_ Généraliser : « affecter d’une extension ou d’une portée plus grande »
Généralisation : « étendre à l’ensemble d’une classe les propriétés et caractères
observés sur un nombre limité d’individus »
Généralisation abusive : le dictionnaire est muet… Il me semble que ce pourrait être
« ne pas reconnaître la singularité au-delà de l’appartenance »
Les politiciens sont corrompus par l’exercice du pouvoir.
Les chômeurs sont des profiteurs de la sécurité sociale.
Les femmes sont toutes de mauvaises conductrices
Les musulmans sont de dangereux intégristes
Les flamands aspirent au séparatisme
Les jeunes ne pensent qu’à s’amuser
Les vieux refusent le changement
Les Ucclois sont des privilégiés
Les Irlandaises sont rousses
Les gros ont bon caractère
On pourrait continuer, à l’infini, l’énumération de ces caricatures
qui mutilent non seulement la vérité mais aussi les groupes qui en sont l’objet.
Remarquons que la généralisation abusive n’est pas forcément un jugement péjoratif. Mais, même positive, elle n’en sera pas moins intellectuellement non fondée.
La généralisation abusive est la première étape de toutes les démarches mentales « racistes ».
J’emploie le mot « racisme » dans le sens le plus large du terme proposé par Albert Jacquard :
Le racisme, c’est « le rejet de l’autre au nom de son appartenance ».
Elle peut donc faire des ravages. Elle est pourtant malheureusement très habituelle. Dans le chef de tout un chacun ; sur la base d’une mauvaise expérience, d’une fâcheuse rencontre ou d’une rumeur.
S’il est un danger contre lequel il faut mettre les enfants en garde c’est bien celui-là. L’éducation devrait y veiller davantage, en famille, à l’école, dans les mouvements de jeunesse.
Apprendre à ne pas généraliser à tout un groupe l’opinion que nous nous sommes forgée lors de la rencontre d’un de ses membres. Apprendre aussi à ne pas conclure que quelque chose est impossible parce que nous avons échoué lors d’une première tentative…
Quel rapport avec la vie politique ?
La difficulté de porter un regard lucide et nuancé sur la complexité du réel
à prendre en compte pour construire le « mieux vivre ensemble ».