Un texte de Laurence Lambert.
Laurence Lambert est ingénieur agronome. Après avoir travaillé dans le domaine du développement de l’agriculture wallonne, elle devient chargée d’études pour Etopia où elle se spécialise dans les questions du développement durable à l’échelon local. Elle oriente actuellement son travail sur les liens entre agriculture-environnement et alimentation.
La Wallonie cultive l’image d’une terre gourmande, riche de traditions et de savoir-faire gastronomiques. Bières, pralines et chocolats, spéculoos et fromages sont autant de produits reconnus chez nous comme à l’étranger. Recettes traditionnelles, spécialités pâtissières, produits de biscuiterie, salaisons et charcuteries sont présents sur nos tables quotidiennes ou festives. Nos chefs étoilés n’ont bien souvent rien à envier à leurs collègues de France, un pays pourtant porté au pinacle par les gastronomes. Mais aujourd’hui, quel lien subsiste-t-il entre l’agriculture wallonne et les spécialités culinaires et gastronomiques que nous produisons ? Notre agriculture en fournit-elle les matières premières ? Est-elle capable de répondre aux préoccupations d’une nourriture « bonne, juste et propre », comme le préconise le mouvement Slow Food ? Ou au contraire, s’est-elle enfoncée dans la voie de l’uniformisation, de la spécialisation et de la monoculture pour répondre aux seuls objectifs de productivité et de compétitivité ? Tente-t-elle de préserver la richesse des espèces animales et végétales ? Enfin est-elle capable de rémunérer correctement les producteurs ?
L’agriculture wallonne en quelques chiffres
La superficie agricole utilisée (SAU) en 2005 représente 755 545 ha, soit 44,9 % de la superficie totale de la Région wallonne. C’est beaucoup au regard des 3 % de la population active qu’elle occupe. L’agriculture wallonne se caractérise par des productions de grandes cultures, c’est-à-dire des céréales ou des plantes industrielles comme la betterave sucrière. Ces cultures occupent une place majeure dans certaines régions agricoles comme la région limoneuse. Elles sont facilitées par un sol très fertile et de grandes étendues de surfaces agricoles.
La production de viande bovine constitue une activité importante. Elle est principalement située dans le sud de la région, particulièrement dans la province de Luxembourg. Quant aux productions porcine et avicole, elles sont encore relativement marginales. Mais elles suscitent un intérêt croissant chez des agriculteurs en recherche d’une activité complémentaire rémunératrice, particulièrement pour des porcheries et poulaillers de type industriel.
La production laitière concerne 5 906 producteurs en 2005-2006 pour un total de 1 242 millions de litres. Elle est particulièrement développée dans la province de Liège où elle représente 40 % de la production laitière de la Région wallonne.
Le nombre d’agriculteurs ne cesse de diminuer depuis une vingtaine d’années. Ce ne sont pas moins de 800 à 1000 postes de travail qui disparaissent chaque année (29 178 exploitations en 1990 ; 17 109 unités en 2005). En même temps, la superficie moyenne des exploitations augmente, passant de 25,8 ha en 1990 à 44,2 ha en 2005.
Une donnée inquiétante concerne la succession des exploitations : sur 8 563 exploitants de plus de 50 ans, seuls 19 % d’entre eux déclarent avoir un successeur pressenti ; 29 % sont dans l’incertitude alors que 52 % déclarent ne pas avoir de successeur. La taille de l’exploitation semble être un facteur déterminant dans le choix de reprise, les fermes les plus importantes en superficie trouvant plus facilement un successeur que les exploitations de tailles moyennes et petites.
Politique agricole commune (PAC) et agriculture wallonne
Entrée en vigueur en 1962, la Politique agricole commune (PAC) était d’abord basée sur la préférence communautaire et le soutien des prix, ce qui a permis de garantir la sécurité des approvisionnements et d’assurer des prix raisonnables aux consommateurs. En revanche, le niveau de vie équitable des agriculteurs, pourtant fixé comme objectif de la PAC, est aujourd’hui loin d’être atteint !
Aujourd’hui, la PAC a évolué d’un système de soutien à la production dans un contexte d’insuffisance alimentaire à un système de soutien à l’agriculture dans un contexte d’autosuffisance ou de surplus pour toute une série de productions.
Les réformes européennes prévoient un nouveau financement de la PAC basé sur :
1une réorientation des modalités d’octroi des aides directes aux agriculteurs dans le cadre du Fonds européen agricole de Garantie (FEAGA), visant notamment à renforcer le lien entre environnement et agriculture ;
2un complément de financement progressif des aides au développement rural dans le cadre du Fonds européen agricole pour le Développement rural (FEADER).
De même la réforme de la PAC de 2003 prévoit de profondes modifications. Ses objectifs sont d’une part, de rendre l’agriculture européenne plus compétitive sur les marchés mondiaux et, d’autre part, de répondre aux demandes de la société en matière d’environnement, de qualité des produits et de développement durable. Les objectifs environnementaux de la PAC se traduisent par une éco-conditionnalité1 des aides en fonction du respect de diverses exigences réglementaires environnementales et obligations concernant la santé publique, animale ou végétale, le bien-être des animaux et le maintien de toutes les terres agricoles dans des conditions agronomiques et environnementales satisfaisantes.
