Aux armes, citoyens !

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La participation citoyenne

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L’éducation à la citoyenneté

Citoyenneté et nationalité

Je suis redevenu un simple citoyen…


Il est incontestable que le mot est à la mode. Mais quel est son contenu sémantique ?

L’origine étymologique du mot « citoyen » est tout simplement « habitant qui jouit du droit de cité ». On considère traditionnellement qu’un individu devient citoyen lorsqu’il s’insère dans une communauté par une action de type politique (au sens le plus général du terme) ; à commencer par l’exercice du droit de vote. Et l’on parle aujourd’hui volontiers de « citoyenneté responsable ».

Récemment est apparue la distinction entre trois dimensions de la « citoyenneté » fondées sur les droits de l’homme : la citoyenneté civile (droits relatifs à la liberté individuelle), la citoyenneté politique (droits de participation à l’exercice du pouvoir) et la citoyenneté sociale (droits socio-économiques). C’est surtout de la seconde dimension qu’il sera ici question.

Le droit à la participation citoyenne

Les citoyens constituent la « société civile » ; dont certains pensent qu’elle a la virginité de ceux qui n’ont pas été « corrompus par le pouvoir ». Dans le langage courant d’aujourd’hui, le mot s’est chargé d’une connotation qui lui confère implicitement une valeur positive mais aussi revendicative.

Les citoyens veulent être reconnus comme acteurs au sein de leur communauté.

  • La participation citoyenne est d’abord l’exercice d’un contrôle démocratique de ceux qui exercent le pouvoir.
  • Elle peut être également un apport constructif utile à la prise de décision ; laquelle appartient en définitive au politique.
  • Elle facilite enfin l’acceptation des décisions par le simple fait d’y avoir été associé.

Il existe dans nos démocraties représentatives diverses modalités de consultation citoyenne. Les élections et les enquêtes publiques sont les formes imposées par la loi. L’instauration de « conseils consultatifs » est laissée à la libre initiative des pouvoirs locaux.

Ils ne sont pas nombreux ni très concrètement efficients à Uccle. Citons pourtant quelques réunions utiles du conseil consultatif des handicapés pendant la majorité arc-en-ciel.

Beaucoup de citoyens ne s’en satisfont pas. Ils veulent être associés davantage et plus en amont à l’élaboration des projets politiques. Plus particulièrement à ceux qui concernent le devenir de leur quartier.

Se pose alors le problème de la représentativité des interlocuteurs.

L’idée des « conférences citoyennes » débattue au Sénat à l’initiative d’Ecolo s’est soldé par un échec pour deux raisons : les parlementaires se sont sentis insultés dans leur légitimité ; le problème technique s’est posé de savoir comment constituer un « panel » représentatif.

Tout en comprenant cette revendication et en soulignant la richesse potentielle d’une participation des comités de quartier, je me suis heurtée (notamment dans les dossiers du RER et du plateau Avijl) à une difficulté de principe : comment juger de la représentativité des personnes désireuses de représenter la collectivité concernée ?

Se pose aussi la difficulté, pour « l’habitant-riverain », d’accepter d’entrer dans une logique citoyenne de défense de l’intérêt général.

Ce problème est largement développé dans d’autres textes de cet abécédaire.

« Le monde associatif »
Que ce soit dans le cadre d’ASBL reconnues ou de groupements sans statut juridique, de très nombreux citoyens sont engagés dans une action militante.

Le milieu associatif ucclois est particulièrement riche. Ses comités de quartier (fédérés en une association très active : l’ACQU) sont les plus connus. Nombreux sont aussi les Ucclois qui paient de leur personne au service de mouvements dépassant largement le niveau local.

L’ensemble de ces associations constitue une pépinière de savoirs et d’énergie (largement bénévole) dont l’action pâtit malheureusement souvent d’un manque de coordination. Un apport de la société civile dont l’action politique (au sens large du terme) est trop souvent méconnue des pouvoirs publics.

Un exemple épinglé parmi beaucoup d’autres :

C’est grâce à la fructueuse collaboration de 9 associations belges militant pour la protection de l’environnement que nous devons le « pacte écologique belge » récemment présenté à l’approbation de tous les partis francophones dans le cadre de la campagne électorale fédérale de 2007.

Un des chapitres concerne la gouvernance. Il y est proposé d’instaurer des « processus de consultation/ débat des citoyens pour toutes les grandes décisions qui ont partie liée avec les urgences écologiques »

Tout en étant d’accord avec l’idée d’un élargissement du débat démocratique sur ces questions prioritaires pour notre avenir, j’aurais préféré une inversion des deux termes : car c’est avant de « consulter » qu’il me paraît indispensable de « débattre », et pour débattre il faut d’abord s’informer. Je regrette que le pacte n’insiste pas sur l’exigence préalable d’une solide information mise à la disposition de tous.

Par tradition, le parti Ecolo s’est toujours senti très proche de la militance citoyenne. J’ai cependant découvert, non sans une certaine déception, qu’une réelle et franche collaboration entre le pouvoir politique et les milieux associatifs n’était pas facile à instaurer.

Une des raisons en est probablement le souci de « neutralité politique » de la plupart des associations citoyennes ; qui s’explique notamment par le fait de dépendre de subsides que l’on espère obtenir de sources diverses !

Une autre raison est leur volonté de constituer un « contre-pouvoir », face au pouvoir en place ; avec souvent l’espoir de trouver des relais parmi les élus de l’opposition. Lorsque vous êtes un élu dans l’opposition, vous êtes perçu comme un allié potentiel ; mais je crois qu’il n’est pas exagéré de dire que vous suscitez a priori de la méfiance dès que vous exercez un mandat exécutif ! D’accord, j’exagère peut-être ; mais, dans le climat de défiance à l’égard du politique qui s’est développé depuis quelque temps, n’y a-t-il pas une bonne part de réalité dans cette affirmation ?

Une meilleure synergie entre l’action des partis politiques et celle des associations citoyennes reste à construire. Ecolo défend l’idée que la participation citoyenne est un objectif politique en soi. Mais cette aspiration se heurte à un frein culturel : il n’existe pas encore de véritable « culture de la participation » dans le monde politique en Belgique.

L’éducation à une citoyenneté responsable et solidaire relève des missions de l’école.

Mais il n’est pas facile de concrétiser cette mission dans les faits.

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