Voilà bien un mot doté d’une étonnante diversité de contenus sémantiques,

tous aussi importants les uns que les autres à méditer.


La Terre, une planète comme tant d’autres dans l’univers ?

Les planètes semblent très nombreuses dans l’univers ; toutes en orbite autour d’une étoile et soumises aux mêmes lois de la gravitation.

Mais la nôtre est une planète bien singulière. Des conditions physico-chimiques particulières y ont permis l’apparition du prodigieux mystère de la vie puis une évolution jusqu’aux hommes que nous sommes, devenus conscients de notre propre existence et dotés du pouvoir de transformer la nature.

N’est-on pas aujourd’hui en droit d’imaginer que, dans d’autres « systèmes solaires », une évolution du même type ait pu se produire ?

La Terre, un espace sphérique circonscrit

Il a fallu attendre le tour du monde de Magellan (en 1520) pour faire la démonstration de sa rotondité. Et la mission Apollo 8 (en 1968) pour en avoir une première image prise depuis l’espace ; une image rapidement suivie (en 1969) de celle de la Terre vue depuis la lune : une profonde émotion pour toute l’humanité.

Quant à la prise de conscience d’un « monde fini », dont les ressources ne sont pas inépuisables, elle ne se généralisera qu’à l’aube du 21ème siècle. Avec l’émergence du concept de développement durable comme corollaire.

La Terre, le plus grand des organismes vivants ?

C’est ce que soutiennent les tenants de « l’hypothèse Gaïa » (du nom grec de la déesse de la Terre-Mère) proposée par le chercheur britannique James Lovelock. Une hypothèse à la fois séduisante et controversée !

Séduisante par son approche systémique : notre planète est considérée comme ayant une « géophysiologie » (à l’image de celle de l’organisme humain) et comme étant aujourd’hui « malade », et donc à soigner ; mais aussi comme capable d’autorégulations (par des mécanismes complexes physiques, chimiques et biologiques), ce qui lui permet, dans une certaine mesure, de s’adapter aux perturbations qui menacent son « état de santé ».

C’est l’hypothèse d’une capacité de résilience qui, si elle s’avère fondée, nous aidera à affronter les défis environnementaux de demain. Ainsi, par exemple, il semble y avoir une capacité d’autorégulation du système thermique planétaire par une augmentation du prélèvement du CO2 atmosphérique vers les océans induite par la prolifération des algues marines, elle-même liée à l’augmentation de la température due à un effet de serre accru.

Mais très controversée par la place toute relative qu’elle accorde à l’espèce humaine (dont le règne temporaire ne représenterait qu’un des âges de Gaïa !) ; et aussi par le constat indiscutable qu’il manque à la Terre une des propriétés essentielles de l’être vivant : la capacité de se reproduire !

La terre nourricière

Le mot « terre » évoque aussi l’image des « jardiniers » que nous sommes, capables de la faire fructifier par notre travail. Dans cet aspect plus concret, il renvoie alors à l’idée féconde d’une renaissance de la vie à partir de la mort.

L’attachement de nombreux citadins ucclois aux jardins potagers urbains témoigne d’une soif de retour à la terre qui doit être respectée ; et la poignée de terre que le réfugié emporte avec lui dans son voyage vers l’inconnu devient le symbole précieux de ses attaches d’origine.

Par extension ce sens du mot peut désigner l’ensemble de la croûte terrestre, y compris les vastes surfaces d’océans. Et il évoque malheureusement également la menace qui pèse sur des ressources vitales pour l’humanité qu’une exploitation imprudente est en train de polluer et d’épuiser faute de tenir suffisamment compte des contraintes naturelles.

La terre, capital foncier disputé

Le même mot désigne enfin l’appropriation d’une portion de cette surface à des fins privées. Avec les possibilités spéculatives qui en découlent et les profondes inégalités qu’elle génère. L’ère des grands propriétaires terriens de jadis s’achève en Occident. Mais celui qui détient du terrain en ville demeure tenté d’en valoriser le prix d’une manière souvent excessive.

Dans une commune très recherchée pour sa qualité de vie comme Uccle, le coût du foncier a explosé depuis les années 1990. Ayant accepté de faire une offre d’achat à un prix élevé, les sociétés de promotion immobilière cherchent ensuite à rentabiliser leur investissement foncier par un programme de construction très chargé et/ou une préférence pour les logements de standing (qui rapportent davantage sans répondre aux besoins sociaux les plus urgents). Dans ce contexte les réserves foncières de terrain à bâtir appartenant aux pouvoirs publics sont de précieux instruments potentiels au service d’une politique créatrice de logements accessibles aux ménages à bas revenus. C’est dans cette voie que s’est engagée la régie foncière uccloise sous la majorité arc-en-ciel.

La Terre, berceau d’une humanité qui s’est multipliée

Compte tenu de l’évolution des taux de natalité et de mortalité, les démographes prévoient une stabilisation probable de la population mondiale autour de 10 milliards d’hommes. Inutile de verser dans le malthusianisme car il semble possible d’assurer de manière durable les besoins d’une population mondiale d’une telle ampleur. Mais il est évident que les ressources de la planète ne permettront pas de généraliser à tous les êtres humains le niveau et le type de consommation qui est actuellement le nôtre.

Le calcul de l’empreinte écologique démontre que trois planètes seraient nécessaires si tous les hommes avaient un niveau de vie égal à celui du Belge moyen d’aujourd’hui ! En continuant d’exploiter les ressources terrestres sans se soucier de leur renouvellement, nous nous conduisons comme des propriétaires qui n’auraient pas de descendance…

Une conclusion s’impose donc : la poursuite d’une croissance économique qui n’assure pas l’équilibre entre la consommation des ressources terrestres et leur capacité de renouvellement ne peut que conduire l’humanité à un suicide collectif. Il faut avoir la lucidité de le reconnaître et d’en tirer les conséquences dès à présent.

« Les enjeux écologiques s’inscrivent dans une autre échelle de temps que celle que la dictature du court terme instaure généralement en politique. »

(Nicolas Hulot)

« Il ne sert à rien à l’homme de gagner la lune s’il vient à perdre la terre ».
Cette phrase n’est pas une citation de Nicolas Hulot ou de Jean-Marc Nollet,
mais bien de … François Mauriac. Déjà !

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