Dans le cadre de l’élaboration de son agenda 21 local, la commune d’Uccle a commandité à un bureau d’étude spécialisé la réalisation d’un « bilan carbone ».

Il s’agira de chiffrer les quantités de gaz à effet de serre (GES) émises sur son territoire, par les bâtiments et services communaux d’une part, et par les habitants d’autre part.


L’effet de serre, un phénomène naturel vital

Lors de sa formation il y a 4,6 milliards d’années, la planète Terre ne possédait pas d’atmosphère. Il a fallu plusieurs millions d’années pour que se forme autour d’elle une mince pellicule gazeuse sans laquelle l’apparition de la vie n’aurait pas été possible.

L’atmosphère terrestre joue le même rôle qu’une serre en agriculture. Elle laisse passer une grande part de l’énergie qui nous arrive du soleil mais piège, sous forme de chaleur, le rayonnement infra-rouge réémis vers l’espace par les continents, les océans et les nuages.

Sans atmosphère la température moyenne de la terre serait de -18° au lieu des 15° actuels. Et les écarts de température seraient extrêmes selon que la surface est exposée ou non aux rayons du soleil.

L’atmosphère terrestre remplit un second rôle vital : la filtration des rayons ultra-violets émis par le soleil, grâce à la mince couche d’ozone qui se forme dans la stratosphère à une altitude d’environ 30km.

Une brusque augmentation récente de l’effet de serre atmosphérique

Les diverses activités humaines génèrent une augmentation de la teneur de l’atmosphère en gaz à effet de serre issus de la combustion des sources d’énergie fossile (charbon, pétrole et gaz). Peu importante jusqu’à l’ère industrielle, la croissance des GES est devenue exponentielle au 20ème siècle, sous l’effet cumulé de l’explosion démographique et de la croissance de la production économique. Une fois dégagés ces GES demeurent très longtemps dans l’atmosphère.

Il en résulte un réchauffement du climat à l’échelle planétaire, dont la particularité est d’être beaucoup plus rapide que tous les bouleversements climatiques que notre planète a connus dans son histoire et qui est en train de modifier globalement l’ensemble des conditions de vie sur terre.

Les gaz à effet de serre (GES)

On se polarise aujourd’hui sur le dioxyde de carbone (CO2). N’oublions pas le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O) ; et aussi de nouveaux GES émis par l’activité humaine dans la basse atmosphère : les chlorofluorocarbones (CFC), ces destructeurs de la couche d’ozone stratosphérique dont l’usage est en principe interdit dans les pays industrialisés depuis le protocole de Montréal (1987) ; et aussi l’ozone (O3) dont l’impact à basse altitude est toxique pour l’homme.

Le CO2 est le plus important par son volume. Il n’est malheureusement pas perceptible : personne ne le voit, personne ne le sent. Contrairement à l’ozone à basse altitude il ne présente aucun danger direct pour l’homme.

L’impact relatif du méthane sur l’effet de serre est 25 fois plus élevé que celui du CO2. Les flatulences bovines en sont une source non négligeable ; au point que des études sont actuellement menées pour en mesurer l’importance (qui serait de l’ordre de 600l /vache/jour) et trouver un moyen de les réduire (par modification de la flore intestinale ou fabrication d’une herbe plus digeste).

La quantité globale des différents gaz à effet de serre dans l’atmosphère est exprimée en ppm (parties pour million) d’équivalent CO2

Dans une région urbaine très densément peuplée comme celle de Bruxelles, 70% des dégagements de ces gaz proviennent de la consommation d’énergie des bâtiments (en raison de leur mauvaise isolation et d’un mode de chauffage polluant inhérents à leur grande ancienneté). Le transport motorisé est aussi une cause importante de gaz à effet de serre (devenue plus grande que celle de l’industrie).

A l’échelle de la Belgique, les principaux secteurs d’activité responsables des émissions de GES sont d’abord l’industrie, puis les bâtiments et les transports.

Le bilan carbone

Une méthode de comptabilisation globale des émissions de GES a été mise au point (évaluées en équivalent tonnes de CO2). Ce bilan tient compte des émissions en aval et en amont de toutes les activités génératrices de gaz à effet de serre.

Il permettra d’identifier quelles sont, sur le territoire communal, les activités les plus grosses productrices de GES ; et de déterminer un plan d’action en conséquence pour les réduire progressivement, partout où c’est possible.

Une préoccupation devenue dominante

Une priorité à la lutte contre l’augmentation de l’effet de serre est en train de s’imposer. Elle tend à reléguer au second plan d’autres questions écologiques pourtant tout aussi importantes pour l’avenir telles que les menaces sur la biodiversité ou les pollutions de l’eau et des sols.

« L’atmosphère est si mince que nous avons le pouvoir d’en changer la composition »

Cette phrase est l’un des premiers titres du livre d’Al Gore « Une vérité qui dérange »

Il est frappant de constater, au contraire, que dans l’ouvrage du maître français de l’écologie,

François Ramade, « Les catastrophes écologiques » publié en 1987,

l’expression même « effet de serre » est absente …

preuve de la prise de conscience collective relativement tardive

d’un problème devenu aujourd’hui la une de l’actualité.

Share This