L’étymologie populaire de ce nom de lieu est amusante :

Charlemagne y aurait mis pied à terre alors qu’il se trouvait dans nos régions pour assister à la consécration de l’église St Pierre en 804 : Karel te voet.

Plus sérieusement, le Cercle d’histoire et d’archéologie d’Uccle nous apprend qu’il s’agirait d’un gué (voorde) dénudé (cal).


Un quartier ucclois aux limites floues, sans grande conscience identitaire

Dans les environs de la gare s’était développé (fin19ème – début 20ème siècle), un quartier industriel dynamique dont il ne subsiste en activité que l’importante entreprise Schneider de matériel électrique. Le petit commerce de proximité est en déclin.

Un quartier au développement particulièrement intéressant pour l’avenir

Dans une optique de développement durable ce quartier est prometteur. Par la mixité de ses fonctions urbaines consacrée par le prescrit du PRAS (Plan Régional d’Affectation du Sol) et par la revitalisation en cours d’un espace déstructuré mais riche en potentiel urbanistique.

En 2002, j’avais eu l’espoir de voir acceptée par la Région notre demande d’en faire une « zone levier » au PRD (Plan Régional de Développement). Le quartier répondait à certains des critères, notamment l’existence de friches urbaines et la nécessité d’organiser le développement de l’espace autour d’un important nœud de communication. L’avantage eût été de bénéficier d’une aide régionale substantielle. Espoir déçu. Le nombre maximum de 14 zones-levier avait été fixé par décision politique ; la demande uccloise n’a pas été retenue comme quartier à une grande diversité de demandes de permis, privées et publiques.

Un exemple d’une politique urbanistique réaliste qui mérite d’être explicité

De nombreux projets récents concernent en effet le quartier de Calevoet.

 La bâtiment de l’ancienne gare est classé, mais elle est désaffectée en tant que telle (il n’y a plus de guichets). Elle est cependant destinée à devenir une future halte RER.

 Le vaste et ancien chancre industriel de la rue Egide Van Ophem va enfin disparaître du paysage urbain. Nos exigences ont ralenti l’instruction de la demande privée introduite pour un important complexe de logements, bureaux et surface commerciale. Elles ont abouti, début 2007, à la délivrance d’un permis qui garantit une meilleure mixité que celle prévue par le demandeur et une bonne intégration du projet dans son environnement. Le chantier va pouvoir commencer prochainement. La rue François Vervloet s’en trouvera modifiée, mais j’ai personnellement veillé à ce que le caractère « villageois » de cette voirie en cul de sac soit préservé.

 L’espace vert protégé du Keyembempt est tout proche. Il fait actuellement l’objet de travaux très importants dans le cadre d’un beau projet, initié par l’IBGE (Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement), de réhabilitation de ce site semi-naturel.
L’objectif est triple : écologique, paysager et social. Agrandissement de la zone marécageuse (avec sites d’observation de la faune), réaménagement et assainissement des potagers, gestion de la zone boisée, cheminements piétonniers améliorés (dont le prolongement est assuré du côté du projet précédent). Ce fut l’occasion, pour les citoyens intéressés d’apporter une intéressante contribution en matière de tracé alternatif de la « promenade verte » à travers le site.

 Les habitants des immeubles bâtis en intérieur d’îlot à hauteur de la chaussée d’Alsemberg (de l’autre côté de la gare) se sont inquiétés, à juste titre, d’un autre projet privé de rénovation d’un site industriel situé en zone de forte mixité : celui de l’ancienne entreprise Schlumberger (dont l’entrée est rue de Stalle).
Comme souvent, il s’agit d’une promotion immobilière dont le programme est trop gourmand. Il prévoit, en plus de la réhabilitation des bâtiments existants en bureaux, un complexe hôtelier à front de la rue de Stalle et une densification en logements très importante en intérieur d’îlot (aux dépens d’un espace vert boisé intéressant du point de vue du maillage vert). La demande n’échappait à l’imposition légale d’une étude d’incidences que par une sous évaluation des emplacements de stationnement nécessaires ! Elle comprend un élargissement de la rue du Wagon insuffisant pour la réalisation future d’une prolongation réservée aux bus et aux vélos jusque la gare de Calevoet, telle que prévue dans le Plan communal de mobilité. Dans ces conditions, l’avis ne pouvait qu’imposer des exigences telles qu’elles remettent en question l’ensemble du projet.

 La ligne du tram 55 (devenu 51) a bénéficié de l’aménagement d’un semi « site propre » sur un court tronçon embouteillé par le trafic automobile aux heures de pointe. Son prolongement au-delà de l’avenue du Silence est programmé depuis longtemps ; la réalisation du nouveau terminus reporté à la limite entre Uccle et Linkebeek (faute d’avoir pu envisager une prolongation en région flamande !) a posé quelques problèmes, notamment en raison des inquiétudes du CPAS d’Uccle, propriétaire d’un terrain à bâtir sur lequel il a fallu quelque peu empiéter.

 Il a été question d’une implantation d’un centre culturel protestant danois, sur un terrain régional à l’arrière de la gare. La Ministre régionale en charge de l’Urbanisme préfèrera probablement l’affecter à du logement public ?

 Un projet de quelques logements sur le site d’un autre chancre (situé tout près de la gare en contrebas du talus de la voie ferrée), n’a malheureusement pas pu être autorisé tel que présenté. De bonnes conditions d’habitabilité n’étaient pas suffisamment assurées en raison des nuisances sonores du train. Je l’ai d’autant plus regretté qu’il s’agissait d’un projet citoyen non spéculatif pour la construction de logements moyens, sur un site acheté en copropriété par un groupe d’enseignants qui prévoyaient d’y habiter. L’acceptation d’un prix d’achat excessif pour ce terrain problématique a rendu leur rêve irréalisable.

Ces demandes de permis ont été instruites par la Commune dans la volonté d’une vision systémique de l’aménagement du territoire.

Quant à l’avenir de la plaine du Bourdon, il demeure lui aussi incertain.

Il s’inscrit dans le cadre d’un passé souvent méconnu.

Vous apprendrez tout à ce sujet en vous référant à la lettre B !

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