Emplois dans le nucléaire

Selon une étude de PWC[[Cartographie de l’emploi dans le secteur nucléaire en Belgique, 2012.

]], le secteur électronucléaire emploierait 10800 personnes (directs, indirects & induits, environ 1/3 chaque). Electricité ~2000 emplois directs. Soit pour les centrales appelées à fermer en 2015, environ au total environ 500-600 emplois.

Remarque, selon Gazelco (Jorge Garcia), il y en aurait 2000 à 2500 (qui perdraient leur emplois en 2015) – quel crédit donner à de tels chiffres ?

Nombre d’emplois à Doel et Tihange d’après la CNE[[www.cne-gnc.be/cmsfiles/file/Le%20Droit/leDroitMail11.pdf

]]

Centrale nucléaire de Tihange :

•950 emplois statutaires

•1000 sous-traitants permanents

•500 sous-traitants de + lors des révisions

Centrale nucléaire de Doel :

•1000 emplois statutaires

•1000 sous-traitants permanents

•500 sous-traitants de + lors des révisions

Comparons avec ce que disait le Forum nucléaire il y a quelques mois

En Octobre 2011 il y avait 9000 emplois directs – en mai 2012 il y en a 8110… Recherche 2000 en octobre – 1811 en mai 2012 – on ne peut pas dire que le secteur soit créateur d’emploi.

Création d’emplois pour le démantèlement

9 réacteurs sont en cours de démantèlement en France, et une trentaine d’installations nucléaires sont à l’arrêt définitif.  Le démantèlement de chaque réacteur permet d’employer en moyenne 200 personnes. Ces emplois sont garantis pendant au moins 20 ans sachant que le démantèlement complet d’une centrale est une opération longue, environ trois décennies[[http://lenergeek.com/2012/01/18/demantelement-des-centrales-quel-impact-pour-lemploi/

]]. Chooz A (300 MW) près de quatre-vingts sous-traitants d’Onet technologies, Areva et Westinghouse, encadrés par une vingtaine d’agents de l’électricien, s’activent quotidiennement pour déposer, découper et désinstaller des milliers de tuyaux, pompes, poutres ou vannes[[www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/05/au-c-ur-d-une-centrale-en-demantelement_1648096_3244.html

]]. L’expérience de démantèlement en Allemagne indique que cette opération emploie pendant 10 à 20 ans une partie du personnel de la centrale (qui ne s’arrête pas du jour au lendemain) et des extérieurs, soit environ la moitié du nombre d’emplois en fonctionnement.

Estimation des emplois pour le démantèlement : entre 100 et 200 personnes par réacteurs, soit entre 300 et 600 créations d’emplois pour D1, D2, T1 pendant plusieurs dizaines d’années + création d’une expertise

Emplois dans les renouvelables

L’étude de Datamonitor « Renewable Energy in Belgium » menée en 2010 et publiée en mai 2011[[10e bilan EurObserv’ER « État des Énergies Renouvelables en Europe » (édition 2010), « Renewable Energy in Belgium » étude menée par Datamonitor

]], fournit des données sur le marché lié à la consommation d’électricité issue de l’énergie géothermique, solaire, éolienne, hydroélectrique, du bois et de la combustion des déchets. Elle établit ce marché à 0,8 milliards d’€ de chiffre d’affaires pour une quantité d’électricité consommée de 6,6 milliards de kWh.

Si ces relevés ne se comparent pas aisément à ceux de pays tels que la France et l’Allemagne, plus importants et considérés comme leaders européens dans le domaine de l’énergie renouvelable, les taux de croissance sont tout de même évocateurs. Sur la période 2006-2010, les taux de croissance atteignaient respectivement 7,3% et 12% pour ces deux pays, contre un taux de 23,4% en Belgique.

En examinant les données de plus près, on constate que le taux de croissance du chiffre d’affaires évolue favorablement en 2007 (27,5 %) et 2008 (43,6 %) mais qu’il redescend en 2009 et 2010 à 12,4 %, donnant un honorable 23,4 % de moyenne pour les quatre années.

Les prévisions anticipent une chute du taux de croissance moyen à 13,8 % pour la  période 2010 – 2015.

Un dernier point positif est bien entendu la génération d’emplois. L’année passée, le marché de l’énergie renouvelable, tous secteurs confondus, a employé 16650 personnes en Belgique, dont 9400 en Wallonie. Et ces chiffres pourraient bien encore grimper dans les années à venir. On estime par exemple que la Wallonie a un potentiel de création de 15000 emplois d’ici 2020 dans le secteur de l’énergie renouvelable.

La Belgique dans l’Europe, analyse par secteur

Notre pays s’illustre assez bien dans la maîtrise et l’exploitation de certaines ressources renouvelables, comme le révèle le 10e bilan EurObserv’ER « État des Énergies Renouvelables en Europe » (édition 2010).

