En 1992, le Sommet de la Terre a appelé tous les gouvernements du monde à mettre en œuvre des politiques de développement durable. Dans ce cadre, un programme d’actions concrètes, l’Agenda 21, a été lancé au plan international. Les collectivités locales ont également été invitées à rejoindre le mouvement en mettant en œuvre des Agendas 21 locaux. L’objectif fixé était qu’une grande majorité des collectivités locales de tous les pays soient engagées dès 1996 dans la mise en œuvre d’un mécanisme d’Agenda 21 local. Plus de 13 ans plus tard, en Belgique, les résultats varient fortement d’une Région à l’autre. La Région flamande soutient activement les Agendas 21 locaux depuis quelques années tandis que la Région wallonne commence sa réflexion. La Ville d’Ottignies/Louvain-la-Neuve fait figure d’exception puisque depuis 2001, elle s’est inscrite dans une dynamique d’Agenda 21. Quant à la Région bruxelloise, elle s’est dotée des structures visant à encadrer les Communes qui veulent mettre en œuvre un Agenda 21 local.
Agenda 21 : quelques rappels historiques
A l’occasion du Sommet de la Terre ou Conférence des Nations Unies pour l’Environnement et le Développement (CNUED) en juin 1992 à Rio de Janeiro, les gouvernements présents, par la signature d’un texte fondateur : la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement, s’engagent à contribuer au développement durable mondial. En adoptant l’Agenda 211(ou Action 21, ces deux appellations étant synonymes), véritable programme d’actions (2.500 recommandations réparties en 40 chapitres !), les Etats marquent la volonté d’activer le développement durable par des réalisations concrètes, en misant notamment sur le rôle et l’implication des grands groupes formant la société (femmes, enfants, citoyens, collectivités locales, syndicats et travailleurs, communauté scientifique, agriculteurs, ….) et en s’assurant des moyens pour y parvenir (moyens techniques, mécanismes financiers, montages institutionnels et juridiques, éducation, formation, communication,…). L’Agenda 21 n’est pas contraignant pour les Etats. Cependant, par sa ratification, ce document acquiert une autorité qui ne peut être sous-estimée. Par exemple, les engagements pris à Rio par la Belgique ont entraîné l’adoption de la Loi du 5 mai 1997 relative à la coordination de la politique fédérale de développement durable, mettant en place une série d’outils et de moyens nécessaires à ses objectifs, comme le Conseil fédéral du Développement durable et le Plan fédéral de Développement durable.
Développement durable et collectivités locales
En ce qui concerne le niveau local, c’est le chapitre 28 de l’Agenda 21 qui invite les collectivités locales à appliquer les principes du développement durable à leur échelle en mettant en œuvre un Agenda 21 local (A21L). Elaboré à l’initiative de la collectivité locale (Commune, Province, Intercommunale, …) et présenté comme outil dynamique d’animation et de projection dans l’avenir de la vie locale, il vise à se projeter durablement à l’échelle de son territoire. Ce même chapitre de l’Agenda 21 fixe également des objectifs ambitieux, notamment celui de voir, pour 1996 (!), la mise en œuvre, dans la plupart des collectivités locales de tous les pays, d’un mécanisme de consultation de la population dans le but de parvenir à un consensus sur un programme d’actions à l’échelon de la collectivité. Or on est aujourd’hui loin du compte, singulièrement en Belgique.
En invitant tous les niveaux de pouvoir à appliquer, dans des projets concrets, les principes du développement durable, l’Agenda 21 en appelle aux responsabilités qui incombent à chaque acteur de la société, depuis le plan local jusqu’au niveau international. Ce sont donc les échelons les plus proches du citoyen (en l’occurrence la Commune, la Ville) qui sont attendus pour contribuer activement au développement durable local. Tout les y invite : leur ancrage dans leur territoire, leur environnement (ressources naturelles, biodiversité, …), leur cadre de vie, leurs propres réalités socio-économiques et culturelles, leurs réseaux publics et citoyens (mandataires communaux, services publics, mouvements associatifs, écoles, entreprises privées, individus, …). C’est à leur niveau que le célèbre slogan « Penser globalement, agir localement », prend tout son sens !
