Et si…

… un cinquième des habitations sous-occupées pourraient être partagées avec un ménage supplémentaire?
Ceci pourrait régler la pénurie de logements en Flandre (300.000 habitations supplémentaires pour 2030) sans entamer plus d’espace.

… la moitié des habitants d’une ville échangeaient leur voiture pour un système de covoiturage?
Ceci diminuerait jusqu’à cinq fois le nombre de voitures dans cette ville.

… tout le monde participait à un ‘Repair Café’ avec ses appareils défectueux?
Ceci réduirait la montagne de déchets électroniques de 70%.

Traduction -amateur- du mémorandum « Deel de toekomst, 65 maatregelen voor de deel-economie
in een veerkrachtig Vlaanderen
 » février 2014

Avec ce document…

Bond Beter Leefmilieu, Netwerk Bewust Verbruik, Taxistop, Autopia, Samenhuizen, Velt et Voedselteams veulent inspirer nos politiques et les encourager à prendre des mesures concrètes pour améliorer l’économie collaborative en Flandre. Investir dans une économie d’échange, c’est investir dans un avenir durable, chaleureux et viable.

Modèle social et économique innovant.

Le partage est de plus en plus fréquent. Du covoiturage, au partage de vélos et de la cohabitation à l’échange du savoir, d’outils, d’infrastructure, de places de parking, de chambres vides, d’un jardin ou d’un repas. Il est aujourd’hui possible de partager du savoir, des marchandises ou de l’espace dans quasi tous les domaines de notre vie privée ou professionnelle.

Mais partager n’est pas seulement un passe-temps sympathique. Derrière la tendance d’échange actuelle se cache un modèle social et économique innovant, basé sur une collaboration égale entre citoyens. l’économie collaborative qui nait en conséquence apporte une plus-value indispensable à la société. Les personnes et les entreprises qui partagent évitent beaucoup de dépenses. Les différentes formes d’échange sont propices à plus de cohésion sociale et l’environnement en profite aussi.

En 2013, les revenus de l’économie collaborative s’élevaient à approximativement 26 milliards de dollars. Le comité économique et social européen plaçait récemment le thème dans l’agenda européen avec un rapport à la Commission européenne. Même le forum économique mondial donne de l’importance aux possibilités de l’économie collaborative.

Beaucoup de citoyens, d’initiatives et d’organisation travaillent activement au partage. Cependant, l’économie collaborative ne pourra seulement s’ancrer dans la société flamande que si le gouvernement prend ses responsabilités en tant que facilitateur, soutien et régulateur.

Que trouverez-vous dans ce document ?

En tant qu’organisations de la société civile et acteurs principaux dans l’économie collaborative flamande nous avons rassemblé notre expérience et nos propositions. Nous voulons démontrer que des initiatives tel que le covoiturage, la colocation, le partage d’un jardin ou l’échange et la réparation d’objets… ont un fondement commun important. Vous trouverez plus d’information sur l’économie collaborative dans la partie « l’économie collaborative comme moteur pour une Flandre chaleureuse et viable ». Ensuite nous rassemblons des recommandations spécifiques pour différents domaines de cette économie, suivi de quelques recommandations générales qui devraient renforcer les fondations d’une économie d’échange flamande.

Auteurs / Organisation
Jeroen Gillabel / Bond Beter Leefmilieu
Barbara Janssens / Netwerk Bewust Verbruiken
Angelo Meuleman / Taxistop
Jeffrey Matthijs / Autopia
Sofie Deberdt / Samenhuizen
Emelie Heller / Velt
Hilde Delbecque / Voedselteams

En collaboration avec Fonds Duurzaam Materialen- en Energiebeheer

L’économie collaborative comme moteur pour une Flandre chaleureuse et viable

Les limites des capacités se ressentent toujours plus fort

Notre société va à l’encontre de ses limites. Nous sommes collectivement coincés dans les files parce que nos routes ne supportent plus l’utilisation individuelle des voitures. Cette affluence de trafic pollue l’air dans nos villes, où le peu d’espace vert n’améliore pas notre qualité de vie. Notre nourriture parcours des milliers de kilomètres, alors que la production locale est poussée à l’exportation, ce qui mène inévitablement à un agrandissement d’échelle et à la dégradation de l’environnement. La logique de consommation nous pousse à acheter toujours plus et plus vite de nouveaux produits que l’on utilise finalement très peu et pour lesquels nous devons sacrifier plus d’espace dans nos maisons pour les stocker. Entre temps, nos sociétés ont de plus en plus de complications avec l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières. D’un autre coté la crise cause une pauvreté croissante, entre-autre parce que le consommateur est poussé à consommer encore plus pour relancer la croissance économique.
Malgré nos nombreux efforts pour aborder ce problème et bien d’autres dans notre société, il n’y a pas beaucoup de progrès.

Les recettes habituelles tel que plus de routes ou plus de consommation, etc…
ne payeront plus. Une croissance infinie sur une planète limitée est fondamentalement impossible.

Il est aussi certain que la technologie ne pourra pas régler tous les problèmes. Un filtre à particules ou une voiture hybride pourrait bien aider, mais si le nombre des véhicules qui circulent grandit, l’effet sera négatif.

De la possession à l’utilisation, de la consommation à la collaboration

Face à tout ce pessimisme il y a une alternative chaleureuse et prometteuse. Dans le monde entier il y a une nouvelle vision sur la consommation : la consommation collaborative, où, ce n’est pas la possession, mais l’accès à un produit qui devient le critère le plus important. En Flandre aussi l’intérêt pour d’autres manières de consommer grandit fort. L’année dernière les médias portaient beaucoup d’attention au « conso-partage », grâce aux nombreuses initiatives d’échange, de dons, de prêts, d’emprunts… des objets. Nous appelons cette économie basée sur la consommation collaborative l’économie collaborative.

Des projets de covoiturage, de cohabitation et des projets d’agriculture locale sont les principaux acteurs dans l’économie collaborative qui émerge en Flandre. Des organisations tels que Taxistop, Autopia, Cambio, Samenhuizen, Voedselteams et Velt sont déjà actifs depuis des années, et sont apparues bien avant que le terme économie d’échange ait été imaginé. En conséquence, ils ont aussi le plus grand nombre d’utilisateurs de toutes les initiatives de partage en Flandre. Même si ceci est relatif, car même les covoitureurs ou les colocataires ne forment qu’une petite minorité dans toute la population Flamande.

En outre, un grand nombre de marchandises sont partagées ou réparées dans des initiatives venant de bénévoles comme des magasins gratuits, des « swishing-events », « Repair Cafés »,… . La Flandre est encore loin d’une vraie économie d’échange pour des biens de consommation quotidiens. Pourtant il y a plusieurs initiatives prometteuses (sur Iedereenruiltmee.be, Wijdelen.be, Instrumentheek, Usitoo,…) qui sont prêtes à convaincre les utilisateurs des avantages de partager au lieu de posséder.