Les modalités d’application de la réforme ont été transposées en droit wallon. Bien que d’application au 1er janvier 2005, de nombreuses modalités pratiques relatives aux termes de l’éco-conditionnalité doivent encore être établies en Région wallonne.
La politique agricole wallonne est-elle orientée vers la production de ce qui est « bon » ?
Bien qu’elles ne se confondent pas, la notion de « bon » telle que développée par le mouvement Slow Food nous renvoie à la notion de « qualité ». Il y a 25 ans, elle évoquait surtout des méthodes de production traditionnelles ou des caractéristiques organoleptiques supérieures. Mais les crises alimentaires ont engendré un amalgame avec les exigences sanitaires et hygiéniques. Or la qualité ne se résume pas à l’hygiène. Comment la Région wallonne a-t-elle donc fait évoluer sa politique de promotion de la qualité ?
Produits de qualité différenciée : un fiasco politique
En 2002, la Région wallonne a mis en place une politique de promotion des produits agricoles de qualité différenciée. La marque Eqwalis devait identifier de manière générique les produits de qualité différenciée, issus des filières agricoles et horticoles. L’objectif était de promouvoir des produits d’origine wallonne, en fonction de critères inscrits dans un cahier des charges reconnu et certifié par un organisme indépendant. Mais moins de cinq ans après sa création, la marque Eqwalis a été abandonnée, sans aucune évaluation.
Qualité différenciée : l’exemple de la filière porcine
La première à mener une réflexion sur les opportunités de la qualité différenciée a été la filière porcine. Divers cahiers des charges pour la production porcine ont été soumis à la Région wallonne et ont obtenu une agrément comme « filières de qualité différenciée » sur base des critères minimaux relatifs aux techniques d’élevage, à l’alimentation, à la génétique, à l’abattage, à la découpe,… Les productions dans les filières agréées sont soumises à des contrôles par un organisme certificateur agréé et indépendant.
Deux difficultés majeures subsistent :
1L’identification de la qualité différenciée concerne principalement les techniques de production et non pas le goût. Le cahier des charges n’impose pas de tests organoleptiques (goût, saveur, flaveur,…).
Pourtant, la France, qui mise depuis plus de quarante ans sur une politique des signes d’identification de la qualité et de l’origine, notamment avec le célèbre « label rouge2», impose aux produits certifiés des tests de goût et une analyse sensorielle.
2La seconde faiblesse réside dans le lien direct entre la reconnaissance d’un cahier des charges et l’accès aux aides à l’investissement. En production porcine comme en production avicole, les aides à l’agriculture sont conditionnées par l’adhésion à un cahier de charges reconnu dans le cadre des filières de qualité différenciée. Cela signifie que les productions reconnues ne se placent pas dans une optique d’offre qualitative mais bien dans une optique opportuniste d’accès à des aides non négligeables, dans le cadre d’un projet d’installation, d’extension d’une porcherie ou d’un poulailler. La logique du cahier des charges pour la reconnaissance d’une filière de qualité différenciée s’inscrit donc davantage dans l’optique de « production » que dans l’optique « produit final de qualité supérieure ». Cet effet pervers subsiste encore même après l’abandon de la marque Eqwalis. On peut se poser la question de savoir quel intérêt les producteurs ont à être identifiés dans le cadre d’une filière de qualité différenciée dès lors que le volet promotionnel prévu initialement dans le cadre d’Eqwalis n’existe plus !
Dans le cadre de l’application du règlement CE 1974/2006, la Région wallonne sera bientôt amenée à une réflexion sur les critères d’éligibilité à adopter dans le cadre de la qualité différenciée. Ce serait sans doute une belle occasion de définir des critères permettant d’établir le caractère « typique » de productions régionales de qualité, destinées au marché régional.
Agriculture biologique : loin des objectifs du CAWA
En 2004, 2,7 % de la superficie agricole wallonne était consacrée à l’agriculture biologique au sens du règlement CEE 2092/91. Les prairies y représentaient plus de 80 % des surfaces, ce qui s’explique par une facilité de reconversion plus grande. L’objectif fixé par le Gouvernement wallon dans le Contrat d’Avenir pour la Wallonie (CAWA) d’atteindre 10 % de la superficie agricole utile consacrée à l’agriculture biologique à l’horizon 2010 paraît hors de portée !
En 2005, les productions biologiques pour les productions de porcins, bovins, ovins-caprins et volailles concernaient respectivement 1,9 %, 2,3 %, 12,5 % et 13 % du cheptel recensé correspondant. Entre 1999 et 2001, la consommation des produits issus de l’agriculture biologique a augmenté d’un facteur dix3. Les années suivantes ont été marquées par une stabilisation des ventes de produits bio. Toutefois le secteur a pu conserver une grande part de ses nouveaux consommateurs, qu’ils soient réguliers ou occasionnels. Aujourd’hui, près de 80 % des produits biologiques sont importés, ce qui signifie que l’agriculture wallonne ne répond pas à la demande des consommateurs pour des produits de consommation courante (légumes, fruits, céréales, viande,…).