Le niveau local pour contribuer au développement durable global
L’action locale menée sur le terrain pour le développement durable doit faire prendre conscience des limites environnementales qui nous sont naturellement imposées, que ce soit à l’échelle du territoire de la Commune ou plus largement à l’échelle de la Planète. Cela signifie que nous devons réduire au maximum les pressions sur notre environnement immédiat et même lointain par une utilisation minimale des ressources naturelles et par la lutte contre les pollutions. Cela implique aussi d’assurer une meilleure efficacité économique en privilégiant l’ancrage local (assurer au maximum l’indépendance énergétique ainsi que la valorisation des ressources locales et du patrimoine) ainsi que par la création d’emplois de qualité (et notamment dans des entreprises dont les centres de décision ne sont pas tous délocalisés). Mais surtout l’ensemble de l’action doit viser à réduire à la source les causes de l’inégalité sociale et de l’inégalité environnementale (aujourd’hui, ce sont généralement les populations les plus précarisées – au nord comme au sud – qui sont le plus directement exposées à la dégradation de l’environnement).
Dans ce projet ambitieux, la citoyenneté (« l’appartenance et la participation à la vie de la Cité ») prend tout son sens puisque tous les acteurs de la collectivité sont invités à prendre part à un processus de décision intégré dans un objectif commun : celui d’assurer aujourd’hui un développement plus durable à l’ensemble des habitants de la Planète, sans sacrifier l’avenir des générations futures.
Quelle dynamique internationale pour le développement local durable ?
Au niveau international, des structures dynamiques se sont mises en place dans le but d’encadrer les réseaux de communes qui souhaitent concrétiser le développement durable à leur échelle. Le Conseil international pour les Initiatives écologiques locales (ICLEI2), fondé en 1990, soit avant la Conférence de Rio, a pour mission de lancer un mouvement international de Communes qui poursuivent la mise en œuvre du développement durable. L’ICLEI définit l’Agenda 21 local comme « un processus multifactoriel et participatif qui vise à atteindre les objectifs de l’Agenda 21 au niveau local. Il se fait grâce à la participation et à l’élaboration d’un plan stratégique d’actions visant le long terme et qui répond en priorité aux problèmes locaux du développement durable ».
Au niveau européen, la Campagne des Villes durables européennes, lancée à l’occasion de la conférence internationale d’Aalborg en 1994, regroupe les signataires de la Charte d’Aalborg. Cette campagne a été lancée pour encourager et aider les villes qui s’engagent en faveur de la durabilité.
D’une étude de l’ICLEI3 publiée en 2002, il ressort clairement que les initiatives locales prises dans le cadre de l’Agenda 21 sont largement influencées par l’existence de campagnes d’information et de soutien menées dans leurs cadres nationaux ou régionaux. Et c’est sans doute pour cette raison que chez nous, en Belgique, la mise en place d’Agendas varie considérablement d’une Région à l’autre.
La Région flamande soutient les Agendas 21 locaux
En Région flamande, le soutien des collectivités locales (Provinces et Communes) qui souhaitent se lancer, sur base volontaire, dans une démarche Agenda 21 local, est assuré dans le cadre des Accords de coopération Région-Communes/Provinces4. Les deux premiers Accords Région-Communes/Provinces (1992-1996 et 1997-2001) couvrent essentiellement des matières environnementales, agissant comme leviers pour atteindre des objectifs de développement durable. Ainsi, par contrat avec la Région, les Communes et les Provinces s’engagent à atteindre des objectifs environnementaux plus ambitieux que ceux requis par la législation en vigueur. Cette politique a permis aux échelons locaux de mener une politique environnementale forte. Le troisième Accord de coopération (2002-2004) est élargi au développement durable et prévoit un accompagnement et un soutien financier pour des Communes qui s’engagent à établir un Agenda 21 local. Les Organisations non gouvernementales (ONG), actives dans la promotion du développement local durable, sont étroitement associées à la démarche Agenda 21 local. Citons notamment l’association Vlaams overleg Duurzame Ontwikkeling (VODO5) qui, avec le soutien de la région flamande, est à l’origine de la création du Steunpunt Lokale Agenda 21 (SLA216), cellule d’appui méthodologique et technique pour les autorités locales dans le cadre de la réalisation d’un Agenda 21 local, à laquelle sont associées de nombreuses associations actives dans la promotion du développement durable : 11.11.11, Bond Beter Leefmilieu (BBL), Broederlijk Delen, Centrum voor Natuur – en Milieueducatie (CVM), KWIA Steungroep Inheemse Volkeren, Oxfam Wereldwinkels, Werkgroep rechtvaardige en verantwoorde Landbouw (WERVEL), WWF Belgïe, Tandem, …
A titre d’exemples, les Villes de Hasselt, Bruges, Louvain, Gand, … se sont lancées dans la dynamique d’élaboration d’un Agenda 21 local.
