULB, où elle donne notamment le cours d’Environnement, ressources naturelles et conflits. Elle travaille tout particulièrement sur l’analyse sociologique des réseaux, des savoirs et de l’expertise dans le cadre des politiques environnementales internationales ainsi que des politiques et des pratiques des organisations internationales.

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