On considère que les ventes directes à la ferme ou sur les marchés locaux représentent moins de 10 % du total des ventes et tendent à diminuer, au bénéfice de la grande distribution dont la part augmente régulièrement (50 % en 2001 ; 60 % en 2005)4. 20 % de l’alimentation biologique sont vendus dans des magasins spécialisés. Cela signifie que la grande distribution règne en maître sur le secteur et que les produits n’y sont pas nécessairement produits localement. À quoi bon une carotte bio, si elle provient des Pays-Bas et qu’elle a dû être conditionnée et transportée, même sur de moyennes distances ?
Slow Food, pas uniquement le bio ?
Slow Food est en accord avec les principes qui sous-tendent l’agriculture biologique, qui s’appuie sur les techniques de production visant à préserver les cycles biologiques, la terre et l’environnement, notamment par l’absence d’utilisation des pesticides de synthèse. Cependant, le mouvement considère que la certification pour une agriculture biologique pratiquée de manière intensive ou à grande échelle pour le seul profit de l’industrie agroalimentaire et au détriment de la juste rémunération du producteur ne peut être garante d’une agriculture durable.
Inversement, il existe des producteurs qui ne s’intègrent pas dans la stricte logique de la certification en agriculture biologique – parfois pour des raisons liées au coût de la reconnaissance et de l’agrément – mais cela ne les empêche pas de travailler en cohérence avec les principes d’une agriculture durable et de proposer des produits sains, naturels et surtout de haute qualité organoleptique. Ceux-là, Slow Food les soutient dans leur démarche.
Très peu d’appellations d’origine protégée
L’Union européenne a établi une réglementation des Appellations d’Origine Protégées5 (AOP) et des Indications Géographiques Protégées6 (IGP) (règlement CEE 2081/92) liées à l’origine et/ou à la tradition. Pour les IGP, la Région wallonne a misé sur deux produits : le « Jambon d’Ardenne » et le « Pâté gaumais ». Quant aux AOP, seuls deux produits peuvent afficher le signe de reconnaissance européen : le « Fromage de Herve » et le « Beurre d’Ardenne ». L’appellation européenne Spécialité Traditionnelle Garantie (STG) reconnaît les produits obtenus à partir de matières premières traditionnelles ou présentant un mode de production et/ou de transformation particulier. Mais aucun produit wallon n’y figure. En Belgique, elle ne concerne que quelques bières : Gueuze, Gueuze Vieille, Faro, Kriek et Vieille Kriek.
Des « produits du terroir » non protégés
Contrairement à une croyance répandue, les appellations « produit du terroir », « produit fermier » et « produit wallon » ne sont pas reconnues officiellement. Pourtant, une étude récente7 montre que de nombreux consommateurs croient y voir divers avantages : le caractère sain, un meilleur goût, une production sans engrais chimique, le respect d’un savoir-faire, le respect d’une législation, le respect de l’environnement, du bien-être animal. Or il n’y a pas de législation les garantissant !
L’agriculture wallonne est-elle « propre » ?
Selon le mouvement Slow Food, un produit est propre « s’il respecte la Terre et l’environnement, s’il ne pollue pas, s’il ne gaspille pas ni ne surexploite les ressources naturelles durant son parcours qui va du champ à notre assiette ». Même si le Rapport sur l’état de l’environnement wallon indique qu’elle intègre progressivement un certain nombre d’impératifs environnementaux, ce même rapport affirme aussi que l’agriculture wallonne est « globalement assez intensive ».
La biodiversité wallonne à rude épreuve
Le déclin rapide de la biodiversité n’est pas propre à la Wallonie, mais le dernier tableau de bord de l’environnement en Wallonie montre que la perte de biodiversité y est importante : 10 % des espèces ont déjà disparu ; 30 % des espèces sont menacées. Les causes en sont multiples8 :
la destruction des habitats et leur fragmentation9, avec comme conséquence la diminution de la capacité d’accueil des organismes sauvages en milieu agricole de 50 %. Dans l’espace agricole, cette fragmentation s’exerce surtout par la disparition des haies, des talus, des fossés et accotements herbeux et la transformation des pâtures et prairies en cultures.
la simplification, l’homogénéisation et l’excès de gestion du territoire.
les pollutions biogéographiques.
l’eutrophisation de tous les compartiments des écosystèmes, liée à une perturbation majeure du cycle de l’azote10.
Diverses études11 montrent que la perte de biodiversité liée à l’activité agricole est une conséquence de la diminution de superficies sous prairies, de la qualité globale des eaux, de l’usage des pesticides, de l’irrigation ou du drainage. Or, l’Union européenne s’est donné l’objectif de stopper l’érosion de la biodiversité d’ici 2010.
Sol, témoin des pratiques agricoles et du « produire Slow Food » !
Le sol héberge, sur une couche d’une trentaine de centimètres, 80 % de la biomasse du globe. L’activité des organismes vivants (vers de terre, insectes, mollusques, petits mammifères, bactéries, champignons,…) y permet la formation et le maintien du complexe argilo-humique. Or selon le microbiologiste des sols, C. Bourguignon, en un peu plus de 30 ans, 90 % de l’activité biologique y a disparu. L’agriculture intensive, avec ses pratiques culturales comme l’apport d’engrais minéraux, le passage d’engins lourds, la monoculture, n’est pas étrangère à cet appauvrissement. Pourtant, sans les bactéries pas de nourriture pour la plante ! L’agriculteur est alors tenté d’employer encore plus d’engrais… C’est le cercle vicieux de l’agriculture intensive.
