L’exemple du projet de référendum sur l’indépendance de l’Écosse


Dans l’imaginaire de nombreux démocrates, sur l’ensemble du spectre politique, le référendum apparaît parfois comme la forme idéale de décision politique, à la fois simple dans sa formulation et sa mise en œuvre et incontestable dans son résultat, l’alpha et l’omega de la démocratie à l’occidentale. Dans les pays qui le pratiquent assidûment, tels la Suisse ou les USA, contester la pertinence de cet instrument de citoyenneté serait perçu comme sacrilège. Dans notre pays aux deux opinions publiques antagonistes, où n’existe que la possibilité de consultations populaires non contraignantes au niveau local, on attribue au référendum une haute valeur démocratique « théorique » tout en rejetant l’idée d’un référendum portant sur les principes fondamentaux d’organisation de l’État, par crainte d’une partition du pays. Le souvenir douloureux de la question royale explique sans doute largement cette réticence.

Le récent retour à l’agenda politique britannique d’un possible référendum sur l’indépendance de l’Écosse nous offre un éclairage surprenant sur l’étrange relation (oserait-on parler d’amour-haine ?) que la classe politique entretient avec cet « outil parfait » de la démocratie directe.

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