L’épicerie du quartier du Melkriek a disparu depuis belle lurette ;

Il ne reste plus au Homborch qu’un seul petit magasin d’alimentation ;

La boulangerie de la chaussée de St Job a-t-elle un avenir ?

Le quincaillier de la place Vanderkindere est un expert, d’autant plus précieux qu’il est unique à Uccle ;

Quant aux droguistes, je n’en connais plus que deux.

Le noyau commercial d’Uccle-centre voit se multiplier les salons de coiffure (j’en ai compté une dizaine !) et les commerces de téléphonie mobile.

Les courses hebdomadaires se font dans les grandes surfaces qui disposent d’un parking imposant.


Bref, le petit commerce de proximité où l’on se rendait à pied et où l’on avait le plaisir de recevoir un conseil ou de tailler une bavette avec le commerçant pâtit d’une fâcheuse tendance à disparaître. La mode s’est installée de « grandes courses » hebdomadaires dans les centres commerciaux périphériques aisément accessibles en automobile. Et les déplacements motorisés s’accroissent en conséquence, avec les problèmes de congestion et de pollution qui en résultent.

Signe des temps me direz-vous… Peut-être.
Je déplore cependant qu’il ne m’ait pas été possible d’infléchir cette tendance par une action politique concertée via la délivrance des permis. En effet, dans le cadre de la législation actuelle, « un commerce est un commerce ». Les pouvoirs publics n’ont pas le droit d’interdire, d’imposer ou de soutenir un certain type de commerce plutôt qu’un autre.

L’urbaniste français François Ascher soutient cependant, à juste titre, que ce type de commerce « assure une fonction urbaine d’animation et de sécurité publique qui n’est pas négligeable » et qu’à ce titre il serait normal que les pouvoirs publics subventionnent une telle fonction de « concierge des quartiers urbains » qui est gratuite pour eux.

Un cas particulier est à souligner, celle des night et des phone shops qui ont leur utilité en tant que commerce de proximité mais dont la multiplication récente pose problème en raison des nuisances de voisinage qu’ils engendrent.

Beaucoup se sont implantés en infraction. Le refus d’une demande de permis ou d’une régularisation doit être motivé en raison de nuisances de voisinage, manifestes et à démontrer. La plupart des pouvoirs communaux bruxellois tentent d’enrayer le développement de ces petits commerces par l’imposition d’une taxation dissuasive. Certaines communes formulent une réglementation de leur répartition spatiale visant à éviter leur concentration dans certains quartiers. Nous en avons longuement débattu au sein du Collège ucclois (pour aboutir à un accord sur une politique future en ce sens, qui va cependant moins loin que celle adoptée récemment par la commune de Schaerbeek).

Fort heureusement, quelques petits noyaux commerciaux ucclois conservent encore aujourd’hui une diversité d’enseignes qui répond au rêve d’une société plus conviviale.

Je pense plus particulièrement à la place St Job et au petit centre du Dieweg. Tout en n’ayant pas la naïveté de croire que la majorité des clients s’y rendent à pied ! Les revendications en matière de parking y sont aussi pressantes qu’ailleurs.

L’exemple de l’important noyau du Fort Jaco est intéressant car il présente aujourd’hui l’intérêt d’une concentration de styles de commerces très utilement diversifiés. L’essor des commerces de luxe n’a pas supprimé tous les commerces de proximité ; deux grandes surfaces cohabitent avec des petits magasins. Un bel équipement commercial, ce qui n’a malheureusement guère d’impact positif sur la mobilité en raison d’une offre de stationnement importante et d’une clientèle très accrochée à sa voiture.

Par ailleurs, les succursales de grands magasins self-service se disséminent de plus en plus dans l’espace communal sous forme de « mini » et « proxi ».

Une politique commerciale intéressante du point de vue de la mobilité, plus particulièrement pour les vieilles personnes ; mais qui nuit au petit commerce indépendant.

Quelques emplacements pour du commerce de proximité devraient être prévus dans tous les importants projets immobiliers de logements.

Il est regrettable qu’une telle volonté politique de mixité fonctionnelle urbaine soit souvent contestée par les riverains sous prétexte que l’attractivité de tels services pourrait aggraver leurs problèmes locaux de mobilité !.

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