Viande : on produit trop, on consomme trop
En Belgique, la consommation de pommes de terre a diminué de plus de 30 % en un demi-siècle se stabilisant vers les 90 kg/habitant/an aujourd’hui. Dans le même temps, celle de la viande a augmenté de 50 %. En 2004, chaque Belge mangeait en moyenne 100 kg de viande par an (soit 270 grammes par jour !). Les productions belges de viandes de porc, bœuf, volaille ont un taux d’auto-approvisionnement12 largement supérieur à 100, cela signifie que la Belgique est un pays exportateur pour ces trois types de viandes. Pour la viande de porc, la Belgique a un taux d’auto-approvisionnement de 225 %, ce qui signifie que 2,25 kg sont produits pour 1 kg consommé. On estime que la production d’un kilo de viande nécessite 10 kilos de céréales, qu’elle produit 80 fois plus de CO2 que la production d’un kilo de blé13 ! En 2003, Bruxelles-Environnent a calculé que l’alimentation représente près d’1/3 de l’empreinte écologique des Bruxellois (14 ha)14, dont la moitié à charge de la consommation de viande et de poisson.
Une Wallonie sans OGM ?
Slow Food et OGM ne font pas bon ménage. Selon Carlo Pétrini15, « les OGM se révèlent être l’expression maximale d’une manière de concevoir la production agricole qui n’a plus de raison parce qu’elle ne répond à aucun des critères de durabilité. » L’autorisation de cultiver des OGM relève de l’État fédéral et toute installation d’une activité mettant en œuvre des OGM en Région wallonne est soumise à permis d’environnement. Fin 2006, il n’y avait pas de culture OGM sur le territoire de la Région. Cette situation pourrait évoluer rapidement « grâce à » la levée du moratoire sur les cultures d’OGM en 2004. Mais surtout, le 12 juin 2007, le Conseil des Ministres de l’Agriculture de l’Union européenne a voté un seuil de tolérance des OGM de 0,9 % dans la réglementation communautaire sur l’agriculture biologique, ignorant la position du Parlement européen quelques semaines plus tôt, qui avait approuvé à une large majorité un seuil maximal de 0,1 % proche de 0 % au niveau technique. Les Régions wallonne et de Bruxelles-Capitale doivent désormais statuer sur les règles de cohabitation des cultures OGM et non-OGM (en conventionnel et en agriculture biologique). Jusqu’à présent, des règles rendent la coexistence inapplicable sur le terrain car trop contraignante et par le fait même dissuadent les agriculteurs de se tourner vers des cultures OGM. Il reste à voir combien de temps la Commission européenne, très favorable aux OGM, acceptera encore que des pays maintiennent des restrictions ou durcissent les règles de coexistence.
L’agriculture wallonne est-elle « juste » ?
Selon Carlo Pétrini, « dans le cadre de la production alimentaire juste, on parle de justice sociale, de respect pour les travailleurs et de leur savoir-faire, de ruralité et de vie à la campagne, de rétributions qui correspondent au travail accompli, de gratifications pour produire bien, du rachat définitif de l’image du paysan qui historiquement a toujours été considéré dans la société comme la dernière roue du carrosse ». L’agriculture wallonne répond-elle à ces critères ?
Les agriculteurs rémunérés équitablement ?
En Belgique, les agriculteurs ne représentent plus que 3 % de la population. Ils contribuent pour 1,5 % au produit national brut (PNB). Depuis 1990, le revenu moyen perçu par les agriculteurs wallons est inférieur au revenu comparable16 et se situe entre 60 et 75 % de celui-ci. Moins de 30 % des producteurs perçoivent un revenu supérieur à ce revenu de référence. Leur pouvoir de négociation s’érode continuellement, ce qui provoque une dépendance accrue vis-à-vis des acheteurs industriels et fragilise la rentabilité de l’exploitation agricole. Une étude a montré en 2001 que l’agriculture belge est particulièrement touchée par la pauvreté puisque un quart des familles dispose d’un revenu annuel inférieur à 10 000 euros pour l’ensemble du ménage17.
En Région wallonne, le caractère inéquitable de la répartition des revenus entre exploitations agricoles est accentué par le fait que les aides directes prévues par la Politique agricole commune (PAC) sont réparties de manière inégale puisque la moitié des primes allouées en 2003 et 2004 est concentrée respectivement dans les mains des 14 et 17 % d’agriculteurs qui perçoivent les montants les plus importants.
Les normes sanitaires tuent les petits producteurs
Depuis une dizaine d’années, dans la foulée des crises sanitaires successives, les exigences de sécurité alimentaire ont beaucoup évolué, tant pour l’industrie agroalimentaire que pour les productions transformées à la ferme et vendues dans des circuits courts (marchés locaux, vente à la ferme,…). L’obligation de la mise en place d’un système de maîtrise des dangers basé sur les principes de l’HACCP18 (Hazard Analyses Critical Control Point) a eu un grand impact.
