Dans l’intitulé des compétences relatives au nouvel échevinat du Logement

(créé par la nouvelle majorité en 2007), figure l’expression « Rénovation urbaine ».

Je ne sais pas quels sont les projets concrets de l’échevin PS en matière de rénovation,

mais l’appellation témoigne d’une philosophie urbanistique à soutenir.


Le terrain à bâtir se fait rare en milieu urbain ; de nombreux bâtiments anciens gagneraient à être rénovés. Par ailleurs la rénovation a l’avantage d’une plus grande durabilité des bâtiments existants et donc d’une économie de matières premières.

Il faut cependant savoir que le résultat est généralement moins efficace à l’usage qu’une construction neuve du point de vue des économies d’énergie. L’isolation peut toutefois se faire par des travaux intérieurs sans changer l’aspect de la façade ; un nouveau mode de chauffage peut être installé.

De toute manière l’ordonnance régionale récemment votée sur la performance énergétique des bâtiments sera également d’application pour les bâtiments anciens à partir de 2009. Ils ne pourront plus être loués ou vendus sans avoir reçu un certificat énergétique (sorte de « carte d’identité » du bâtiment). Autant s’y préparer dès à présent.

Le prix bisannuel ucclois d’architecture contemporaine prévoit une catégorie « rénovation ». Depuis 2000 de nombreuses réalisations ont été présentées, dont certaines de grande qualité.

Je pense plus particulièrement à la transformation d’une petite maison ouvrière dans le quartier du Vert Chasseur (par l’architecte Hebbelinck) et à la réaffectation des combles d’un ancien bâtiment industriel chaussée de Waterloo (par le bureau B612). Deux réalisations remarquables qui ont obtenu le premier prix dans cette catégorie (respectivement en 2002 et en 2004).

Dans certaines conditions les rénovations peuvent bénéficier d’un taux de TVA réduit (de 21 à 15 voire 6%) ; ce qui rend l’opération attractive. Les travaux de rénovation sont également moins taxés par les communes.

Ces réductions fiscales ont un effet pervers inattendu : certains demandeurs introduisent une demande de permis de rénovation qui se concrétise ensuite, dans les faits, par une véritable « démolition – reconstruction » !
Nous avons dû verbaliser deux cas récents de ce type d’infraction (avec arrêt de chantier temporaire) où la volonté de tromper le pouvoir public nous a paru manifeste.

Dans le cas d’un bâtiment classé pour son intérêt patrimonial, la Commission Royale des Monuments et Sites (CRMS) a de très grandes exigences en matière de rénovation.

Tout en comprenant qu’elle remplit ainsi la mission pour laquelle elle a été créée, je trouve ses exigences parfois exagérées. Car il ne faut pas tomber dans un « purisme » qui décourage le demandeur au prix d’une aggravation de la dégradation d’un bâtiment !

Le cas s’est par exemple posé récemment pour un pavillon du célèbre musée van Buuren. Quant à l’ancien presbytère de la rue du Doyenné il a bien failli ne jamais être restauré !

Autre problème particulier de rénovation : celui des anciens immeubles de bureaux.

Les bureaux anciens sont manifestement en surnombre dans notre commune ; la persistance des affiches à louer en témoigne. Leur reconversion en bureaux répondant aux exigences d’aujourd’hui est coûteuse. Une reconversion partielle en logement devrait être envisagée, sans démolition préalable. Mais ce type de rénovation lourde n’intéresse guère la promotion privée.

Primes et déductions fiscales :

deux bons instruments politiques pour encourager les rénovations !

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