Depuis le 16 septembre, aucune nouvelle des salariés enlevés au Niger.
On parle d’AQMI, d’Al Quaïda, mais pas un mot sur les revendications
des habitants du désert. Jamais n’est évoqué le contexte géographique,
économique et humain d’une région qui produit l’uranium utilisé dans
le tiers des centrales nucléaires françaises.
Les ressources mondiales en uranium sont limitées, réparties entre une
dizaine de pays, dont le Niger, l’un des pays les plus pauvres du
monde. Selon l’ONU et la FAO, 47% des Nigériens sont en situation
d’insécurité alimentaire (dont 86% des agriculteurs).

Cet uranium profite à AREVA, mais il nuit aux Nigériens : en quelques
années, deux mines d’uranium et 130 permis de recherche minière ont
spolié les habitants et les terres agro-pastorales voisines. À cause
de l’extraction de l’uranium, on assiste à une destruction de la flore
et la faune, à une contamination de l’air par les poussières et les
gaz radioactifs, et à une très importante contamination de l’eau,
accompagnée de l’épuisement de deux grandes nappes fossiles, à hauteur
de 70% de leurs réserves. Les mineurs nigériens travaillent dans des
conditions épouvantables pour leur santé. La population locale est
malade de la radioactivité. Voilà le vrai prix de l’électricité
nucléaire, payé ici par les seuls Nigériens.

La facilité avec laquelle s’est opéré l’enlèvement des salariés
d’AREVA et de Vinci pose de nombreuses questions… La France envoie
sur place une importante assistance militaire, alors que d’autres
enlèvements dans la région, sans liens avec AREVA, avaient laissé le
gouvernement français quasiment indifférent.
Cet événement dramatique, qui plonge des familles dans l’angoisse,
doit aussi nous rappeler la dépendance énergétique de la France. La
production d’EDF SA nécessite de l’uranium en provenance de pays
instables et dangereux comme le Niger. Cet épisode met en lumière le
néocolonialisme français, cette “Françafrique” qui génère de nouveaux
conflits, pille les ressources naturelles, détruit l’environnement,
met en péril les populations autochtones, mais aussi les employés
d’entreprises comme AREVA ou Vinci.
Le Réseau “Sortir du nucléaire” demande à la France de prendre en
compte la crise humanitaire et écologique liée aux mines d’uranium, au
Niger et ailleurs.
S’il fallait répercuter le coût de cette crise sur le prix du
Kilowattheure, ce serait la fin du mythe de l’électricité nucléaire
“bon marché”. L’avenir n’est pas au nucléaire, mais aux économies
d’énergie et aux énergies renouvelables.

Contact presse : Jean-Pierre Minne, +33 6 71 07 24 47

Plus d’informations :
[->http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/uranium.html]

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