Sur le terrain, les normes imposées par l’Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA) ont causé énormément de tort à l’agriculture familiale et aux artisans, à la vente en circuits courts, allant à l’encontre de la timide politique de soutien aux petits producteurs menée par la Région wallonne. Une définition légale de la notion de « produit fermier », comme la demande l’Association nationale des Producteurs fermiers (ANPF) devrait permettre au législateur d’adopter des règles spécifiques (et non pas des règles adaptées au départ de l’industrie agroalimentaire) pour ce type de produit. L’amélioration des conditions d’hygiène est cependant au cœur des préoccupations des producteurs et artisans-transformateurs.
Fromages au lait cru : vive la diversité !
Il faut tenir compte du caractère particulier des produits fermiers, particulièrement ceux à base de lait cru, produits vivants par excellence, riches d’une diversité bactérienne indispensable à la transformation fromagère. Des normes d’hygiène conçues à l’échelle industrielle perturbent souvent les processus de fermentation et d’affinage qui font la spécificité et la richesse de nombreux fromages fermiers. La condamnation de l’usage du bois, dont l’utilité est largement reconnue dans les processus de maturation des fromages, l’obligation d’utiliser des produits détergents,… ont pour conséquence d’appauvrir le lait et d’en faire un produit stérile.
Les fromages fermiers sont pourtant les vecteurs d’une diversité locale et culturelle. Les productions fromagères, avec leur multitude de fabrications, de pratiques occupent une place de choix dans la conservation de la biodiversité :
animale (diversité de races bovines, ovines, caprines)
végétale (l’herbe et son lien au pâturage)
microbiologique (la flore bactérienne, la flore fongique, les levures).
Ils contribuent également à la conservation ou à la valorisation du patrimoine et au maintien d’activités en zones défavorisées. Préserver les fromages traditionnels, c’est donc préserver le monde vivant, les écosystèmes locaux ainsi qu’un patrimoine gastronomique.
Consommer et (donc) produire localement
Des produits frais, locaux, de saison
La consommation de fruits et légumes a augmenté durant ces cinquante dernières années de 25 % pour parvenir à 100 kg de fruits et 100 kg de légumes/habitant et par an. La part de la Région wallonne dans la valeur de la production agricole belge dans les divers secteurs de la production de légumes et de fruits est respectivement de 9 et 8 %.
En Belgique, les cultures maraîchères se caractérisent par la production de cultures de légumes de plein air (pois verts, haricots verts, racines de witloof, épinards) destinés prioritairement à l’industrie de la transformation (surgelés et conserves) avec laquelle des contrats sont établis. Pour le marché du frais, ce sont essentiellement des choux, haricots verts, carottes, oignons, persil, courges et courgettes qui sont cultivés en plein air. Vendus comme légumes « de saison », ils sont principalement commercialisés via les centrales d’achats des grandes enseignes commerciales, mais également via les marchés de gros et de détail.
La culture fruitière se caractérise par la présence de fruits à pépins : pommiers (« la Jonagold ») et de poiriers (« la célèbre poire Conférence »), principalement dans la province de Liège. Il s’agit de cultures intensives, basées sur un cahier des charges respectant les critères de la lutte intégrée ou par un cahier des charges plus strict mis en place par l’asbl GAWI. La production de fraises, principalement en plein air est également présente en Région wallonne.
Dans les années ’70, des primes étaient versées pour éradiquer des vergers hautes tiges de nos campagnes, considérant ceux-ci comme peu productifs. C’est le début des vergers industriels, les hautes tiges laissant la place aux basses tiges qui répondent davantage aux besoins de la production, de la mécanisation pour la récolte, de la conservation et de la présentation adaptée aux prétendus besoins des consommateurs. C’est l’avènement de la « Golden delicious », une bonne belle à croquer, sans goût qui nécessite plus de vingt traitements chimiques en une saison ! La « Poire Conférence » représente aujourd’hui 84 % de la production totale de poires en Région wallonne laissant peu de place à la diversité des variétés existantes.
Pourtant, à la fin du 19e siècle, on recensait 1100 variétés de poires et environ 60 variétés de pommes créées ou découvertes en Belgique. Et cela sans compter les variétés non décrites produites très localement. Cela ne signifie pas que tous ces variétés de fruits à pépins étaient nécessairement bonnes, tant au niveau des qualités gustatives que de leur aptitude à la conservation. En 1975, on pouvait encore trouver une vingtaine de variétés de poires et autant de pommes chez les pépiniéristes belges.
Dans les années ’70, démarre le recensement du patrimoine fruitier du pays et le rassemblement de très nombreuses variétés dans un verger conservatoire à Gembloux au Centre de Recherches agronomiques (CRA-W). Aujourd’hui, ce verger concentre plus de 1450 variétés de pommiers, quelques 930 de poiriers, 340 de pruniers, une soixantaine de variétés de cerisiers et 40 de pêchers ! Ce verger conservatoire n’est pas le seul en Wallonie19.
