La présence de ce mot dans cette évocation de la politique communale surprendra peut-être. Le sujet mérite pourtant l’attention.


Quelques exemples qui ont suscité cette réflexion canine

 Les étrons canins qui polluent nos parcs et trottoirs sont un sujet de préoccupation récurrente dans l’esprit de certains des conseillers communaux.

 Suite à un accident au parc de Wolvendael, nous avons dû nous pencher au Collège, sur le risque que présentent certains chiens particulièrement agressifs.

 L’implantation d’une aire réservée aux libres ébats canins a été interdite par la CRMS dans le cadre du réaménagement de cet espace vert classé.

 L’IBGE exige que les chiens soient tenus en laisse dans la réserve naturelle du Kinsendael-Kriekenput (au grand dam des habitants des environs).

 Le règlement relatif aux logements de la Régie foncière précisait l’interdiction faite aux locataires de posséder un chien (contradictoire avec l’objectif d’attribuer ces logements publics de préférence à des familles avec enfants, lesquelles comprennent le plus souvent un chien !).

 Une des raisons du refus de certains SDF d’être hébergés dans un centre d’accueil est que l’accès leur est interdit avec leur compagnon à quatre pattes.

 Pendant des mois, la vie des habitants d’un quartier chic ucclois a été empoisonnée par les hurlements de quelques molosses (affectés à la garde d’une vaste propriété occupée par des Russes).

Le chien ne serait-il que source de problèmes ? Oh que non !

Le chien est un animal de compagnie qui joue un rôle psychosocial irremplaçable, plus particulièrement auprès des enfants et des vieilles personnes.

 Une clinique comme celle de Cavell l’a tellement bien compris qu’elle a ouvert en 2005 un espace de 80m_ où les patients hospitalisés en pédiatrie, gériatrie et soins intensifs ont la possibilité de rencontrer leur animal de compagnie pendant leur séjour en clinique. Il a été démontré aux Etats-Unis que leur douleur en était soulagée.

 Les enfants vivant dans des foyers avec animaux auraient davantage d’empathie que les autres, sans oublier le sens des responsabilités développé par l’obligation de prendre un animal aimé en charge au quotidien.

 Les brigades policières canines sont d’une grande utilité, unanimement reconnue aujourd’hui.

 Les chiens dressés pour aider les non-voyants sont d’extraordinaires compagnons de vie.

Je souhaite donc que l’on cesse de ne voir dans les chiens qu’une source de problèmes potentiels. Mais je plaide en même temps pour que leurs propriétaires adoptent un comportement civiquement plus responsable.

A commencer par l’emploi régulier des nombreux canisites qui ont été implantés sur le territoire communal à l’initiative de l’échevin de la Propreté publique Eric Sax. A cet égard c’est d’abord le maître qu’il faut éduquer !

Le chien qui mord est un problème cependant très sérieux.

Là aussi le maître est souvent responsable des accidents (par le choix d’un animal éduqué dans le but d’assurer sa sécurité) ; mais pas toujours : des chiens réputés pacifiques peuvent tout à coup avoir des réactions de peur incontrôlables.

Le Sénat s’est récemment penché sur cette question : il vient d’adopter un projet de loi qui met l’accent sur la prévention (avec la constitution d’une « banque de données des chiens ») ; sans faire de distinction entre les différentes races canines, ce que j’avais jadis personnellement déploré (pensant que la plupart des accidents graves étaient causés par quelques races dont la dangerosité n’était plus à démontrer).

Il semble au contraire, de l’avis autorisé de plusieurs vétérinaires, que l’idée qu’il existe des races de chiens plus dangereuses que d’autres n’a pas de fondement scientifique : en postulant que l’agressivité est une prédisposition innée nous serions victimes de préjugés « racistes » !


Si pour l’essentiel le comportement d’un chien est bien le résultat de la façon dont il a été éduqué, l’interdiction de races réputées « dangereuses » ne serait donc pas une solution (même s’il faut reconnaître que certaines races ont une mâchoire plus redoutable que d’autres). Il faudrait plutôt songer à dispenser des cours aux maîtres de molosses difficiles, voire exiger la réussite d’un « test de sociabilité » pour tous les chiens.

Je souhaite que le doux labrador qui passe ses journées couché dans l’entrée de notre maison communale (où travaille son maître mal voyant) devienne le symbole d’une société « chiens éduqués – chiens admis ».

Share This