Un nom bien flamand pour le plus vaste, le plus beau
et le plus connu des parcs publics ucclois.


Un parc parcouru par un vallon encaissé qui lui a donné son nom : non pas « val des loups », comme on le croit souvent, mais bien « vallon au tournant ». Il s’agit du petit ravin érodé sinueux, parallèle à l’ancien chemin creux du Crabbegat (ce passage piétonnier jadis très fréquenté depuis la ligne de crête du Dieweg vers le fond de la vallée de l’Ukkelbeek) qui borde le parc du côté est.

Avec ses chemins ondulés encadrant de vastes pelouses et un peuplement à dominance de hêtres rappelant ceux de la forêt de Soignes, ce parc était à l’origine le domaine privé du baron Janssens ; il avait acquis le terrain en 1909 pour en faire une résidence de campagne.

La commune d’Uccle eut la bonne idée de le racheter en 1921 pour en faire un parc public, sans en modifier lepaysage. Le site a conservé les qualités esthétiques d’un relief ouvert en pente descendante vers l’avenue De Fré, avec un bel aménagement à l’anglaise ainsi que deux bâtiments anciens d’intérêt patrimonial : le château 18ème et son orangerie (occupé actuellement par l’Académie des Arts) ; et le pavillon Louis XV (acheté par le baron Janssens et transporté pierre par pierre depuis Amsterdam !), un bâtiment classé récemment rénové par la Commune et qui abrite un restaurant.

La responsabilité de l’entretien du parc incombait donc dorénavant à la Commune.

Un entretien qui exigea, au début du 21ème siècle, une rénovation en profondeur : renouvellement partiel du peuplement arboré ancien, réfection du ravin (avec reconstruction de deux passerelles), réaménagement des chemins, amélioration de l’égouttage, restauration des grilles et clôtures ainsi que des petits bâtiments étaient des travaux nécessaires.

La Commune n’en avait pas les moyens financiers. Etant donné la qualité patrimoniale de ce site classé (depuis 1972), l’Etat fédéral a décidé de financer cette rénovation dans le cadre des accords Beliris ; un subside fort bienvenu ! Un projet a donc été soumis à l’enquête publique fin 2003 par l’administration régionale des équipements et des déplacements (AED).

La CRMS (Commission Royale des Monuments et Sites) a critiqué vivement certains aspects de la demande. Elle a notamment exigé des améliorations de la gestion des eaux ; et s’est opposée à l’idée de la création d’un espace de liberté pour chiens (ce que j’ai personnellement regretté).

Les travaux comporteront l’aménagement de bassins d’orage enterrés. Il est en effet nécessaire de prévenir le risque d’inondation dans le fond de la vallée de l’Ukkelbeek ; un risque à prendre au sérieux comme en témoignent les débordements des automnes 2004 et 2005 !

La Commune assigne au parc une fonction sociale et festive (concerts en plein air, fête annuelle des enfants…). En 2000, elle a eu l’heureuse idée de baptiser toutes les allées du parc du nom d’un artiste d’origine uccloise. Il faudra maintenant penser à la rénovation du château. Les majorités uccloises successives ont géré ce joyau communal d’une manière responsable.

Exception faite du maintien beaucoup trop long de la concession jadis accordée à une firme privée de jeux payants (dont les Ecolos, alors dans l’opposition, avaient dénoncé le caractère inégalitaire).

Le parc de Wolvendael est un prestigieux lieu de mémoire.

C’est aussi un espace vert largement ouvert à tous les ucclois au centre du territoire communal.

Ce nom me semble avoir été bien choisi pour baptiser le journal communal.

Share This