Son intérêt ne réside pas seulement dans le recensement et la conservation. Les collections ont notamment pour vocation d’améliorer, de (re)créer des variétés pour une relance commerciale de fruits résistants, sains, au goût unique. La demande est importante tant du côté de la production de fruits en culture biologique que du côté des consommateurs, si l’on en croit le succès grandissant des marchés de variétés anciennes.
Produit bio, de saison, végétarien et local, c’est possible ?
La Wallonie compte une quarantaine de maraîchers et arboriculteurs certifiés « bio » proposant une diversité étonnante de fruits et légumes : à côté des fruits et légumes familiers, on retrouve des variétés rares ou oubliées de pommes, pommes de terre, tomates, courges, ortie, moutarde, raifort,….
Nature et Progrès, avec le soutien de l’Agence pour la promotion d’une Agriculture de Qualité (APAQ-W) de la Région wallonne, a publié une intéressante brochure « Nous sommes à croquer. Fruits et légumes bio de Wallonie » incluant un calendrier des fruits et légumes de saisons produits en Wallonie. La campagne de Nature et Progrès20 « Mes aliments ont un visage » résume bien l’état d’esprit du « Bon, juste et propre » avec l’idée selon laquelle il ne suffit pas de produire et de consommer bio. Le lien privilégié entre le producteur et le consommateur garantit à terme le maintien et le développement d’une agriculture biologique de proximité qui permet au producteur d’obtenir de ses clients fidèles un juste retour qui, d’une part, l’oriente dans l’amélioration des aliments qu’il produit et, d’autre part, le valorise dans son métier.
Pain wallon, céréales wallonnes ?
La Belgique est, depuis longtemps, largement déficitaire en céréales (fourragères et panifiables) puisque son taux d’auto-approvisionnement est de moins de 50 % (46,8 % en 1999-2000).
La culture de céréales en Belgique (en agricultures conventionnelle et biologique) représente 23 % de la superficie agricole utilisée (SAU), avec une prédominance du froment qui représente à lui-seul 64 % de la surface qui leur est consacrée. En Région wallonne, le froment d’hiver est la principale céréale cultivée. En 2005, il couvrait près de 130 000 ha et sa production s’élevait à 1 105 639 tonnes. Il s’agit donc, et de loin, de la première culture wallonne, devant la betterave sucrière qui couvre un peu plus de 52 000 ha.
La Belgique constitue une plate-forme d’échanges de céréales sur les marchés internationaux. Compte tenu du nombre d’entreprises qui importent et exportent des produits bruts ou transformés, il est extrêmement difficile de détailler finement les multiples provenances et utilisations des céréales belges. Les céréales disponibles, et donc utilisées sur le marché, sont en augmentation alors que la production locale reste relativement stable depuis le début des années ‘90. Ceci s’explique notamment par l’évolution de la Politique agricole commune (PAC) et par l’utilisation des céréales dans les élevages intensifs (porcs, volailles).
Les céréales sont principalement destinées :
à l’alimentation animale : près de 80 %, dont un très faible pourcentage destiné à l’utilisation directe à la ferme ou à la transformation sur place estimé à maximum 6 % ;
à la consommation humaine : seuls 20 % sont consommés par les boulangeries, biscuiteries et brasseries…
Dans les prochaines années, l’utilisation des céréales à des fins énergétiques pour la production de biocarburants devrait faire évoluer les données relatives à leur production et à leur utilisation. On estime que pour le seul fonctionnement de BioWanze, 700 000 à 800 000 tonnes de blé seront nécessaires.
En Région wallonne, la culture de céréales fourragères supplante la culture de céréales panifiables, et ce pour diverses raisons. Il semble qu’au cours des dernières années, les prix à la production aient été favorables aux premières. Par ailleurs, il peut arriver que pour diverses raisons, des céréales destinées à l’alimentation humaine soient finalement valorisées à d’autres fins. De mauvaises conditions climatiques peuvent rendre le grain panifiable impropre à l’alimentation humaine tout en servant à d’autres destinations. Aujourd’hui, les céréales panifiables utilisées en Belgique sont principalement importées d’Allemagne.
Selon diverses estimations21, les céréales wallonnes sont peu valorisées en Wallonie puisque seulement 4 % des céréales produites sur le territoire y sont transformées dans six moulins, la majorité partant vers la cinquantaine de meuneries qui existent en Flandre. L’exemple de la démarche privée « Pain Bayard » (Moulins de Statte-Huy) signifie clairement qu’il y a une demande de la part des artisans boulangers de valoriser et d’identifier un pain traditionnel préparé à base de céréales produites dans notre région. Cette expérience privée du « Pain Bayard », qui ne repose aujourd’hui sur aucune certification officielle, vise à assurer une traçabilité du produit, depuis le producteur jusqu’au boulanger en assurant une recette traditionnelle (pétrissage lent, repos prolongé,…). Au niveau de la production, les normes sont imposées par la meunerie suivant les méthodes de l’agriculture dite traditionnelle. Cette expérience montre qu’il y a une certaine volonté du secteur de la meunerie pour valoriser la production locale.