Accès commun au capital social

Les citoyens dans l’économie collaborative portent plus d’importance à l’accès qu’à la possession. Pour cela il est essentiel de collaborer. l’économie collaborative est basée sur des transactions dans des réseaux de personnes et de communautés. L’essor de l’internet et les médias sociaux élimine progressivement la nécessité des institutions centralisées. Les citoyens partent de ce qu’ils ont ou ce qu’ils savent, et cherchent à partager des biens, de l’espace ou du temps directement ou via des plateformes d’échange.

Il y a déjà un grand nombre d’exemples de sociétés qui sont engagées dans l’économie collaborative, comme Cambio, deWestbar, Bolides, Patagonia… Ce qui relie les initiatives d’échange des citoyens avec les entrepreneurs dans l’économie collaborative, c’est l’objectif de résoudre des problèmes d’une façon responsable, d’après un modèle qui permettrait l’accès commun au capital social.

Villes et communes plus supportables

La cohabitation et le covoiturage font en sorte qu’il y a plus d’espace disponible dans les villes, parce que l’on peut habiter dans des lieux plus petits et que l’on a besoin de moins de places de parking. Dans des groupes de covoiturage une seule voiture peut remplacer 4 à 6 voitures privées, une voiture Cambio remplace en Belgique minimum 10 à 12 voitures privées. Aujourd’hui, il y a 7000 voitures en moins dans les villes Belges grâce au covoiturage.

La baisse du nombre de voitures qui circulent en ville due au covoiturage contribue aussi à une amélioration de la qualité de l’air. Si tous les conducteurs partageaient leur voiture une fois par semaine, il y aurait 25% de files en moins sur les routes.

L’amélioration de la cohésion sociale est une autre conséquence positive de l’économie collaborative au niveau local. Ainsi, dans un quartier où l’on peut trouver un jardin commun, la cohésion sociale augmente et la solitude diminue, cela compte aussi pour des personnes plus démunies. La cohabitation, le covoiturage et l’échange d’outils et autres objets stimulent l’interaction sociale entre citoyens.

Moins grande empreinte écologique

Dans l’économie collaborative, les biens et l’espace sont mieux utilisés comparé à la consommation classique. Si, par exemple, on échange des outils de jardinage, il faudrait acheter moins d’outils et ceux que l’on partage seront plus utilisés. Ceci compte aussi pour la cohabitation et le partage d’un jardin, le peu d’espace que l’on a serait mieux exploité, et pourrait remplir plus de fonctions sur la même surface. Cela permet de remplir nos besoins sans avoir recours à toujours plus de produits, de matières premières ou d’espace.

Quand le consommateur choisit l’utilisation au lieu de la possession, il devient possible pour les entreprises de vendre des services à la place de marchandises.

Les marchandises qui sont nécessaires pour ces services (par exemple des voitures) seraient toujours la possession de l’entreprise, pour lequel il serait avantageux que leurs produits soient durables, faciles à réparer, ou peuvent être totalement recyclés…

Plus résistant contre les chocs économiques globaux

Au final, l’économie collaborative rend notre société plus résistante aux chocs dans l’économie globalisée. Les citoyens peuvent éviter des dépenses quand ils font usage d’un système de partage. L’autonomie est plus importante quand l’on produit sa nourriture ou quand l’on apprend à réparer les choses soi-même. Les citoyens peuvent s’approvisionner en nourriture en faisant usage de potagers communs.

Des initiatives d’agriculture locale comme Voedselteams conscientisent les gens sur la valeur de la nourriture. En stimulant l’entreprenariat local et l’innovation dans la société, l’économie de partage peut contribuer à une économie plus résistante.

Ainsi, il se trouve que le secteur de réparation a récemment connu la plus grande croissance de tous les secteurs économiques en Flandre.

Des initiatives tels que les SEL ou des initiatives d’échange dans le domaine des soins contribuent aussi à la socialisation des soins, et augmentent de nouveau la cohésion sociale et l’autonomie au niveau local.

65 propositions pour renforcer l’économie collaborative en Flandre

En tant qu’organisations intervenantes et acteurs principaux dans l’économie collaborative en Flandre, nous avons rassemblé notre expérience et nos propositions. Pour des domaines tels que la mobilité, l’alimentation, habiter et les biens de consommation, nous décrirons brièvement les modèles d’échange qui existent en Flandre, suivi d’une succession de propositions concrètes pour renforcer le partage dans ces domaines. Ensuite nous avons fait une liste des recommandations afin de poser des fondations solides pour une économie d’échange durable en Flandre.

Mobilité partagée

Covoiturage et partage de vélos

Le principe du covoiturage est de partager entre plusieurs personnes une ou plusieurs voitures à tour de rôle. C’est à dire que tu peux utiliser une voiture quand tu en as besoin. Quand la voiture n’est pas utilisée, quelqu’un d’autre peut en faire usage. L’utilisation d’une voiture est alors séparée de la possession de celle-ci. Cela compte aussi pour le partage de vélos.

Le covoiturage part du principe qu’une voiture, qui est un moyen de transport particulièrement utile et pratique, doit être utilisé d’une façon réfléchie, efficace et sélective. Une voiture n’est en effet pas toujours le meilleur moyen de se déplacer.

Il existe deux concepts de covoiturage :

1. Le covoiturage où une organisation offre un large assortiment de voitures à sa clientèle ( particuliers, entreprises ou autorités ), par exemple Cambio ou Bolides en Belgique. Le propriétaire de la voiture est l’organisation de covoiturage.

2. Covoiturage entre particuliers : ici, ce sont les habitants du même quartier qui partagent des voitures entre eux. Les propriétaires sont les particuliers ou les autorités locales. En Flandre, ceci est soutenu et promu par Autopia. Une manière plus avancée de partager des voitures entre particuliers, c’est le covoiturage peer-to-peer : c’est a dire que les voitures de personnes inconnues peuvent être utilisées via des accords et une administration centralisée.

Il existe deux différents concepts de partage de vélos :

1. Le partage de vélos proche des transports en commun, comme Bluebike en Belgique. Bluebike offre ses vélos bleus essentiellement près des gares.
Ceux-ci sont le plus souvent utilisés comme moyen de transport pour la dernière partie du trajet de voyages plutôt occasionnels. Le train et le vélo comme solution pour se déplacer de porte à porte.

2. Partage de vélos en ville : dans la ville, il y a un réseau de points de partage de vélos. Un vélo peut être pris à un point A et redéposé à un point B. La durée de l’utilisation est ainsi toujours limitée. L’inconvénient d’un tel réseau de partage de vélos, c’est qu’on en trouve seulement dans les grandes villes, et sont différents dans chaque ville (Velo à Anvers, Villo à Bruxelles). Pour ceux qui vivent ou travaillent dans une de ces villes, le partage de vélos est une alternative pour la possession d’un vélo et souvent une solution pour le ranger.

Le covoiturage et le partage de vélos sont complémentaires des transports en commun, et font en sorte que la mobilité devient un procès rationnel, au lieu d’avoir le réflexe de prendre sa propre voiture juste devant sa porte. Il est souvent prouvé que le covoiturage et le partage de vélos mènent à moins de déplacements en voiture.

