Une commune « libérale »

La commune d’Uccle a une très longue tradition de domination libérale. Quelle que soit leur « étiquette » les libéraux ont été de toutes les coalitions. Cette tendance n’a fait que se confirmer lors des deux dernières élections.

La scission interne du PRL en 2000, à l’issue du conflit qui opposa la tendance d’Eric André et celle de Stephane de Lobkowicz, ne les a pas empêchés d’obtenir à nouveau la majorité absolue des sièges au conseil communal en 2006.

Le choix de leurs partenaires par les libéraux a fluctué au cours du temps. Socio-chrétiens et socialistes se sont retrouvés tantôt dans la majorité, tantôt dans l’opposition. L’alliance étroite avec le FDF a renforcé leur dominance.

La grande nouveauté de l’accès du parti Ecolo à la majorité en 2001

Une entrée dans la coalition bien méritée compte tenu de notre beau score électoral ; mais une entrée qui ne fut tolérée que parce que nous étions devenus arithmétiquement nécessaires pour conforter la tendance libérale d’Eric André !

Le moins que l’on puisse dire est que nous avons été courtisés au lendemain des élections communales d’octobre 2000. Dans le « combat des chefs » qui opposa Stéphane de Lobkowicz à Eric André la décision qu’allait prendre Ecolo était déterminante : nos 7 conseillers pouvaient apporter la majorité à l’une ou l’autre des deux tendances libérales rivales.

Notre choix, avalisé par les militants du groupe local, fut motivé par des raisons d’ordre éthique.

Le manque d’intérêt manifeste de Stéphane de Lobkowicz pour notre programme politique préjugeait mal de l’issue d’une éventuelle négociation. Par ailleurs, nous ne pouvions avaliser l’appel au « stemblok » qui lui avait permis d’obtenir l’élection au conseil communal d’un grand nombre de ses partisans qui n’avaient guère de chance d’être élus à titre personnel. Nous avons estimé que le jeu démocratique avait été volontairement biaisé.

Nous avons opté pour des partenaires qui nous offraient moins de mandats que l’autre camp, mais avec qui nous avons pu construire un véritable projet politique au-delà des enjeux de pouvoir.

Uccle a donc fait, pendant 6 ans, l’expérience novatrice d’une majorité communale arc-en-ciel (MR, Ecolo, PS). Nous en sortons enrichis : d’une meilleure conscience des réalités de l’exercice du pouvoir, de compétences nouvelles et d’une crédibilité accrue.

Le retour dans l’opposition en 2007

En 2007 nous n’étions plus indispensables. On nous a donc renvoyés dans l’opposition, tout en reconnaissant que « nous n’avions pas démérité ». Le futur Bourgmestre Armand De Decker nous avait pourtant fait des avances, à plusieurs reprises. Il a changé d’avis, à la veille des élections, préférant choisir le partenaire socialiste.

Un choix dont la première raison avancée est l’utilité du relais d’une ministre uccloise socialiste « pour défendre les intérêts d’Uccle à la Région ». Argument peu convaincant si l’on se réfère à l’expérience d’un passé marqué, en urbanisme, par le manque flagrant de concertation entre cette même ministre et la Commune ; et un argument fondé sur une espérance discutable dans son principe : un ministre, tout comme un échevin, ne se doit-il pas de servir l’intérêt général au lieu de défendre plus particulièrement les intérêts de sa commune ou de son quartier ?

Un choix qui fut aussi motivé par des préoccupations stratégiques en prévision des prochaines élections fédérales. Et, probablement également par des raisons d’affinités entre personnes : chacun sait qu’elles sont prépondérantes dans la formation des coalitions au niveau communal !

En guise de conclusion

Même dans une commune à forte dominance libérale comme celle d’Uccle, les majorités ont toujours été des coalitions. Cela implique des compromis et la recherche du consensus.

Une culture politique en adéquation avec la réalité sociologique d’une Belgique

traditionnellement marquée par de nombreux clivages idéologiques.

Et où la prise en compte des rapports de forces est

intrinsèquement liée au processus de la décision politique.

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