Et la Région bruxelloise ?
La Région bruxelloise a signé la Charte d’Aalborg en 1995. En 2003, est née, au sein de l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement (IBGE7), une Cellule d’Action Ville durable (CAVID). Elle a reçu pour mission de concrétiser, sur le terrain bruxellois, le concept de développement durable. Son action est axée sur trois volets : le soutien aux actions locales, la sensibilisation de la population et la formulation de recommandations aux Autorités politiques. L’Association des Villes et des Communes de la Région de Bruxelles-Capitale (AVCB8) a mis sur pied, avec le soutien de la Région bruxelloise et la collaboration de la CAVID, un Forum pour le développement durable dans les Communes bruxelloises visant à les aider dans la démarche Agenda 21 local. Aujourd’hui, trois Communes se sont lancées dans l’élaboration de l’Agenda 21 local : Anderlecht, Etterbeek et plus récemment en septembre 2005, Bruxelles-Ville. Elles sont toutes les trois signataires de la Charte d’Aalborg.9
Et le cadre régional wallon ?
Le Décret du 21 avril 1994 relatif à la planification en matière d’environnement dans le cadre du développement durable précise que la politique régionale intègre les principes du développement durable. Ce Décret se base uniquement sur la composante environnementale du développement durable et débouche sur une planification d’objectifs environnementaux (préservation des ressources naturelles et des écosystèmes, prévention et atténuation des nuisances et instauration du développement durable). Le Décret fixe le cadre légal et la programmation de Plans communaux de Développement de la Nature (PCDN) comme outil à destination des Communes.
Aujourd’hui, la Région wallonne n’a toujours pas adopté de dispositif réglementaire ou de programme de soutien aux Communes et aux Villes qui veulent initier un Agenda 21 local ou une dynamique de développement local durable. Le rapport de la Conférence permanente du Développement territorial (CPDT) (programme 2002-200310) pointe du doigt le manque de cadre de référence, de moyens techniques, humains et financiers pour la mise en place d’un Agenda 21 local et souligne le retard pris par rapport aux autres pays européens et par rapport à la Flandre. Les Communes wallonnes restent donc à la traîne dans le démarrage du processus malgré l’invitation lancée au niveau international à l’occasion du Sommet de la Terre en 1992. L’enquête de la CPDT (programme 2003-200411) réalisée auprès des 262 Communes de Wallonie montre que sur les 160 Communes qui ont répondu au questionnaire qui leur était adressé, 43 % des communes n’ont jamais entendu parler de l’Agenda 21 et 39 % n’en avaient entendu parler que rarement.
Pourtant, la Région affiche son intention d’œuvrer en faveur du développement durable. Ainsi, le Contrat d’Avenir pour les Wallonnes et les Wallons mise sur le développement durable tandis que le Contrat d’Avenir local13, dans sa conclusion prétend que « l’avenir de la Wallonie se gagne par la volonté de construire une stratégie partagée et soutenue par l’ensemble de ses piliers locaux… ». Cependant, les intentions du Gouvernement sont encore très peu traduites concrètement, notamment dans le budget de la Région.
Soulignons également qu’en 2004, deux propositions de Décret ont été déposées au Parlement wallon par des parlementaires Ecolo :
une proposition de Décret relatif à la labellisation des communes « respecter Kyoto pour sauver la planète … ma commune participe » ;
une proposition de Décret visant à mettre en œuvre une stratégie de développement durable en Wallonie et modifiant le Décret du 21 avril 1994 relatif à la planification en matière d’environnement dans le cadre du développement durable.
Cette seconde proposition de Décret précise ce qu’est un Agenda 21 local, ici appelé « Plan communal de développement durable » ainsi que la méthodologie minimale pour y parvenir. L’Agenda 21 local serait, dans ce cadre, subventionné par le Gouvernement et la subvention servirait à l’animation du processus, à la participation des citoyens et à l’opérationnalisation du Plan communal de développement durable.
Plus d’un an après le dépôt des deux propositions de Décrets, ceux-ci attendent toujours un hypothétique examen au Parlement wallon…
Quelques signaux positifs…
L’intérêt du Ministre de l’Environnement, Benoit Lutgen, pour l’outil Agenda 21 local semble lentement s’éveiller si l’on en croit quelques signaux lancés récemment. Dans la foulée du Contrat d’Avenir pour les Wallonnes et les Wallons, le Gouvernement wallon a mis en place un partenariat (partenariat n°7 « Promouvoir les Agendas 21 locaux »14), qui implique le Ministre de l’Environnement, le Ministre des Pouvoirs locaux, Inter-Environnement Wallonie (IEW) et l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) pour promouvoir l’outil Agenda 21 local dans le but de susciter la mise en route d’une dynamique motivante s’inscrivant dans le long terme.