« Grâce au covoiturage et au partage de vélos, la mobilité devient un procesus rationnel au lieu d’un réflexe. »

Le covoiturage fait aussi en sorte qu’il y ait moins de voitures dans la circulation : une voiture Cambio remplace 10 à 12 voitures privées. Un particulier qui partage sa voiture peut remplacer 5 autres voitures. Grâce au covoiturage en Belgique il y a jusqu’à 7000 voitures en moins dans nos villes. Il faut tenir compte de ce constat dans les nouveaux projets d’urbanisme : à condition qu’il y ait un aménagement du territoire réfléchi, la norme pour le nombre de places de parking peut diminuer près des projets.

Mesures à prendre pour renforcer le covoiturage
et le partage de vélos.

1 Sensibilisation : Campagnes de sensibilisation pour le covoiturage et le partage de vélos, qui conduisent à diminuer l’utilisation de l’espace et à un transfert modal.

2 Règlementation sur les revenus du covoiturage : Toujours plus d’entreprises, d’organisations et de particuliers découvrent les avantages de partager des voitures avec les habitants du même quartier. Cependant, ils sont dans le doute en ce qui concerne la législation sur la TVA et les impôts liés aux revenus. Il faut imposer une réglementation claire (voir aussi mesure 57).

3 6% de TVA : La TVA pour le covoiturage et le partage de vélos au même niveau que celui des transports en commun, c’est à dire 6% au lieu de 21%.

4 Déduction fiscale pour les entreprises : Rendre la TVA et les dépenses déductibles à 120% pour les entreprises, comme pour les autres mesures pour la mobilité durable. En ce qui concerne les impôts des sociétés, la déduction fiscale dépend des émissions du véhicule, ce qui n’est pas applicable au covoiturage.

5 Approche du problème de l’assurance : La législation ne permet pas à quelqu’un qui partage sa voiture de prendre une assurance omium dans une autre compagnie d’assurances que celle de son assurance RC obligatoire. Ce qui décourage régulièrement les covoitureurs potentiels. Cette obligation n’est pas imposée par la législation de l’UE et pourrait être supprimée.

6 Prise en compte dans la législation routière : Le covoiturage n’est pas pris en compte dans la législation routière en ce qui concerne les règles de stationnement, en effet, il est impossible de réserver des places pour les voitures partagées. Le covoiturage doit donc être défini dans la législation routière.

7 Intégration dans la politique du développement de la ville : Si l’on prend en compte le covoiturage dans le développement de la ville, il est possible de sensibiliser les acheteurs potentiels et aussi de réduire radicalement le nombre de places de parking.

8 Adaptation de la règlementation sur l’assistance matérielle individuelle : Pour l’adaptation d’une voiture pour les personnes avec un handicap, il est possible de faire appel à l’agence flamande pour personnes avec un handicap (Vlaams Agentschap voor Personen met een Handicap ou VAHP). Cependant, la réglementation permet seulement au propriétaire d’utiliser cette voiture. L’intervention de cette agence devrait donc aussi compter pour des voitures qui sont à la disposition des autres, le projet AVIRA propose par exemple déjà le partage de voitures adaptée dans un quartier.

Le covoiturage n’échappe pas totalement la consommation collaborative. Il y a de nombreuses nouvelles initiatives dans le monde entier. Toutes ces nouvelles initiatives réussissent à atteindre un nouveau public, et rafraichissent l’image qui existait sur le covoiturage.
Le covoiturage a un effet direct sur les embouteillages et a un impact écologique et budgétaire énorme si on le pratique fréquemment.
Stimuler le covoiturage n’est pas évident. Une chose est claire : faire le travail à moitié ne fonctionne pas. Seul les organisations qui y croient vraiment et qu’ils font tout pour réussir, peuvent faire une différence.

Mesures pour renforcer le covoiturage

9 Bandes pour covoiturage : Comme dans les autres régions, la Flandre doit oser relever le défi d’installer des bandes pour covoiturage. La législation routière a développé un panneau de signalisation qui le permet : un panneau indiquant que l’on ne peut pas circuler sur la bande en question à moins de deux ou trois personnes par voiture. Ce panneau n’a cependant jamais été utilisé.

10 Signalisation des emplacements pour les voitures partagées : Il est nécessaire de mettre plus de moyens dans le développement de signalisation pour parking de covoiturage le long des autoroutes et en banlieue.

11 Multimodalité : Les transports en commun et le covoiturage sont des alternatives à l’« autosolisme ». Il est nécessaire d’intégrer au maximum ces deux modes via une infrastructure adaptée (accessibilité de parkings…), mais aussi via les médias : intégration d’information et d’offres de voyages en covoiturage.

12 Technologie et info avancée : Il faut prévoir des moyens proactifs pour garder un site de covoiturage attractif, efficace et à jour.

13 Conscientiser : Il faut régulièrement lancer des campagnes sur le bord des autoroutes et via d’autres médias.

14 Soutenir les entreprises : Les entrepreneurs devraient pouvoir déduire leur dépenses en faveur de la mobilité durable à 120%, ce qui compte déjà pour certaines mesures. Ils doivent être soutenus à l’aide de subsides comme le Pendelfonds le fait déjà.

15 La réglementation sur la sécurité sociale et les primes d’encouragement pour le covoiturage doivent être clairement formulés et mis en accord. Si un passager du covoiturage est récompensé fiscalement, la sécurité sociale doit être payée pour l’indemnité de trajet. Ceci est contre-productif en devennant désavantageux financièrement et crée alors un frein pour les entreprises qui veulent investir dans le covoiturage.

16 Les organisateurs d’évènements doivent être soutenus et accompagnés pour mettre en place un système de covoiturage et l’appliquer sur le long terme. Les administrations publiques doivent donner l’exemple.

Le covoiturage en Flandre

Malgré la grande question de la flexibilité chez les entrepreneurs, le nombre de personnes participant au covoiturage reste stable (environ 4%, et 2,97% en tant que passagers, d’après OVG 4.3).
Et même dans chez les covoitureurs, le covoiturage n’est pas le moyen de transport principal. Seulement 40% des personnes interrogées par Taxistop ont déclaré faire du covoiturage tous les jours.
Faire du covoiturage de temps en temps n’apparaît pas dans les études sur la mobilité, mais d’après Taxistop la tendance augmente. Si tout le monde faisait du covoiturage une fois par semaine, il y aurai déjà 25% de voitures en moins sur la route.
Investir dans le covoiturage paye : ainsi, grâce aux efforts de Nike Logistics à Laakdal, plus de 30% des employés participent au covoiturage*.

