Dans la philosophie chinoise, le « yin » et le « yang »
sont deux forces de la nature qui imprègnent le monde tout entier.


La richesse d’un graphiste célèbre
Beaucoup mieux qu’un discours, c’est une représentation graphique, bien connue, qui exprime valablement l’interdépendance solidaire de ces forces opposées.

Dans un cercle, une demi surface blanche (yang) se love autour de la noire (yin) et chacune des moitiés, séparées par un S, porte en son sein la trace ronde de l’autre. Le dessin montre donc bien que chacune des deux forces est présente en son contraire : le noir est présent dans le blanc et vice versa (impossible de tracer un diamètre sans qu’il contienne de l’un et de l’autre !). Il exprime qu’elles s’interpénètrent et ne trouvent chacune leur existence que par celle de l’autre. Il exprime aussi une idée de mouvement rotatif, symbole du changement qui n’est possible que parce que le yin contient une parcelle de yang et vice versa.

La sphère figure le Chaos primordial (qui n’est pas désordre mais indétermination). A l’origine du monde, lorsque la première fission scinde en deux le Chaos primordial, le yang, léger, monte et forme le ciel ; le yin, lourd, descend et forme la terre.

Pareil au soleil, le yang lorsqu’il a atteint son apogée, redescend en enfantant le yin qu’il porte en son sein. De même, tout en bas, le yin donne naissance au yang qu’il abrite dans son giron.

Une compréhension moins ésotérique de ce symbole très riche attribue couramment au yang l’actif, l’expansion, ce qui tend à la diffusion, le « masculin »… ; alors que le yin correspond au passif, au réceptif, à la concentration, au « féminin »…

Mais attention : il ne s’agit pas de stéréotypes sexistes ! La signification profonde de ce double concept risque ici d’être trahie par les mots. 

Aucune réalité n’est donc pure yang, ni pure yin. Ce symbole très riche, exprime la dualité présente en chacun des êtres humains comme dans la globalité de la nature.
Chacun des deux principes tend à modérer les excès de l’autre. L’harmonie naît, par l’échange, d’un équilibre entre ces deux composantes.
Cette pensée ambivalente chinoise s’oppose au dualisme radical de l’Occident : la vérité comprend toujours une part d’erreur et réciproquement.

Un parallèle métaphorique peut-il être fait au niveau politique ?

Pour certains, les diverses dégradations de l’Environnement et l’accentuation des inégalités sociales seraient des manifestations d’un excès de yang dans notre système économique et financier. Fonder le développement économique sur des valeurs plus humaines reviendrait à rétablir un équilibre compromis.

Mais est-ce vraiment du yin ?

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