Céréales biologiques wallonnes pour pain bio
Il existe différents initiatives de valorisation de céréales biologiques produites localement : c’est le cas notamment d’Agribio22, une coopérative de céréales située à Havelange (près de Ciney), qui achète son grain contre un prix équitable à une dizaine d’agriculteurs biologiques. La coopérative a pour objectif de valoriser la culture locale de céréales :
en développant la culture biologique des céréales panifiables dans nos régions ;
en défendant la culture locale de céréales en misant sur la qualité, l’équité (« les grains sont achetés à un prix fixe qui tient compte des coûts de production »), l’écologie (« culture exclusivement biologique ; production, transformation et livraison strictement régionales »), la transparence (« chaque acteur est conforme aux normes du cahier de charges de l’agriculture biologique et la filière est ouverte à tout nouveau partenaire »).
Slow Food fait ses premiers pas en Wallonie
Slow Food est avant tout un mouvement porté par des gastronomes qui sont passionnés de cuisine, de mets typiques, de produits rares, oubliés ou tout simplement savoureux, portés par l’histoire du patrimoine culinaire, des savoir-faire et traditions, de l’art de la table,… Bref, ce sont essentiellement le produit et le savoir-faire qui l’entoure qui sont au centre du mouvement Slow Food et de ses conviviums. À ce jour, Slow Food Belgique n’est pas encore reconnu par l’association internationale mais l’idée fait son chemin puisque des initiatives locales voient le jour. Le mouvement Slow Food en Belgique est en fait présent par ses conviviums. Voir encadré page 113.
La constitution de conviviums et le nombre de membres adhérents constituent une étape importante de la reconnaissance de Slow Food Belgique, celle-ci dépendant du nombre de conviviums relais dans un pays. En Hainaut, les communes de Silly, Enghien et Lens viennent d’obtenir le label de communes «Citta Slow»23. « Citta Slow » est un mouvement apparu en Italie à la fin des années ‘80 dans la foulée de « Slow Food ». Les critères « Citta Slow » sont plus larges que ceux liés strictement à l’alimentation puisqu’ils touchent à la vie locale : respect de l’environnement par le biais des énergies vertes, valorisation du patrimoine et de l’artisanat, mobilité en faveur des piétons et des cyclistes,… Les trois communes belges se sont engagées à remettre au goût du jour une alimentation saine et équilibrée, en valorisant notamment les produits du terroir.
Conclusion
Sous l’influence de la Politique agricole commune et des orientations régionales, l’agriculture wallonne s’inscrit essentiellement dans une logique de compétitivité sur les marchés mondiaux. Dans ce contexte, les productions régionales et locales, orientées vers des marchés de proximité doivent vraiment ramer à contre-courant pour séduire les consommateurs et garantir leur rentabilité et donc leur viabilité.
Il y a une véritable contradiction entre les demandes des producteurs et des consommateurs – qui vont de plus en plus dans le même sens d’une plus grande qualité et d’un développement de circuits courts – et la réalité effective des politiques publiques.
Certes, dans leurs discours, les pouvoirs publics mettent en exergue les potentialités de développement des productions locales et ils vantent les nouveaux débouchés de l’activité agricole, notamment touristiques, gastronomiques, voire même pédagogiques. Certes, ces mêmes discours soutiennent que les produits locaux contribuent au maintien de la biodiversité, à la conservation ou à la valorisation du patrimoine et au maintien d’activité en zones défavorisées. Quant aux consommateurs, ils sont priés de soutenir l’agriculture traditionnelle et/ou familiale en achetant des produits fermiers, sur les marchés locaux ou en vente directe à la ferme. Mais en réalité, le panier de la ménagère se remplit encore majoritairement dans les grandes surfaces ! Et pour cause puisque les politiques réellement menées continuent de s’inscrire dans la logique de la mondialisation, de l’homogénéisation de l’agriculture et de l’alimentation. Sur le terrain, cela se traduit par des contraintes réglementaires incompatibles avec les attentes des agriculteurs et des consommateurs. L’évolution des réglementations relatives à la sécurité alimentaire et ses conséquences sur le terrain des productions locales en sont les meilleurs témoins. La Région wallonne et son agriculture n’échappent pas à cette contradiction.
Pourtant, l’adhésion croissante aux groupements d’achats, l’engouement pour la recherche de produits de type fermier, la croissance des ventes de produits issus de l’agriculture biologique prouvent le renforcement de la demande pour une production agricole qui s’inscrive dans la philosophie du « bon, juste et propre ».
Pas de fatalisme ! Même si les orientations ultra-libérales prises par les organisations internationales (Organisation mondiale du Commerce, Union européenne) laissent peu de marge de manœuvre, la Région wallonne dispose encore d’une véritable autonomie pour orienter la production agricole vers :
une relocalisation des productions en misant de manière plus volontaire sur la qualité différenciée ;
des pratiques plus respectueuses de l’environnement ;
un rééquilibrage dans les aides directes accordées aux producteurs ;
un soutien massif à l’agriculture biologique (n’oublions pas l’objectif de 10 % à l’horizon 2010 !) ;
un accompagnement des producteurs-artisans pour la valorisation de leurs productions et faciliter la commercialisation.