*source : mobomix

Production alimentaire partagée

Jardins collectifs

Velt a imaginé le concept « jardin collectif» pour faire une distinction avec un potager commun ou un jardin communautaire. Les deux aspects importants sont : « écologique » et « ensemble ». Dans un jardin collectif, on jardine d’une manière écologique. Ensemble veut dire faire ensemble, mais signifie aussi la diversité : tout le monde est le bienvenu dans un jardin collectif. Dans la plupart des jardins, chaque jardinier reçoit sa propre parcelle et gère les endroits collectifs comme les sentiers, une cabane ou les plantes autour du jardin avec le reste du groupe. A d’autres endroits tout le monde travaille sur la totalité de la surface du jardin. Dans un jardin collectif c’est le groupe entier qui prend des décisions à propos du jardin. Le jardin collectif est en premier lieu un endroit où apprendre de façon informelle joue un grand rôle. Mais c’est aussi possible d’une manière formelle : on y propose des cours ou des ateliers et les participants apprécient beaucoup cela. Les gens apprennent volontiers pour partager cet apprentissage par la suite. Un jardin collectif est une base partagée qui se développe sur l’engagement, l’expérience et le savoir de chaque participant. En quelques sortes tout le monde est propriétaire de ce projet.

Dans un jardin collectif on se trouve tous autour d’un besoin de base concret : la nourriture, et c’est une expérience exceptionnelle. On y redécouvre une capacité presque disparue, c’est de s’approvisionner de sa propre nourriture. Ceci donne de la satisfaction et un esprit de groupe dont les participants profitent. Mais travailler dans le potager fait aussi réfléchir les participants aux aspects fragiles du système de production alimentaire, ainsi, ils vont ainsi faire des choix plus écologiques dans leur consommation et s’engageront dans le débat sur la transition vers un approvisionnement en nourriture plus durable.

Mesures pour renforcer les jardins collectifs

17 Mettre des terrains à disposition : Beaucoup de terrains publics sont chers à entretenir et devraient être travaillé d’une façon écologique.

18 Mettre à disposition ou favoriser l’installation d’un entrepôt central ou un lieu de rencontre.

19 Aide logistique : matériaux de récupération, service technique,…

20 Soutenir l’accompagnement du groupe de jardiniers : pour une meilleure connaissance de la jardinerie et pour une meilleure cohésion sociale.

« Nous mangeons la récolte ou la partageons avec les autres jardiniers. Ainsi nous avons déjà découvert un grand nombre de légumes et avons appris à les manger. Tout a l’air meilleur quand ça vient de son jardin. » (Citation d’un jardinier)

Au total il y a plus ou moins 50 jardins collectifs en Flandre et aux Pays Bas, voir : samentuinen.velt.be.

Voedselteams

Un « voedselteam » est un groupe de personnes d’un même quartier qui achète directement des fruits et légumes bio, du pain ou de la farine, des produits locaux et de saison,… chez les producteurs du coin. Chaque équipe dispose aussi d’un dépôt, la plupart du temps un garage ou une grange chez un des membres de l’équipe. Chaque semaine, à un jour précis, la nourriture qui a été commandée est livrée.

Mesures pour renforcer les « voedselteams » (gasap)

21 Optimaliser la logistique et la distribution : Une bonne collaboration au niveau de la distribution et de la logistique est nécessaire pour rassembler tous les produits fournis par des producteurs différents. Se fournir directement chez le producteur devient plus rentable quand l’assortiment est proposé est plus large (Idea Consult, 2010). Il peut y avoir beaucoup de bénéfices dans le domaine de la logistique si tous les acteurs collaborent mieux.

22 Faciliter l’investissement : Investir dans la logistique n’est pas évident à cause des prix élevés : les revenus doivent en effet être assez importants pour pouvoir couvrir ces dépenses. Ces seuils doivent être éliminés. Faciliter l’investissement dans des projets est indispensable.

23 Prévoir des dépôts : Les villes et les communes peuvent aider en mettant à disposition des dépôts où les membres peuvent venir chercher leur commande. Ces dépôts doivent être assurés, disposer d’un système de refroidissement et être accessible facilement.

24 Dépôts en bord de ville : Il est aussi possible de prévoir des dépôts communs, ceci serait surtout une solution pour la livraison en ville. En bord de ville il est possible de mettre en place un dépôt bien équipé qui répondent aux normes légales. Les camions ne doivent pas rentrer en ville et de plus petites voitures, éventuellement électriques, peuvent faire les livraisons en ville.

25 Législation sur la sécurité alimentaire simplifiée : Certains aspects de la législation prennent peu en compte la spécificité et la diversité de la production locale. Pour la production locale il est possible de simplifier la règlementation, sans mettre en danger la sécurité alimentaire. Un inventaire des aspects qui peuvent éventuellement être supprimés ou simplifiés est donc nécessaire.
26 Soutien structurel : Il faut considérer les possibilités d’un soutien structurel du système. Dans la production locale, le financement se varie souvent en fonction de la vie du projet, il manque donc une certaine continuité, alors que nombreuses initiatives ont besoin d’une visibilité financière à plus long terme.

27 Subvention en fonction du projet : La subvention en fonction du projet peut être maintenue pour des projets innovants. Les projets qui fonctionnent bien doivent être soutenus et encouragés pour pouvoir fonctionner d’une façon autonome au fil du temps.

Dans la presse

Acheter des aliments locaux et durables est à la mode à Gand. Il y a cinq ans il existait seulement cinq « voedselteams » dans la ville, maintenant il y en à seize. Plus de 130 personnes sont sur la liste d’attente pour adhérer à une de ces équipes, mais les dépôts ne sont pas nombreux. Koen De Blieck, pasteur de Rabot, a déjà mis son église à disposition. (Juin 2013, Het Nieuwsblad)

Voedselteams a une année fructueuse derrière elle. Le nombre de « voedselteams » en Flandre a augmenté de 130 à 140. Les familles qui adhèrent à ce système achètent entre-autres des fruits et légumes ou de la viande bio chez les fermiers en circuit court. Le nombre de fermiers qui ont une influence sur la popularité de la vente locale à beaucoup augmenté. Il y a un an, ils étaient 80, cette année ils sont 120. (Vilt, Janvier 2013)

En 2013 il y a encore 18 « voedselteams » qui se sont ajoutées.

Partager la nourriture (restes)

Manger et cuisiner bio et local implique que l’on choisisse soigneusement ses aliments et que entre le champ et l’assiette il y ait le moins possible d’énergie perdue : ingrédients biologiques, produits de saison locaux avec un minimum de pertes. Beaucoup de consommateurs sont contre le fait qu’il y ait tant de nourriture gaspillée et veulent agir par eux-mêmes. Un manque de savoir, de motivation et de précautions fait que la plupart n’arrivent pas à leur but. Velt et Voedselteams donnent la possibilité au consommateur de gouter de la nourriture écologique.

Des ateliers de cuisine ou d’autres formes de cuisine collective peuvent valoriser les restes de la nourriture d’une façon créative. Velt organise pour ces raisons trois initiatives dans différentes cuisines collectives où l’on cuisine avec des restes de nourriture. Le but est d’étudier comment les restes de nourriture peuvent être bien exploités et de créer un endroit où la demande et l’offre peuvent se rencontrer.