Lentement, on commence à entendre parler d’Agenda 21 local en région wallonne et diverses initiatives démarrent timidement : citons les formations du Centre permanent de Formation en Environnement pour le Développement durable (CePeFEDD15) organisées en 2004, les récentes publications d’Etopia16 et de l’Institut Eco-Conseil17, l’article de l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW18) consacré à l’Agenda 21 dans la Revue « Mouvement communal », une plaquette d’information en cours d’élaboration par Inter-Environnement Wallonie (IEW)… . La Conférence permanente du Développement territorial (CPDT), dans le cadre de son programme de travail 2004-200519, proposera un guide pratique de l’Agenda 21 local susceptible de faciliter l’adoption d’une démarche pragmatique de développement durable. Ce guide devrait prendre la forme d’une boite à outils qui pourrait être déclinée en différentes sections pour répondre aux spécificités des acteurs du territoire (communes, entreprises, acteurs associatifs, …).
Mais ces actions ponctuelles de sensibilisation ne doivent pas tromper. Intéressantes à plus d’un titre, elles ne serviront réellement les acteurs locaux (élus, administrations, acteurs locaux, …) que lorsque le Gouvernement wallon aura décidé de miser activement sur un soutien aux initiatives locales de développement durable.
Des Communes n’ont pas attendu le soutien de la Région pour initier leur Plan communal de Développement durable
Peu de Communes wallonnes ont entamé une démarche A21L ; trois selon la CPDT. Citons Visé, Commune d’un peu moins de 17 000 habitants, qui, à l’initiative de l’Echevin du développement durable, de la Mobilité et des Travaux, concrétise depuis début 2004, l’élaboration d’un Agenda 21 local20.
Auparavant, en 2001, la Ville d’Ottignies/Louvain-la-Neuve, sous l’impulsion de son Bourgmestre écologiste, a été la première Commune wallonne à intégrer une démarche d’élaboration d’un Agenda 21 local, appelé, Plan communal de Développement durable (PCDD), comme projet de Ville. Cette démarche est la plus aboutie suite à un long cheminement impliquant une dynamique participative mobilisatrice21.
D’autres Communes ont mis en place des démarches qui s’apparentent à l’Agenda 21 en terme de dynamique participative et d’implication des acteurs locaux, en activant des outils régionaux : le Programme communal de Développement rural (PCDR), le Plan d’Actions locales pour la Maîtrise de l’Energie (PALME), le Plan communal de développement de la Nature (PCDN), le Plan communal de mobilité (PCM), le Contrat de rivière, l’initiative communautaire Leader + (Liaison entre Actions de Développement de l’Economie rurale, programme européen destiné aux zones rurales), le Décret Parc naturel, … De ces initiatives au développement durable, il n’y a parfois qu’un pas …
L’Agenda 21, projet de Commune ou de Ville pour le développement durable, ne peut être perçu comme un outil, programme ou plan supplémentaire à mettre en œuvre par des Communes dont les moyens humains, financiers et techniques manquent parfois de façon criante. Mais il se justifie comme fil conducteur de l’ensemble des initiatives communales qui peuvent s’intégrer dans la perspective du développement durable, dans une vision de long terme.
Les points forts de la démarche Agenda 21 local
Mettre en œuvre un Agenda 21 à l’échelon communal implique prioritairement de dépasser les clivages politiques pour imposer le développement durable comme axe directeur du développement socio-économique pour l’avenir, laissant de côté les a priori d’une politique considérée encore trop comme typiquement environnementaliste.
Mais porter le projet nécessite une volonté politique forte, rassemblant l’ensemble des élus – de la majorité comme de l’opposition – et recueillant l’adhésion des services communaux. Ceci implique une nouvelle façon de travailler entre élus et services. Cela signifie aussi que les élus affichent la volonté politique de miser sur la collégialité et que les services administratifs assurent la transversalité des compétences pour mener à bien les projets.