Par ailleurs, la Région wallonne doit absolument engager des discussions avec l’État fédéral et l’Europe pour favoriser les produits issus d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement et inciter à l’abandon progressif mais programmé des pesticides, engrais de synthèse, médicaments en élevage,…
Parallèlement, des politiques doivent être menées pour faciliter le lien entre agriculture locale et consommation locale. En Wallonie, un repas sur vingt est fourni dans le cadre d’une restauration collective (écoles, hôpitaux, sur les lieux de travail,…) ; un sur dix l’est dans des circuits commerciaux (horeca,…). Cela signifie que ces services de restauration collective ou privés peuvent devenir des leviers considérables en tant qu’acheteurs potentiels, susceptibles de contribuer à soutenir l’agriculture locale, par exemple dans le cadre de contrats locaux d’approvisionnement ou de cahiers des charges spécifiques. Aux pouvoirs publics de soutenir les initiatives visant à promouvoir l’approvisionnement des collectivités !
Le pari est lancé : et si on faisait du « Bon, juste, propre et local » un objectif central pour notre agriculture wallonne, en soutenant les agriculteurs à produire dans le cadre d’une re-localisation de l’économie et en aidant les consommateurs à se nourrir des produits de leur terroir ? N’est-ce pas un défi ambitieux et mobilisateur pour faire entrer l’agriculture wallonne avec entrain dans le XXIe siècle ?
1Par éco-conditionnalité, on entend le lien de subordination du paiement des aides au respect des obligations.
2Le label rouge, qui concerne des produits alimentaires et non alimentaires non transformés (ex : fleurs), atteste qu’un produit possède un ensemble de caractéristiques spécifiques établissant un niveau de qualité supérieure à celle d’un produit courant similaire. L’identification des produits « label rouge » repose sur un cahier des charges impliquant une certification. Tous les produits « label rouge » sont soumis à des tests organoleptiques. 500 produits français le portent.
3Bioforum Wallonie. Le paysage de l’agriculture biologique en chiffres. nd, 10 pages.
4Direction générale de l’Agriculture-Division de la Politique agricole-Direction de l’Analyse économique agricole. Évolution de l’économie agricole et horticole de la Région wallonne 2005-2006. Ministère de la Région wallonne, 144 pages.
5AOP : les matières premières utilisées proviennent de la région déterminée et la fabrication est réalisée exclusivement dans la région.
6IGP: la matière première utilisée peut provenir de l’extérieur mais la fabrication est située dans un périmètre géographique bien défini.
7Aupaix H, Vandercammen. M. Acheter sain : les signes de qualité. CRIOC, 2007, 55 pages.
8Constats extraits d’auditions d’experts le 15 février 2007 en Commission de l’Environnement, des Ressources naturelles, du Tourisme et de la Politique agricole du Parlement wallon.
9Guillitte O. La fragmentation, une des causes principales de perte de biodiversité en Wallonie. In Université catholique de Louvain, Commission de l’environnement et du développement durable, Chaire Tractebel-Environnement 2004. Biodiversité. État, enjeux et perspectives. De Boeck, 2006, pp. 101-108.
10Rasmont P. Causes de la perte de la biodiversité en Wallonie : l’eutrophisation globale des paysages. In Université catholique de Louvain, Commission de l’environnement et du développement durable, Chaire Tractebel-Environnement 2004. Biodiversité. État, enjeux et perspectives. De Boeck, 2006, pp. 95-100.
11Berthelot J. Mondialisation, politique agricole commune et biodiversité. In Conférence paneuropéenne à haut niveau sur l’agriculture et la biodiversité – vers une intégration de la diversité biologique et paysagère pour une agriculture durable. UNEP, Conseil de l’Europe, France, 2002.
12Le taux d’auto-approvisionnement d’un pays en un produit agricole est le rapport entre la quantité produite au cours d’une année et la quantité disponible au cours de cette même année. La quantité disponible correspond à la production à laquelle on additionne la différence entre importations et exportations ainsi que la variation des stocks au cours de cette même année.
13Réseau éco-consommation. Si on mangeait moins de viande ? Réseau éco-consommation, fiche conseil n°127, juillet 2005. Sur www.ecoconso.be.
14Bruxelles-Environnement. Fiche Alimentation et environnement. Bruxelles-Environnement, mars 2007.
15Petrini C. Bon, propre et juste. Éthique de la gastronomie et souveraineté alimentaire. Éditions Yves Michel. 2006, 328 pages.
16Revenu moyen des catégories socioprofessionnelles jugées comparables aux agriculteurs.
17Van Hecke E. Revenus et pauvreté dans l’agriculture wallonne. Éditions Fondation Roi Baudouin, 2001, 57 pages.
18Arrêté royal du 7 février 1997 relatif à l’hygiène générale des denrées alimentaires.
19Lateur M. et Delpierre L. D’anciennes variétés fruitières ressuscitent grâce au conservatoire de Gembloux. La Revue durable, n°12 septembre-octobre 2004, p. 37.
20www.natpro.be
21Vanloqueren G. Penser l’innovation en agriculture à l’heure du génie génétique. Contributions d’une approche systémique d’innovations scientifiques dans deux filières agro-alimentaires wallonnes pour l’évaluation, la gestion et les politiques d’innovation. UCL, thèse de doctorat, juin 2007.
22site www.agribio.be
23www.slowfood.com