Mesures pour empêcher le gaspillage via l’échange

28 Réduire de moitié le gaspillage : Le gouvernement doit se mettre comme objectif de réduire de moitié le gaspillage de nourriture pour 2020. Si tout le monde s’y met, il est possible de régler ce problème. Il faut éviter d’encourager le consommateur à faire des achats irréfléchis. La politique des supermarchés doit être axée sur la diminution du gaspillage.

29 Avantages fiscaux pour les entreprises : Les entreprises doivent recevoir des avantages fiscaux quand ils partagent leurs restes de nourriture. Cela se fait déjà en France. Pour le moment les entreprises qui donnent leur restes payent moins de TVA en Pologne et en Belgique.

30 Législation sur le don de restes de nourriture : Il est important d’éclaircir la réglementation pour éviter du gaspillage inutile et pour faciliter le fait de donner des restes de nourriture.

31 Infrastructure et dépôts : Pour le partage des restes de nourriture, il est indispensable d’avoir un endroit pour les conserver. Les initiatives de partage de restes doivent prendre ceci en compte. Il est nécessaire d’avoir la bonne infrastructure et des dépôts adaptés. Il faut de nombreux volontaires ou d’organisation pour pouvoir développer une bonne logistique. Il faut encourager les initiatives qui veulent améliorer la logistique.

32 Analyse du gaspillage de la nourriture dans le secteur agricole : Il faut mieux analyser le gaspillage dans le secteur de l’agriculture afin d’avoir de meilleures données, identifier les points critiques et tester des solutions pratiques. Le rôle du glanage devrait être étudié. Le glanage est la collecte d’aliments laissés sur le champ (par exemple les pommes de terre, les choux, les salades…) parce qu’ils ne sont pas commercialisables (trop grand, trop petit, pas beau).

Le gaspillage de la nourriture en chiffres

La montagne de déchets alimentaires en Europe et en Amérique du nord est assez grande pour donner trois repas par jours à presque un milliard de personnes. (Source : www.vilt.be, 8/11.2010)

Dans le monde, on gaspille la moitié de la nourriture produite. C’est énorme. Alors qu’il y a presque un milliard de personnes qui souffrent de la faim.

La perte de nourriture arrive dans toute la chaine de production. Nous, les consommateurs, gaspillons aussi.
En moyenne chaque flamand gaspille 25 à 40 kg de nourriture (en bon état ou pas). (Source : Roels K., 2011)

Cohabitation

Pour le moment il n’y a même pas 1% des Flamands qui habitent de façon collective. Cependant, il y en a 20 à 30% qui sont intéressés1 de cohabiter2 ou d’habiter sur un même terrain avec par exemple un jardin commun, un atelier,… .
Le potentiel est grand car toujours plus de personnes se rendent compte du grand avantage pratique, social, écologique, et financier.

C’est une solution au problème lié au peu d’espace qu’il reste en Belgique.

Il y a déjà beaucoup de communautés en Belgique, il y a beaucoup d’intéressés et de groupes d’initiative, et il y a encore un grand potentiel. Mais les obstacles que l’on peut rencontrer sont encore nombreux.
Des mesures pour renforcer la cohabitation peuvent se trouver dans plusieurs cadres : l’aménagement du territoire et l’urbanisme, la durabilité, la mobilité, politiques sociales locales en fonctions des groupes-cible. Nous voulons aider les villes et les communes à mettre en place une politique constructive sur la cohabitation avec ces cinq fondements :

1. Créer un climat positif autour d’un bon voisinage, du partage et de la participation locale

2. Soutenir la cohabitation

3. Promouvoir la cohabitation

4. Collaborer et discuter sur le thème de la cohabitation

5. Soutenir un projet pilote dans la commune

Plus d’info dans le dépliant ‘Samenhuizen in je lokaal beleid’.

1. Des études comme celle de ILIV démontrent cela, demander plus d’info chez Samenhuizen.

2. Plus d’info dans la brochure ‘cohousen van droom naar realiteit’ (T.Maes et al, 2011)

Une cohabitation est composée de différentes familles qui choisissent de collaborer plus ou moins pour créer au moins une plus-value sociale.

La cohabitation peut prendre différentes formes : en fonction du degré de collaboration (cohousing ou communauté), du groupe cible (spécifique, intergénérationnel…), la taille du projet, l’implantation (rural, urbain), l’accent mis par les habitants : santé, art, culture, agriculture (urbaine), ateliers, nature, voisinage, co-working, covoiturage,…
Peu importe la forme que la cohabitation prend, elle offre des avantages pour tout le monde ; et en particulier pour les jeunes, les jeunes parents célibataires, les personnes à l’âge moyen (cinquantenaires?) ou les seniors et tout ceux dans notre société qui auraient besoin de soutien. ça renforce la cohésion sociale et revisite les aspects positifs de la vie de village d’antan.

« Le bonheur est seulement réel quand il est partagé »

Mesures pour renforcer la cohabitation

33 Statut légal : Il faut intégrer un statut pour la cohabitation dans la législation. Ce cadre servira de référence aux autorités pour le développement des projets d’urbanisme.

34 Mieux fournir l’information : La popularité et l’image auprès des différentes autorités locales doit être renforcé. Il faut donc investir dans la mise à disposition d’information et dans la sensibilisation.

35 Soutien des organisations coordinatrices : Plus de soutien des organisations coordinatrices est nécessaire. Ces organisations fonctionnent entre autres comme un forum ou un centre de savoirs avec des tâches telles que la promotion, la recherche, la formation, coaching,… .

36 Soutien des cellules de réflexion : Une cellule de réflexion autour de ce sujet peut proposer des conseils spécifiques au gouvernement et autres instances.

37 Reconnaissance : Les communautés ont besoin de reconnaissance pour leur plus-value essentielle pour la motivation à long terme.

38 Meilleure administration : Les conséquences administratives négatives pour les habitants d’une communauté doivent être éliminés. Les critères pour l’inscription dans la commune doivent être adaptés au modèle de la cohabitation, les critères concernant le statut social des habitants doivent être harmonisés, aussi la législation sur le travail en noir doit être adapté pour rendre possible l’aide entre voisins et l’investissement bénévole.

39 Soutien des projets pilotes : créez des espaces d’expérimentation.

40 Facilités locales : Il faut soutenir les citoyens à chercher un emplacement approprié. Faire en sorte qu’il est plus facile de diviser des grandes habitations. Adaptez la législation pour pouvoir utiliser des fermes comme habitation collective, et que de cette façon elles puissent être rénovées. Soutenir la reconversion de sites industriels et de monuments en cohabitations.

41 Soutien financier : Prêts bon marché, bonification de l’intérêts pour les prêts et/ou donner une garantie de l’état sur les prêts aux associations qui réalisent des projets de cohabitation et qui remplissent les conditions nécessaires.

