Après l’ère d’une « économie du jetable », se dessine aujourd’hui,

dans l’objectif d’un développement durable, celle de la récupération et du recyclage.


Une récupération systématisée au service du développement durable a commencé par l’obligation légale d’un tri sélectif des déchets ; une habitude désormais bien acquise en Belgique. La volonté s’affirme à présent d’une économie de consommation des matières premières et de l’énergie plus généralisée.

De nombreuses entreprises d’économie sociale se sont spécialisées dans un travail de « récupération-réparation ». Ces activités de réparation ont le triple avantage d’être très intensives en main-d’œuvre et peu intensives en capital et en énergie ; de plus, elles remettent sur le marché des biens à un prix réduit et ne sont pas délocalisables.

C’est pourquoi les métiers de la récupération, tels que les « Communautés d’Emmaüs », les « Petits Riens » et les « Ressourceries », sont autant d’institutions à encourager et à fréquenter, car ce type de pratiques, en plus de leur fonction sociale (création d’emplois et solidarité dans l’échange), sont une contribution appréciable à la préservation des ressources naturelles. Elles sont d’ailleurs de plus en plus fréquentées, par une clientèle diversifiée.

Quant au gouvernement régional bruxellois, il envisage la création à Forest d’une « ressourcerie » visant à créer une filière complète de réemploi des objets encombrants récoltés par le service Propreté.

Les filières de récupération spécialisées se développent également. Ainsi par exemple :

 Récupel, la filière de récupération des appareils électro-ménagers mise en place par le pouvoir fédéral belge depuis 2001 grâce au prélèvement d’une taxe obligatoire au moment de l’achat.

Une politique très utile, même si la totalité des sommes engrangées n’a pas encore été utilisée par l’association à des fins de recyclage.

 La récolte les appareils GSM usagés, par une firme privée. Elle se fait à des fins de réparation, de revalorisation des pièces détachées ou de recyclage de certains composants.

Le portable est en effet grand consommateur de métaux relativement rares ; notamment le tantale extrait d’un minerai (le coltan) dont le Congo détient le monopole de l’exploitation dans la zone du Kivu actuellement contrôlée par des Hutus réfugiés du Rwanda (ceux-là même qui sèment aujourd’hui la terreur au sein des populations civiles congolaises).

 Celle des ordinateurs obsolètes par des ASBL compétentes en réparation.

Une telle démarche pourrait être encouragée par les pouvoirs locaux dans le but de répondre au constat d’une « fracture numérique » qui aggrave la marginalisation des moins nantis qui n’ont pas accès à Internet.

 Dans le même ordre d’idée épinglons la récupération des cartouches d’encre, au bénéfice d’opérations de reboisement (par la Société Royale Forestière de Belgique).

Par ailleurs, les initiatives marchandes de vente de biens d’occasion se multiplient. Qu’il s’agisse de « dépôt-vente » ou de « revente après achat », l’intérêt commun est de proposer une offre de biens encore utilisables tels quels, à des prix très intéressants.

Les magasins de vêtements d’occasion prolifèrent. La pratique des « garage sales » à l’américaine, très à la mode dans les beaux quartiers des communes de la deuxième couronne (où de nombreux étrangers séjournent temporairement), a la même utilité, mais pour un autre type de clientèle ! Les brocantes connaissent un succès croissant auprès d’un public très divers ; le Collège ucclois vient d’en autoriser une tous les premiers dimanches du mois sur la place St Job.

Récupérer, réutiliser, recycler…

C’est une économie « circulaire » qu’il faut promouvoir

(par une perception systématique de nos déchets

comme matières premières et sources d’énergie potentielles).

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