La diffusion de l’information par les détenteurs du pouvoir
est une des conditions fondamentales d’une bonne pratique démocratique.
Encore faut-il qu’elle soit faite sous une forme compréhensible.
Le problème d’une bonne vulgarisation se pose particulièrement dans les domaines plus techniques comme celui de l’urbanisme.
C’est pourquoi j’ai attaché beaucoup d’importance à la clarté de l’information donnée aux citoyens. Notamment par un effort pédagogique dans ma communication via le journal communal et dans la présentation orale des demandes de permis débattues en commission de concertation.
Et qu’elle soit accessible à tous.
Chaque habitant a le droit d’avoir accès à tous les documents administratifs officiels qui concernent l’instruction des demandes de permis.
Des affiches rouges placés sur le terrain annoncent les demandes de permis qui sont soumises à enquête publique (avec mention des principaux motifs légaux de mise à l’enquête). Certains habitants pensent à tort que cela signifie que le pouvoir communal a donné son aval au projet ; j’ai donc fait rajouter sur l’affiche que « la mise à l’enquête ne préjuge pas de l’avis de la Commune » !
Qu’ils fassent ou non l’objet d’une enquête publique, tous les dossiers sont consultables au service communal, Des photocopies de certaines pièces peuvent être obtenues (à un prix que j’ai proposé au Collège de réduire).
Les avis de la commission de concertation sont diffusés via le site internet communal depuis 2002. Ce n’est pas le cas des permis délivrés (qui diffèrent parfois de manière plus ou moins importante de l’avis de la commission) ; mais ils peuvent être envoyés sur simple demande.
Mais en réalité, tous les citoyens n’ont pas les mêmes possibilités d’accès à l’information. Même dans une commune comme Uccle, tous les ménages ne sont pas équipés d’un ordinateur. Les responsables communaux ne doivent pas l’oublier.
Le problème d’une « fracture numérique », qui s’ajoute à la fracture sociale, vient d’être l’objet d’un colloque qui a eu lieu au Sénat. Faut-il considérer le raccordement internet comme une nécessité vitale, au même titre que l’alimentation, le logement et la santé ? Ceux qui le pensent affirment que c’est un outil indispensable pour tous ceux qui sont à la recherche d’un emploi ou d’un logement ; et soulignent qu’internet contribue à rompre l’isolement et facilite la scolarité des enfants.
Le débat est ouvert. Il est question d’instaurer un tarif social internet. Le rôle social des phone shop, tant décriés par ailleurs pour leurs nuisances de voisinage, doit ici être souligné.
Le manque d’information génère plus d’inquiétude que l’information elle-même, aussi perturbante soit-elle. La rétention d’information par le pouvoir est une faute. C’est aussi une erreur : l’inconnu fait peur et alimente les rumeurs.
Nous vivons dans un monde submergé d’informations.
Nos sociétés sont passées de la pénurie à la surabondance d’informations.
La télévision semble devenue la source d’information privilégiée par la majorité des citoyens pour suivre l’actualité. La presse écrite garde ses fidèles, mais rares sont ceux qui lisent plusieurs journaux. C’est vers la recherche facile sur internet que se tournent spontanément la plupart des écoliers pour leur travail de recherche. Le risque est grand de perdre l’habitude de fréquenter les bibliothèques, de se référer à l’écrit pour y trouver matière à réflexion. De comparer diverses sources et d’exercer son esprit critique.
Cette surabondance va de pair avec la multiplication des moyens de polluer l’information (« mésinformation » par déformations, fausses nouvelles, propagande mensongère…).
Le problème aujourd’hui n’est plus tellement d’accéder à l’information, mais de faire le tri et de la digérer. Le plus souvent nous nous contentons, passivement, d’une information pré mâchée !
Le droit à l’information est sacré. Mais trop d’infos finit par tuer l’info.