42 Coaching professionnel : Encourager le coaching et un soutien professionnel, par exemple avec un soutien financier.

43 Ecobonus : Un écobonus pour les personnes qui cohabitent, et qui, de cette façon, épargnent de l’espace, peut être un contrepoids pour la diminution d’un revenu par exemple pour le chômage.

44 Structure coopérative juridique : Les points de blocage (knelpunten) de la structure juridique des coopératives doivent être résolus.

45 Plus d’attention pour les groupes cibles : Développer des stratégies qui aident l’accès à la cohabitation pour les groupes cibles spécifiques tels que les jeunes, les plus âgés, les familles mono-parentales, les personnes plus démunies ou les personnes qui ont besoin de soins.

46 Logements sociaux : Travailler en collaboration avec le logement social. Les sociétés de construction de logements sociaux et autres acteurs doivent s’habituer à la cohabitation, pour que les points critiques soient détectés et qu’un projet pilote puisse être lancé.

« Aujourd’hui en Flandre, il n’y a aucun soutien pour de ces initiatives indispensables . »
Peter Swinnen, architecte flamand : « Des initiatives comme la cohabitation, la construction résidentielle collaborative et les groupes de construction doivent tous recevoir le soutien qu’ils méritent. Ces formes d’habitations collectives garantissent une habitation adaptée et pour la vie, sans pour autant devoir être propriétaire. Aujourd’hui en Flandre, il n’y a aucun soutien pour des initiatives indispensables.
Source : De Standaart, 6 décembre 2012

Partage de biens

En comparaison avec les domaines précédents il y a peu d’initiatives d’échanges de biens de consommation, mais elles sont surtout dispersées. Il y a un grand nombre d’activités dans lesquelles les gens peuvent partager, prêter, emprunter, donner ou échanger des biens. Par exemple des magasins gratuits, des groupes Facebook où il est possible d’échanger ou de partager, des bourses d’échange de vêtements… Ceci démontre le grand potentiel pour développer des services qui permettent d’utiliser quelque chose sans devoir le posséder.

Il existe seulement très peu de plateformes a part entière et professionnelles, à l’exception de quelques nouvelles initiatives qui ont l’ambition de proposer des solutions pour des grands groupes d’utilisateurs.

Pour que les gens partagent des biens à grande échelle il y a deux voies possibles : le développement de plateformes en ligne qui essayent de combiner l’offre et la demande, et celles qui intègrent une infrastructure et des solutions pratiques au niveau d’un pâté de maison, d’une rue ou d’un quartier. Celles-ci pourraient avoir du succès, parce que la disponibilité de biens dans un environnement direct est un atout pour encourager le consommateur à faire usage du partage au lieu d’acheter des appareils finalement très peu utilisés.

D’un autre côté, l’intégration de services d’échange peut aider à l’aménagement du territoire dans les villes, parce que grâce aux services d’échange il est possible de diminuer la surface sur laquelle on habite, que l’espace public peut être exploité d’une façon optimale et qu’il est possible de créer des points de rencontre.

Le succès des services d’échange au niveau local est défini par l’intégration dans l’aménagement de l’espace ou dans le développement de projets, pour que l’on prenne compte du déploiement de ces services dès le moment de la conception.

A coté du partage ou de l’échange de biens, il y a aussi un grand intérêt pour la réparation d’appareils. Dans les Repair Cafés il est possible d’apprendre à réparer des appareils et aussi de les faire réparer. Les Repair cafés sont des rassemblements où les visiteurs peuvent réparer leur vélo, appareils électroniques et autres biens avec l’aide d’électriciens, couturières, menuisiers ou mécaniciens bénévoles. Le premier Repair Café en Belgique eut lieu en septembre 2012, aujourd’hui il y en à déjà 60 en Flandre, 8 à Bruxelles et une quinzaine en Wallonie. Chaque Repair café accueille en moyenne 65 personnes avec l’aide de plus ou moins 14 bénévoles. En moyenne il y a 70% des réparations réussies par Repair Café, et près de 40 appareils sont réparé à chaque fois. Les appareils électroniques sont les plus représentés, suivis des vêtements et puis des vélos. Dans la plupart des Repair café il est possible de réparer des petits meubles ou régler des problèmes d’ordinateur.

Mesures pour renforcer le partage et la réparation de biens

47 Reconnaître le fait que l’échange et la réparation peuvent réaliser certains objectifs par rapport à la gestion des déchets (prévention, réparation, réutilisation), aux matières premières et à l’intégration sociale. Ceci est indispensable pour intégrer l’échange et la réparation dans les programmes politiques.

48 Soutenir des projets pilotes : Soutenir le lancement de projets pilotes qui rendraient possible l’échange et la réparation. L’échange de biens est une manière intelligente d’éviter les déchets, et doit donc être considérée pour les actions et projets développés dans les programmes politiques (gestion de l’environnement ou de politique locale).

49 Impliquer l’économie sociale : Etudier comment l’économie sociale peut être impliquée dans les initiatives d’échange et de réparation. La réparation est une activité qui crée de l’emploi, mais également les services d’échange ou d’emprunt sont des filières qui ont besoin d’emplois peu qualifiés.

50 Stimuler l’innovation : Il faut stimuler l’innovation, non seulement chez les nouveaux employeurs mais aussi dans les entreprises existantes, pour qu’ils puissent convertir leur offre de produits en une offre de services.

51 Combattre l’obsolescence programmée : Beaucoup d’appareils sont conçus pour qu’ils ne tiennent pas aussi longtemps que possible techniquement. Quand on partage, l’intensité de l’utilisation est plus élevée, ce qui fait en sorte que certains appareils ne fonctionnent pas aussi longtemps que possible à cause de la redondance planifiée.

52 Mettre de l’espace à disposition : Facilitez les initiatives de partage ou de réparation au niveau local en mettant des moyens ou de l’espace à disposition, et en communicant les initiatives aux citoyens.

53 Stimuler l’entreprenariat local : Stimuler et soutenir l’entreprenariat local autour du partage ou de la réparation. Ceci est possible en mettant une infrastructure à disposition, en cherchant activement des endroits adaptés, en introduisant une monnaie locale qui peut être utilisée pour les initiatives d’échange.

54 Mode d’emploi pour la réparation et l’entretien : Les consommateurs et les réparateurs professionnels doivent être capables de réparer des appareils. Pour cela il est nécessaire de livrer un mode d’emploi complet pour la réparation et l’entretien avec tous les nouveaux produits entrant sur le marché.

Mest à Malines

Un exemple de soutien de l’entreprenariat local par les autorités locales.

« Dans l’ASBL Mest récemment fondée, plusieurs entrepreneurs, la ville de Malines, l’organisation d’entrepreneurs UNIZO et la haute école Thomas More rassemblent leur forces pour offrir un champ d’expérimentation aux nouveaux entrepreneurs, avec comme but pouvoir appliquer leurs idées au marché existant. Ces champs d’expérimentation viennent sous forme d’occupation temporaire d’immeubles vides, et, dans une prochaine phase, sous forme de magasins en ligne. Concrètement Mest offre des espaces d’expérimentation temporaires aux sociétés débutantes. En échange, les propriétaires des bâtiments vides sont dispensés des taxes sur leur bâtiment pendant un an si ils mettent à disposition leur bâtiment. Mest est aujourd’hui impliqué dans le pop-up store Cycloop. Cycloop est un projet durable (recyclage métaux…) qui crée des modèles uniques de vélos avec les pièces utilisables de vieux vélos. Ils peuvent aussi améliorer ou mixer des vieux vélos pour créer un modèle unique ».
Source : www.dvo.be

Poser les fondations pour une économie d’échange durable.

