Financement collectif + collaboration distribuée
Goteo est un réseau social de financement collectif (apports monétaires) et de collaboration distribuée (services, infrastructures, et micro-tâches et ressources) pour soutenir des projets à caractère social, culturel, scientifique, éducatif, technologique ou écologique, qui permettent de développer des activités améliorant la société et enrichissant les biens communs.
Goteo pour qui ?
Goteo s’adresse à toute entité impliquée dans le développement d’une société de la connaissance ouverte et de l’économie collaborative. Elle s’appuie sur le modèle actuel du crowdfunding en l’articulant avec un nouveau réseau d’acteurs.
En tant que membre de cette communauté, vous pouvez endosser différents rôles. La plateforme offre principalement :
aux porteurs de projet: la possibilité d’accéder à un nouveau modèle de financement collectif et de collaboration partagée, donnant une visibilité au projet si le porteur partage tous ces principes, en impliquant sa communauté potentielle.
aux contributeurs: l’accès à un large éventail de projets, conçus, produits et distribués dans une dynamique libre et ouverte, pour lesquels la contribution financière est ouverte, en échange de retours collectifs et individuels.
aux collaborateurs: la possibilité de contribuer et d’aider avec des ressources, du temps, de l’énergie en soutenant des projets spécifiques et la plateforme Goteo en elle-même.
aux fondateurs de nœuds locaux: l’accès à un réseau d’organisations locales (villes, régions, etc.), multipliant sur leur territoire l’impact du financement collectif sur la base d’une gestion distribuée. Ils s’appuient également sur une communauté d’experts et des méthodologies communes.
Fuentes Abiertas = open | neutral | indépendant
Goteo est géré de manière transparente et responsable par la Fondation Fuentes Abiertas. Goteo a pour but de promouvoir le financement collectif* et les collaborations décentralisées, mais souhaite aussi s’étendre telle une communauté de communautés, articulée autour d’une plateforme numérique sur internet, dans le but de lancer ainsi un réseau distribué de nœuds* locaux et thématiques, autonomes mais interdépendants. Fuentes Abiertas a été créé pour incarner cette vision. La Fondation Fuentes Abiertas (qui signifie “fontaines ouvertes” en castillan, évoquant un jeu de mot sur le terme originel anglo-saxon “Open source”) a pour objectif d’apporter une transformation sociale par la promotion de la culture du partage, des libres savoirs, des biens communs, de l’information et des technologies de la communication.
Pour cela, la fondation dispose d’un large éventail d’actions. Elle organise des formations pour les personnes et les groupes qui souhaitent partager leurs connaissances et leurs savoirs. Elle mène des missions de conseil pour les institutions publiques ou privées qui souhaitent publier ouvertement les données publiques en leur possession. Elle promeut également l’entrepartenariat en aidant la création d’entreprises basées sur l’innovation culturelle et sociale autour des libres savoirs. Elle contribue au développement et à la gestion d’outils de collaboration collective de la société civile. Les secteurs publics et privés ont besoin de tels initiatives. Enfin, elle aide à la maintenance et à la distribution de l’information sous licences libres et ouvertes pour celles et ceux qui en ont besoin.
Un courant international émergent
Goteo est un outil conçu suivant deux modalités : Il contraste avec l’évolution des pratiques récentes de financement collectif sur Internet où le contributeur potentiel n’est pas impliqué dans la conception du projet à financer. Il propose d’aller à la rencontre des usagers en ligne, de leurs attentes et de leur perception des choses. Car, en définitive, ce sont ces personnes qui donnent de leur temps et leur argent, chacune à leur échelle, pour qu’un projet se concrétise. Dans une première phase, vers fin 2009, une vaste recherche a été lancée sur ce qui n’était à l’époque qu’une mode naissante, afin de déterminer les caractéristiques des premières plate-formes et mécanismes de crowdfunding. Les connections ont été recherchées avec d’autres pratiques numériques en ligne, tels que le crowdsourcing (ici traduit par collaboration décentralisée), le pair à pair (P2P), le microcrédit, etc., soit tous les processus de participation, de partage et de socialisation en ligne au sens le plus large du terme. Le système de micro-paiement Flattr a également été analysé, ainsi que l’initiative de soutien aux projets Web de Mozilla Drumbeat, ou l’économie du matériel libre et ouvert de l’open hardware
En parallèle, une fois que rassemblées suffisamment de connaissances sur cet écosystème, l’atelier “Goteo, la culture du financement collectif” a été conçu puis donné dans différentes villes d’Espagne depuis 2010.
Il a été tenté de comprendre par le biais de cet atelier la façon dont des individus distincts prennent des décisions et leurs motivations. Qu’est ce qui fait que certaines informations priment sur d’autres lors de la levée de fonds, les récompenses promises, ou encore les résultats auxquels ils aspirent. Ces facteurs ont été reliés à la façon dont ils sont divulgués et mis en avant, aux types de relations nouées entre les différents acteurs de cet écosystème, à la manière dont le modèle conceptuel du crowdfunding tend à la fois vers celui des réseaux sociaux et celui des forges de logiciel libre.
Il a ainsi été mis en évidence l’intérêt de créer une plateforme qui incorpore d’autres logiques de collaboration et d’expérimentation. Il ne s’agissait pas tant d’établir des caractéristiques que l’on voulait retrouver dans l’outil en termes d’architecture informatique ou d’interface utilisateur, mais plutôt de comparer et de partager la perception des utilisateurs et leurs critères de choix objectifs dans un processus de financement vraiment collectif.
Goteo fait partie d’un mouvement international regroupant différentes initiatives numériques comme hors-ligne émergentes qui recombinent les relations et les évolutions socuales et économiques comme le crowdsourcing, les réseaux de pair à pair, le microcrédit, les monnaies de compléments , l’économie de la longue traîne, les nouvelles formes d’economie sociale et solidaire, la culture libre ou les nouveaux processus de participation et de socialisation au sens large.