Afin de concrétiser la démarche, la Commune a tout intérêt à miser sur un processus participatif fort, dynamique et mobilisateur, tablant sur l’appropriation du projet par ses acteurs (citoyens, réseau associatif, entreprises locales, écoles, …). Le renforcement des mécanismes de participation citoyenne, avec ses différents canaux (information – consultation – concertation) à moduler suivant le public cible vise à créer un véritable partenariat entre tous les acteurs locaux, avec comme objectif d’obtenir une avancée sur le thème du développement durable. Mais une participation stimulante n’a de sens que si les acteurs perçoivent véritablement les enjeux du projet. Il faudra donc consacrer beaucoup de temps au processus participatif pour que les acteurs s’impliquent tant en amont (état des lieux de la Commune, élaboration d’indicateurs locaux, …) qu’au coeur de la démarche Agenda 21 (élaboration des objectifs, des priorités, …) ou encore en aval (évaluation et amélioration du processus participatif, évaluation des politiques publiques sur base des indicateurs locaux, …).
Si le développement durable vise à réconcilier le binôme « environnement-développement », avec au centre de ses préoccupations le développement humain, il doit avant tout servir les besoins humains, en privilégiant la création d’emplois et le respect de l’environnement. L’Agenda 21 local est donc l’occasion de concrétiser une nouvelle manière d’aborder la chose publique dans laquelle chacun peut trouver son compte, à travers les objectifs généraux suivants :
réduire la pression sur les ressources naturelles et donc diminuer l’empreinte écologique tout en cherchant à améliorer le cadre de vie ;
traiter, à la source, les causes d’insécurité sociale (exclusion, pauvreté, précarité, …) par de nouveaux mécanismes de solidarité et de renforcement du tissu social ;
créer de nouveaux emplois innovateurs au service de l’homme et de son environnement
De la valorisation des expériences du développement durable…
vers le projet global Agenda 21
Une Commune peut-elle s’inscrire dans le développement durable sans se doter d’un Agenda 21 local ? Cela paraît évidemment plus simple. Mais l’Agenda 21 local, bien plus qu’une gestion quotidienne des dossiers, constitue un projet mobilisateur, fédérateur et structurant qui fait appel à la générosité et la solidarité. Le lancement de l’Agenda 21 est laissé à l’appréciation des autorités communales qui n’identifient pas toujours les enjeux et atouts de la démarche, celle-ci s’inscrivant dans une vision de développement à moyen et long terme, dépassant le cadre de la législature de 6 ans.
Alors, plus que jamais, il est important de mettre en lumière et de valoriser les expériences initiées dans la logique du développement durable, même indépendantes d’un Agenda 21. Le projet global Agenda 21 local ne doit évidemment pas occulter le fait qu’aujourd’hui, dans leur action politique quotidienne ou sur des projets de long terme, des bourgmestres, des échevins, des présidents de CPAS, … posent déjà les jalons du développement durable. De même, des élus de l’opposition particulièrement sensibilisés attirent régulièrement l’attention du Collège des Bourgmestre et Echevins sur la nécessité d’aborder tout projet dans la logique du développement durable.
Les projets de développement durable fleurissent un peu partout dans des Communes de Wallonie22 et de Bruxelles23, autour du thème de l’énergie, de l’habitat durable et du logement pour tous, de l’aménagement du territoire, de la gestion des achats publics, de nouveaux modes de solidarité, de la revitalisation des quartiers, … Ils peuvent servir d’exemples parce que de nombreux projets sont facilement reproductibles mais aussi parce que le développement durable mise sur la recherche incessante d’apports innovants et originaux.
Il est donc urgent de contribuer à vulgariser, à positiver (également pour sortir de l’image de « contrainte ») le concept de développement durable par la présentation concrète des projets intéressants dans nos Collectivités locales.
C’est par la méthode de l’exemple, parfois proche de chez soi, que l’intérêt pour le développement durable se marquera dans le chef des élus communaux et que le concept (encore trop théorique, pensent les plus sceptiques, pour être crédible !) mûrira. Sans la contagion culturelle – et les élus Ecolo, au sein des majorités comme dans l’opposition y contribuent largement – , il sera difficile de « vendre » le concept d’Agenda 21 local, comme projet pour une Commune ou une Ville durable !
Tenant compte de notre environnement – territoire et ressources limités – et du patrimoine local à valoriser, n’est-il pas temps de penser à un développement économique mis au service de l’homme, à un développement humain qui permette de répondre aux besoins de toute la population, prioritairement des plus démunis et des plus fragilisés ?