Pour que l’économie collaborative en Flandre devienne une alternative digne pour l’économie de consommation classique il faut encore prendre en main certains points clé. A côté des proposition spécifiques aux secteurs, il y a un certain nombre de mesures qui soutiennent l’économie de partage. Nous séparons ces mesures en trois thèmes : améliorer la visibilité de l’économie collaborative, adapter la législation et la fiscalité, et offrir du soutien et de l’innovation.

Améliorer la visibilité

55 Ouverture et communication : Les recherches démontrent qu’en Flandre les initiatives d’échange manquent de visibilité pour les utilisateurs potentiels. En rassemblant les forces pour communiquer, sous le même nom ou label, le secteur devient visible. Mais il faut aussi une ouverture de la part des canaux du gouvernement et d’organisations qui peuvent offrir un soutien opérationnel, un financement pour les investissements et l’amélioration du potentiel d’innovation. Le gouvernement doit populariser la plus-value que le concept de l’économie collaborative peut avoir.

56 Utiliser les médias existants : Il existe beaucoup d’instruments pour informer les citoyens et les entreprises, par exemple Gids Duurzaam Aankopen, Kringloopkrachten van Vlaco, la communication des gérants des déchets (Fost Plus, Recupel,…),… . Ces instruments doivent être encouragé à incorporer les modèles d’échange dans leur business model.

Législation et fiscalité

57 Règles claires sur les revenus et les transactions peer-to-peer : Pour le moment il existe pas de cadre précis autour des revenus et des transactions peer-to-peer. Ces revenus se trouvent souvent dans la zone grise, et tant que les initiatives gardent leur petite échelle, le fisc ou l’inspection de la TVA n’y accorde peu ou pas du tout d’importance. Mais quand les initiatives d’échange auront du succès et deviendront concurrentes de leurs adversaires classiques, il y aura sans aucun doute de nouvelles discussions autour de la législation et de la fiscalité. C’est déjà le cas pour AirBnB et Lyft, deux initiatives d’échange qui ont éveillé l’hostilité du secteur de l’hôtellerie et celui des taxis (ndlr : comme Uber à Bruxelles) à cause de la législation peu claire. Pour rendre possible le développement durable des initiatives d’échange il est donc nécessaire de mettre en place une législation équilibrée.

58 Se baser sur la législation à propos du bénévolat : La législation sur le bénévolat en Belgique peut être une bonne inspiration pour soutenir l’économie de l’échange et l’intégrer dans la législation. Une législation soutenant l’économie collaborative doit inclure ces différents éléments :

  • Ne pas taxer une partie des revenus (financière ou traduite en temps presté)
  • La possibilité d’accumuler les dédommagements de bénévolat (ceci est entre autres très pertinent pour les chauffeurs de Minder Mobielen Centrales)
  • Définir les dédommagements et les frais
  • Mettre un maximum aux forfaits pour des frais spécifiques (dédommagement par kilomètres, logement,…)

59 Cumul avec les allocations de chômage : Il faut clarifier la question du cumul des revenus des transactions peer-to-peer et des allocations de chômage : les revenus de l’économie collaborative doivent être considérés comme la gestion des biens propres individuels et ajoutés aux allocations. La formulation à propos de l’économie collaborative n’est pas très claire : ainsi, nous avons droit à une allocation quand « l’activité n’est pas effectivement incorporée dans le trafic de produits et de services et que l’activité n’est pas axée sur l’obtention de revenus ». Les revenus de l’économie collaborative pourraient être interprétés comme cette formulation ou comme « activité occasionnelle », et ainsi abolir le droit aux allocations.

60 Plus de transparence : En échange pour un cadre clair, et une partie de revenus non taxés, le gouvernement peut demander aux opérateurs de l’économie collaborative d’être transparents. Cette transparence éviterait les excès, comme ceux qui existent aujourd’hui chez AirBnB ou chez les entreprises peer-to-peer comme Lyft. L’économie collaborative ne serait donc pas un circuit économique « en noir », mais une économie complémentaire à l’économie existante.

Innovation et soutien

61 Stimuler l’entreprenariat avec l’innovation sociale : Le fait que le motif principal des initiatives d’échange ait une mission communautaire importante peut être une force comme une faiblesse pour le développement de l’économie collaborative. Les initiatives avec une mission communautaire garantissent que l’économie collaborative intègre des objectifs communautaires dans le domaine de l’environnement et de l’inclusion sociale au lieu d’avoir seulement un intérêt pour des buts économiques à court terme. Mais cette mission communautaire n’est pas assez combinée avec l’entreprenariat axé sur des modèles économiques durables. Le gouvernement doit faire en sorte que ses canaux d’innovation soient ouverts pour l’innovation sociale venue de l’économie collaborative, et doit encourager et soutenir la recherche de modèles d’échange rentables.

62 Soutien structurel : Donner assez d’importance au développement de soutien structurel de l’économie collaborative. Donner des subsides seulement pour des projets individuels ne suffit pas pour actionner les changements structurels qui feraient émerger l’économie collaborative.

63 Stimulez et rassemblez la recherche et l’innovation : Pour le développement de modèles d’échange qui fonctionnent il est nécessaire de stimuler la recherche dans plusieurs domaines : étude sur les besoins des consommateurs, mécanismes juridiques et fiscaux, technologie appropriée, l’impact sur le plan social, économique et écologique,… . Cette recherche est pour le moment très dispersée ou même inexistante.

64 Points de soutien et de communication : Lancer des programmes spécifiques autour de l’économie collaborative auprès des points de soutien ou de communication pour l’entreprenariat (social), comme Flanders DC ou Sociale Innovatiefabriek.

65 Adjudication de marché : Elargir le cadre des adjudications de marché et la politique d’achats durables à l’offre de services. Les autorités et administrations sont un moteur important pour la percée de nouveaux marchés. En se concentrant sur les résultats que l’on veut atteindre pour les critères sur les achats publics, les services d’échange peuvent être jugés sur la même base pour l’achat de produits.

A propos des organisations

Ci-dessous vous trouverez une courte description des organisations qui ont écrit ce mémorandum, et ce qu’elles font autour de ce thème.

