Durant mon mandat d’échevin, nombreuses ont été les occasions
de me pencher sur le problème du handicap physique et mental.



 Surprenante vision, un matin dans Uccle-centre, de voir des fonctionnaires du service des Travaux avancer vaille que vaille en petite charrette ou avec une bandeau sur les yeux !
Une expérience organisée avec la collaboration d’une ASBL dynamique (Accès et mobilité pour tous).

 Vérification du respect des permis d’urbanisme délivrés pour des panneaux implantés sur les trottoirs d’une manière qui entrave le déplacement des mal voyants.
Un travail minutieux malheureusement nécessaire.

 Renouvellement d’un contrat de bail (pour un loyer modeste) de 9 maisons sur le plateau Avijl appartenant à la Régie foncière communale, avec l’ASBL Communauté Montagne de St Job créée en 1979.
Un habitat « encadré » pour des personnes ayant du mal à assurer leur complète autonomie.

 Accueil d’une maman soucieuse de créer quelque part sur Uccle un « habitat groupé » où pourrait s’établir sa fille, handicapée mentale légère devenue adulte. Idée d’un projet privé de construction sur un petit terrain que pourrait vendre la Régie foncière.
Un espoir déçu (par manque de moyens suffisants).

 Découverte très conviviale de la « Grignotière » : un lieu de restauration, avenue Brugmann, où un menu familial vous est préparé et servi par des personnes souffrant d’un léger handicap mental.
Une initiative originale de réinsertion sociale gérée par l’ASBL uccloise Le Bivouac.

 Participation comme échevine à la table ronde de septembre 2003 et aux réunions de la « commission consultative des personnes handicapées » organisées à l’initiative de l’échevine Claudine Verstraeten.

 Responsabilité, à titre personnel, dans un colloque sur les mal entendants organisé à Bruxelles à l’initiative de la parlementaire Ecolo Dominique Braekman.

Les difficultés de déplacement dans l’espace public sont un des problèmes majeurs rencontrés par les personnes souffrant d’un handicap physique.

Il est essentiel de les écouter à cet égard. Elles disent qu’il faut l’avoir vécu pour comprendre la réalité des multiples obstacles matériels qui entravent leur mobilité dans la ville. Le service ucclois des Travaux en est à présent plus conscient. Les erreurs du passé ne se reproduiront plus. Par ailleurs, l’affiche sur le stationnement réservé « Si vous prenez ma place, prenez mon handicap » porte ses fruits.

Le RRU (Règlement Régional d’Urbanisme) consacre tout un chapitre à la question des handicapés physiques. Ses exigences doivent être respectées dans la délivrance des permis.

Il a notamment intégré des normes actualisées d’accessibilité des bâtiments publics pour les personnes à mobilité réduite. L’adaptation des plus anciens n’est pas encore généralisée à Uccle, malgré l’effort réalisé pour la plupart (notamment la maison communale et la piscine Longchamp).

Je suis très frappée par la façon dont les personnes handicapées physiques parviennent à compenser leur handicap par le développement de facultés qui restent en veille chez les autres.

Les aveugles, par exemple, font souvent preuve d’extraordinaires capacités d’audition et de mémoire.

Quant aux handicapés mentaux légers, ils se vivent comme des « handicapés du lien social ». Ce dont ils ont le plus besoin est un coup de pouce qui les rassure pour se prendre en charge et affronter le regard des autres.

Les ateliers créatifs traditionnels ont certes leur utilité ; mais ils n’apportent pas ce qui leur fait le plus de bien dans l’expérience évoquée plus haut d’une « thérapie par la gestion d’un restaurant » : le réapprentissage de la rencontre avec autrui et le sentiment de rendre un service socialement utile.

« Le handicap peut être un moteur de l’évolution ! »

(Albert Jacquard)

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