Dans un monde où chaque jour, la logique économique creuse l’écart entre les populations et pèse un peu plus sur l’environnement de la terre entière, l’espoir de voir des avancées durables repose d’abord sur les collectivités locales. L’appel a été lancé aux collectivités locales, il y a un peu plus de treize ans. Il est donc temps d’y répondre. En Wallonie et à Bruxelles, comme dans d’autres parties de la planète.
(1)Texte complet de l’Agenda 21 sur http://www.agora21.org
(2) International Council for Local Environmental Initiatives (http://www.iclei.org)
(3) Conseil international pour les Initiatives écologiques locales. Réponse des gouvernements locaux à Action 21 : Rapport sommaire de l’enquête à portée régionale sur les programmes Action 21 locaux. ICLEI, Canada, mai 2002, 20 pages.
(4) Samenwerkingsovereenkomst Vlaamse Overheid – Gemeente/Provincies, milieu als opstap naar duurzame ontwikkeling (http://www.samenwerkingsovereenkomst.be)
(5) Vlaams overleg Duurzame Ontwikkeling. Lokale Agenda 21. Draaiboek. VODO, 2001, 374 bl.
(6) http://www.sla21.be
(7) http://www.ibgebim.be
(8) http://www.avcb-vsgb.be
(9) Godeau A., Delvaux P. Le développement durable à l’enquête, AVCB, octobre 2005, 6 pages.
(10) Ministère de la Région wallonne, Conférence Permanente du Développement Territorial. Rapport final de la subvention 2002-2003. Thème 3.2 Mise en œuvre opérationnelle de l’Agenda 21 local. GUIDE/CREAT/LEPUR, septembre 2003, 159 pages.
(11) Ministère de la Région wallonne, Conférence Permanente du Développement Territorial. Rapport final de la subvention 2003-2004. Thème 3.2 Mise en œuvre opérationnelle de l’Agenda 21 local. GUIDE/CREAT/LEPUR, septembre 2004, 228 pages.
(12) Gouvernement wallon. Le Contrat d’Avenir pour les Wallonnes et les Wallons. Ministère de la Région wallonne. 2005, 159 pages.
(13) Decoster D-P., Fontaine P., Niarchos C., Piraux J., Rosinski Z., Roufosse C. et Vissers F. Vers des Contrats d’Avenir locaux. Elaborer et réussir sa stratégie de développement communal. ULB/IGEAT, Charleroi, nd, 176 pages.
(14) in Gouvernement wallon. Charte partenariale du Contrat d’Avenir pour les Wallonnes et les Wallons entre le Gouvernement wallon et les partenaires sociaux, Namur, 22 février 2005, 7 pages ; in Union des Villes et Communes de Wallonie, Contrat d’avenir pour les Wallons 2004-2009 : l’Union partenaire, UVCW, février 2005, 2 pages.
(15) Centre permanent de Formation en Environnement pour le Développement durable (CePeFEDD) (http://mrw.wallonie.be/cgi/dgrne/aerw/cpfdd/cepefedd.htm)
(16) Lambert L. Agenda 21 local : un engagement communal dans la voie du développement durable. Etopia, juin 2005, 72 p.
(17) Porot V. Mettre en œuvre un Agenda 21 local dans sa commune. Guide des bonnes pratiques, inspiré d’expériences en Belgique et en Tunisie. Institut Eco-conseil, Namur, juillet 2005, 88 pages.
(18) Maître A., Les stratégies locales de développement durable : agenda 21 local et contrat d’avenir local. Un enjeu de taille pour les Communes. Mouvement communal, UVCW, N°6/7, 2005, p.307-310.
(19) in Ministère de la Région wallonne, Conférence Permanente du Développement Territorial, Résumé de la subvention 2003-2004 (2004), p.16 point 5 « Proposition de programme de travail 2004-2005 »
(20) Porot V. Mettre en œuvre un Agenda 21 local dans sa commune. Guide des bonnes pratiques, inspiré d’expériences en Belgique et en Tunisie. Institut Eco-conseil, Namur, juillet 2005, 88 pages.
(21) Lambert L. Agenda 21 local : un engagement communal dans la voie du développement durable. Etopia, juin 2005, 72 pages (et plus particulièrement le chapitre 8- En Wallonie : une expérience unique d’une démarche Agenda 21 local : Ottignies/Louvain-L-Neuve).
(22) Lambert L. Agenda 21 : un engagement communal dans la voie du développement durable. Etopia. Juin 2005, 72 pages.
(23) De Mol G. Bruxelles Ville durable. Guide des actions. Cellule d’Action Ville Durable (CAVID), nd., 108 pages