En voici quelques exemples :

L’éolien

De 2008 à 2009, la puissance éolienne cumulée en Belgique est passée de 392,5MW à 606MW, soit une augmentation de plus de 50%. En novembre 2009, la Belgique a inauguré à Estinnes le premier parc éolien au monde équipé de turbines de 7 MW – l’une des plus grandes unités jamais mises en opération pour la production d’électricité. Fin 2010, la Wallonie abritait 39 parcs éoliens d’une puissance totale installée de 413MW.

Le photovoltaïque

La Belgique, avec une puissance photovoltaïque totale installée de 363,023MWc , se plaçait fin 2009 au 5e rang de l’Union européenne, précédée par l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la République Tchèque. En 2009, la Région flamande a installé pour 251MWc de dispositifs photovoltaïques, la Wallonie 38MWc et la Région de Bruxelles-Capitale 3,1MWc. Dans ce secteur, toujours en 2009, elle se plaçait au 5e rang de l’Union européenne de l’emploi avec 7800 emplois, et au 6e rang de l’Union européenne du chiffre d’affaires.

Le biogaz

8e rang de l’Union européenne pour la production brute d’électricité à partir de biogaz en 2009, avec 461,8GWh produits.

La biomasse solide

9e rang de l’Union européenne pour la production brute d’électricité à partir de biomasse solide en 2009, avec 2,659TWh produits.

Dans les autres secteurs, la Belgique reste encore discrète voir absente, comme pour les énergies marines ou l’héliothermodynamique.

Pour ce qui est de la part de l’énergie renouvelable dans la consommation brute d’électricité, notre pays est un peu plus à la traîne. Il se trouvait en 2009 au 22e rang de l’Union européenne, seulement 5,9% de sa consommation brute provenant de l’énergie renouvelable. Cela signifie cependant presque l’accomplissement de l’objectif 2010 de la directive 2001/77/EC qui était placé à 6%.

Il ressort de tout cela que la Belgique, dans le domaine traité, connaît une dynamique positive qu’il est bon de maintenir, tant pour les bénéfices économiques qu’environnementaux. Le niveau de compétition modéré dans le domaine des énergies renouvelables laisse la porte ouverte à la création de nouvelles entreprises. Il n’en reste pas moins qu’une maîtrise ou une différenciation technologique est une aide non-négligeable pour renforcer sa position au sein de la Belgique comme de l’Europe.

Par ailleurs, une étude réalisée par CapGemini pour le compte du Gouvernement wallon a montré que rien qu’en Wallonie, atteindre l’objectif de 8000 GWh d’électricité d’origine renouvelable et l’objectif de 20% d’énergie d’origine renouvelable entraîneraient entre 15000 et 17000 emplois supplémentaires dans le secteur des énergies renouvelables d’ici 2020, soit bien plus que le nucléaire. Tihange 1, c’est 170 emplois directs et environ une centaine d’emplois indirects.

En Allemagne, en 2001, l’industrie des énergies renouvelables employait environ 20.000 personnes. Aujourd’hui, le gouvernement de Merkel, pas les Verts, estime ce nombre d’emplois à 380.000 (versus 40000 dans le nucléaire). Ce sont essentiellement des petites et des moyennes entreprises. L’industrie éolienne est devenue le deuxième plus gros débouché du secteur de l’acier, juste après l’industrie automobile. L’ensemble du secteur en Allemagne estime que la sortie du nucléaire créera davantage d’emplois.

Selon un rapport réalisé pour l’association européenne de l’éolien (EWEA) par le bureau d’études Deloitte, 240 000 personnes en Europe travaillent aujourd’hui dans un secteur qui a augmenté de 33 % sa contribution au PIB du vieux continent et pourrait y employer 795 000 personnes d’ici à 2030.

Création d’emplois pour les nouvelles capacités de production TGV

Estimations

Pour une TGV de 450 MW :

•Construction : 100 emplois pendant 2 ans  et jusqu’à 500 durant les périodes les plus actives

•Exploitation : 30 à 40 emplois directs + autant d’emplois indirects ?

•Besoin en capacité de remplacement d’après le plan d’équipement

•Entre 2000 et 4000 MW : soit entre 4 et 8 TGV de 450 MW

Conclusions

Impacts sur l’emploi
Fermeture (emplois statutaires) – 350 à -600
Fermeture (sous-traitants) -350 à -600
Démantèlement +300 à 600
Capacités de remplacement – construction +300 (min)
Capacités de remplacement – exploitation (emplois directs) +120 à 320
Renouvelable (Wallonie) +15000 à +17 000

Les chiffres restent difficiles à comparer entre eux (fourchettes larges, emplois directs, indirects, sous-traitants, durée,…)

Par contre, la sortie du nucléaire offre des opportunités pour développer une expertise dans le démantèlement, localiser des nouvelles capacités de production en Belgique plutôt qu’à l’étranger, plus développer le renouvelable très intensif en emplois…

A l’instar de l’exemple allemand, la sortie du nucléaire en Belgique, si elle s’accompagne du développement des SER peut être créatrice nette de plusieurs dizaines de milliers d’emplois

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