Cette expression colorée est devenue familière à tous ceux
qui sont sensibles à la présence de la nature en ville.
Un idéal en matière d’aménagement du territoire
- Le concept de « maillage vert » a été introduit dès 1996 dans le cadre du premier Plan Régional de Développement bruxellois (PRD). L’expression est bien choisie pour évoquer un ensemble d’espaces verts, reliés entre eux par des liaisons végétales linéaires, dans le but de constituer un réseau le plus continu possible. Le plan visait à améliorer leur répartition spatiale dans la région et à mieux préserver leur biodiversité.
- Le « maillage bleu » est un programme d’aménagement et de gestion du réseau hydrographique de la région. Il vise à restituer, autant que faire se peut, aux rivières et étangs leurs caractères paysager, récréatif et écologique. Sa mise en œuvre se fait en étroite association avec la réalisation du maillage vert. La restauration du maillage bleu bruxellois est un levier essentiel du « plan pluie » de lutte contre les inondations.
L’objectif d’un « plan vert et bleu » était à la fois paysager, social et écologique.
Cette nouvelle approche du développement urbain fut confirmée par le deuxième PRD :
« La réalisation du maillage vert et bleu s’attache à fournir au citadin un cadre de vie agréable basé sur plus de convivialité et à protéger la biodiversité,
les qualités écologiques des sites naturels et semi-naturels ».
Il appartenait au PRAS (Plan Régional d’Affectation du Sol) de concrétiser cet objectif par des mesures légales de protection d’un ensemble de « zones vertes » décrétées non bâtissables, bien réparties dans le territoire régional et le plus en continuité possible. Par ailleurs, la prescription 9 du PRAS relative aux zones de chemin de fer précise qu’elles « contribuent par priorité au maillage vert ».
En matière de biodiversité les liaisons vertes « relais » entre espaces verts d’une certaine importance sont essentielles parce qu’elles favorisent les migrations des espèces. Les talus des lignes de chemin de fer constituent des relais privilégiés qu’il est relativement facile de préserver. Ces « chemins de vie » permettent des échanges génétiques qui sont d’une importance majeure pour la vitalité de la faune et de la flore sauvage.
Il est également important de penser à ménager des ouvertures à la base des clôtures pour permettre le passage de la petite faune ; une condition que la commune d’Uccle a pris l’habitude d’imposer dans la délivrance des permis d’urbanisme.
Uccle mérite pleinement sa réputation de commune verte !
Le territoire ucclois est particulièrement bien doté en espaces verts légalement protégés.
L’observation de la carte des affectations du PRAS montre que le sud de la commune d’Uccle bénéficie d’un maillage vert de qualité particulièrement remarquable : par son importance en surface, par la qualité des liaisons et par la diversité biologique des espaces verts. C’est à la Commune qu’en revient largement le mérite. Lors de l’enquête publique préliminaire à l’adoption du plan elle a en effet formulé de nombreuses demandes en ce sens ; dont beaucoup ont été prises en compte par le Gouvernement régional de l’époque.
Ainsi, par exemple, dans la plaine du Bourdon affectée au PRAS en « zone de forte mixité », une bande de terrain située dans le prolongement de la vallée de St Job a été mise en zone verte de manière à assurer la liaison entre les zones vertes du Kinsendael et du Keyembempt.
Le couloir vert qui traverse le plateau Engeland au nord-est de la zone de l’Institut Pasteur remplit une fonction similaire. Il est toutefois regrettable qu’il n’ait pas été plus largement délimité.
C’est dans le souci de contribuer au maillage vert que nous avions prévu, dans l’élaboration du nouveau PPAS du plateau Avijl, de ne pas construire à front de la Vieille rue du Moulin en face de la zone verte au PRAS du Parc Fond Roy. Un choix contesté par le comité de quartier.
Le problème se pose aujourd’hui de l’avenir des quelques « zones vertes » qui appartiennent à des propriétaires privés (la plus importante étant le Kauwberg).
Leur statut légal de zone protégée ne garantit pas, en effet, une bonne gestion du site ni le contrôle de cette gestion. Or, faute d’une gestion adéquate, ces sites perdront inévitablement une grande part de la diversité qui en faisait leur valeur biologique.
Il est intéressant de faire l’exercice de repérer les quartiers ucclois où les habitants se trouvent à plus de 500m d’un espace vert accessible au public.
En dehors des environs de la maison communale, cela se limite au quartier proche de l’Observatoire et à une grande part du quartier Fond’Roy (les quartiers qui sont par ailleurs les mieux dotés en jardins privés !).
Remarquons également que là où la carte manque de liaisons relais légalement protégées, les intérieurs d’îlots (le plus souvent très verts à Uccle) peuvent jouer un rôle similaire lorsqu’ils ne sont pas enserrés par un bâti continu.
Une protection des intérieurs d’îlots en Région bruxelloise est prévue dans le cadre du PRAS (Plan Régional d’Affectation du Sol) et du RRU (Règlement régional d’Urbanisme). Ce cadre juridique ne suffit cependant pas à empêcher une dégradation progressive préjudiciable à la biodiversité urbaine.
Le maillage bleu ucclois
La commune est traversée par trois cours d’eau dont la présence est devenue relativement discrète dans le paysage.
L’Ukkelbeek est aujourd’hui malheureusement quasi entièrement voûté (en dessous de l’avenue De Fré et de la rue de Stalle). Son cours était jadis jalonné de plusieurs étangs capables de soulager le réseau d’égouttage en cas de fortes pluies. Il ne subsiste que celui de la propriété Pauwels, désormais inclus dans un site classé.
Le Geleytsbeek, partiellement souterrain, est déjà en voie de réhabilitation dans sa partie aval au-delà de la plaine du Bourdon (dans le cadre du réaménagement du Keyembempt par la Région). La Commune projette l’assainissement progressif de son cours amont.
Le Verrewinkelbeek coule à l’air libre à la limite sud du territoire communal mais il devra être assaini dans le cadre de la réalisation du futur collecteur d’égout (dont le retard de la mise en œuvre s’explique par le caractère transrégional de son tracé !).
Et la « Promenade verte » ?
Le projet d’une « promenade verte » (inscrit dans le deuxième Plan Régional de Développement adopté en 2002) ne doit pas être confondu avec le maillage vert écologique protégé. Il s’agit d’un parcours paysager continu qui ceinture la région bruxelloise en reliant entre eux des espaces verts ainsi que des sites variés d’intérêt architectural, social et commercial. L’objectif est d’offrir un parcours attrayant, accessible en toute sécurité et facilement identifiable, au bénéfice de la mobilité douce (piétons et vélos).
Ce projet de balade de 63km (étudié et aménagé sous la responsabilité de l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement) a été concrétisé pendant la législature régionale 2005-09 (sous l’impulsion dynamique de la Ministre Ecolo Evelyne Huytebroek). Le tronçon ucclois relie la basse vallée du Geleytsbeek à la forêt de Soignes en passant par la plaine du Bourdon.
Maillages vert et bleu présentent un haut potentiel d’amélioration
de la qualité de vie et donc de maîtrise de l’exode urbain.
Ils jouent un rôle majeur dans la conception d’une « ville durable ».