Les années de guerre sont souvent synonymes de pénurie alimentaire. Les traces des défis du quotidien et des réponses apportées perdurent dans les archives, dans les greniers et dans les mémoires. Des structures administratives mises en place par l’occupant aux livres de cuisine des ménages en passant par le marché noir et les potagers implantés en plein centre-ville, cette exposition propose de vous faire découvrir certains des nombreux aspects de la question alimentaire de la fin des années 1930 à la fin des années 1940.
L’idée de cette exposition est née au Centre d’écologie urbaine,
une association bruxelloise dont l’objectif est d’améliorer la qualité des écosystèmes de notre ville.
Même si l’exposition s’adresse à tous les Bruxellois curieux, nous voudrions avec ce travail surtout proposer un éclairage historique à tous ceux qui œuvrent sans cesse pour un système alimentaire urbain plus résilient et plus équitable. En effet, l’étude de la pénurie alimentaire des années 1930 et 1940 nous semble particulièrement riche pour mieux situer les enjeux auxquels nous faisons face aujourd’hui: dumping par des importations alimentaires dans un système agricole mondialisé, adéquation entre besoins et structure de la production agricole à proximité des villes, capacité de résistance aux chocs externes, liens entre consommateurs citadins et paysans et modes d’organisation de l’agriculture urbaine sont autant des grilles de lecture possibles de cette exposition.
L’exposition s’inscrit dans les activités d’éducation permanente que nous animons en tant qu’antenne bruxelloise du Centre d’animation et de recherche en écologie politique, Etopia.
Le groupe des auteurs de l’exposition est composé d’une équipe bénévole et pluridisciplinaire du Pôle de l’histoire environnementale de l’Université de Namur (PolleN) et du Département d’économie appliquée de l’Université libre de Bruxelles (DULBEA). Nous tenons à remercier chaleureusement à Isabelle Parmentier, professeure à l’Université de Namur et directrice du PolleN, et à Alain Colignon, historien au CEGESOMA, d’avoir accepté le rôle délicat de comité scientifique d’une exposition non-scientifique.
Osons espérer que notre travail puisse stimuler la réflexion sur un meilleur système alimentaire pour Bruxelles par la recherche de ses racines dans un épisode noir de notre passé. Peut-être éviterons-nous ainsi le défaut des hommes qui ne connaissent pas l’Histoire – celui de ne pas comprendre le Présent.