Bond Beter Leefmilieu asbl

Bond Beter Leefmilieu Vlaanderen représente plus de 140 associations pour la nature et l’environnement en Flandre. Ensemble avec elles et d’autres leaders dans le domaine nous proposons aux citoyens, entreprises ou gouvernements des solutions réalistes et innovantes pour les activités non durables. Ainsi nous initions, stimulons et accélérons la transition vers une société durable. Parce que nous voulons qu’un jour tout le monde en Flandre habite, travaille, consomme et se déplace sans encore peser sur l’environnement, la nature et notre santé. Nous faisons entendre plus fort la voix des groupes et citoyens actifs. Nous inspirons et activons les consommateurs avec de l’information et des campagnes. Nous soutenons les entreprises qui cherchent des solutions durables et créons un marché pour cela. En discutant, en donnant des conseils indépendants et en donnant notre avis nous donnons des indications à la politique des gouvernements.
Bond Beter Leefmilieu veut changer la culture de ‘consommation’ en ‘utilisation durable’, pour que l’utilisation durable de matériaux devienne une partie de notre économie. Nous stimulons surtout les producteurs, gros consommateurs et gouvernements à plus s’investir dans l’utilisation partagée, la réutilisation et la réparation de produits. A cet égard nous répertorions les facteurs de succès et les points clé de l’économie collaborative, et nous travaillons à informer et lier les acteurs principaux dans ce domaine.

www.bondbeterleefmilieu.be/vanhebbennaardelen

Netwerk Bewust Verbruiken asbl

Netwerk Bawust Verbruiken est une organisation de réseaux qui encourage la consommation durable en Flandre et à Bruxelles. Notre stratégie est d’informer et d’activer les consommateurs. Nous proposons des solutions pratiques autour de thèmes comme ‘consumanderen’ (faire des choix durables en ce qui concerne la nourriture, les déchets, habiter, l’énergie, la mobilité) et ‘consuminderen’ (partager, réutiliser, réparer, deuxième main). Via le projet gedeelddoor.be nous informons le consommateur des possibilités du partage. Avec des formations, des rassemblements, les médias sociaux nous rendons l’offre plus visible. Avec le soutien des Repair Cafés locaux nous jouons la carte de la réparation. Nous voulons ainsi rendre le savoir sur la réparation plus visible et accessible. Netwerk Bewust Verbruiken est reconnu comme mouvement socio-culturel dont sont membres une quarantaine d’organisations.

www.bewustverbruiken.be

www.gedeelddoor.be

Taxistop

Taxistop est un pionnier de l’économie collaborative. Taxistop a été fondé et 1975 avec comme but faciliter le partage. Par rapport à la mobilité, notre vision est que l’on peut transporter plus de personnes avec moins de moyens de transport et que l’on a besoin de moins de moyens de transport quand ils sont mieux exploités. Les activités principales de Taxistop sont le soutien du covoiturage (www.carpool.be, www.eurostop.be, www.eventpool.be), Minder Mobielen Centrales (transport de 30000 personnes avec un handicap par des bénévoles) et le partage de voitures (Taxistop est le fondateur et le partenaire de Cambio).
A côté des projets de mobilité, Taxistop offre aussi un réseau de garde et d’échange de maison. Taxistop partage aussi ses conseils en ce qui concerne la mobilité avec d’autres villes et régions européennes dans le cadre du programme Interreg Noordzeeregio Care-North+.

www.taxistop.be

www.care-north.eu

Autopia

Autopia asbl a comme but l’amélioration d’une mobilité durable et écologique, plus spécifiquement via le partage de voitures entre particuliers. Autopia est depuis quelques années une autorité en Flandre dans le domaine du soutien et de l’organisation du partage de voitures. Le gouvernement Flamand fait déjà depuis 6 ans appel à l’expertise d’Autopia pour promouvoir et organiser le partage de voitures. De plus, l’organisation travaille beaucoup avec Taxistop (et Cambio) pour promouvoir et soutenir le concept du partage de voiture.
Autopia a développé beaucoup de matériel de soutien concret et créatif. L’organisation a trouvé une solution pratique a toutes les situations imaginables en ce qui concerne le partage de voiture entre particuliers. Par exemple : des contrats standards pour organiser le partage de voitures entre particuliers d’une façon juridiquement correcte, des schémas pour calculer facilement vos frais, des calendriers de réservation en ligne pour faciliter la réservation, un moteur de recherche pour que les personnes intéressées puissent se retrouver, etc… De plus, Autopia a négocié avec des compagnies d’assurances une aide adaptée pour le partage de voitures et développe des mesures de faveur avec les gouvernements locaux pour promouvoir le partage de voitures (par exemple des places de parking gratuites).

www.autopia.be

Samenhuizen asbl

Samenhuizen promeut et soutient les différentes formes de cohabitation en sensibilisant, en informant et via le rassemblement d’information pour les groupes d’initiatives et les intéressés, en défendant l’importance des projets existants tout en améliorant l’échange d’information et d’expériences entre les projets, et finalement en influençant la politique sur de différents niveaux.
Cohabiter est un terme général pour décrire différentes formes d’habitation où plusieurs personnes sont impliquées volontairement. Il s’agit par exemple d’habitations partagées, de cohousing, d’écovillages,.. Un large éventail de situations où l’on vit plus ou moins proches les uns des autres, avec au moins une plus-value sociale comme but commun.
L’asbl Samenhuizen a été fondée en 2000 comme association de bénévoles et est reconnue comme mouvement socio-culturel depuis 2011. Chaque année, le troisième samedi du mois de mai, en 2014 le 17 mai, elle organise le Open Dag Samenhuizen. Des dizaines de groupes de cohabitation ouvrent ce jour-là leurs portes au grand public. Samenhuizen offre aussi des voyages d’étude, des formations etc. Tout le monde qui a une question à propos de la cohabitation est le bienvenu dans l’asbl.

www.samenhuizen.be

Velt

Ateliers de cuisine, partager un jardin ou d’autres formes de cuisine ou jardinage collectif, sont des manières de travailler ensemble, de transformer la nourriture et la partager avec d’autres, ce qui crée de nouveau un lien entre nous et notre nourriture et qui évite un maximum de gaspillage.
Velt est l’association pour vivre et jardiner d’une façon écologique. Elle se concentre sur une vie saine et au rythme des saisons, avec respect pour la nature. Velt donne forme à la vie écologique à la maison, dans le jardin ou autre part. Grâce a des publications et partenariats de qualité, Velt veut contribuer au développement d’un style de vie durable. Velt compte 14.000 membres et 100 départements locaux en Flandre et aux Pays-Bas. De ce fait, Velt est un porte-parole pour les intérêts des consommateurs écologiques.

www.velt.be

Voedselteams

Voedselteams est une asbl qui est composée de plusieurs équipes, fermiers et producteurs, bénévoles et employés locaux. Nous sommes un réseau de producteurs et consommateurs de nourriture qui collaborent et qui, pour cela, ont fondé Voedselteams en 2001. Nous sommes un mouvement socio-culturel qui active les personnes en ce qui concerne la nourriture durable.
Chez Voedselteams tous les membres sont responsables du bon fonctionnement de l’équipe. Ils prévoient un dépôt, partagent la responsabilité et s’engagent à travailler avec un fermier.

www.voedselteams.be

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