L’écologie politique est née dans la deuxième moitié du 20ème siècle. C’est une jeune galaxie. A l’échelle de l’histoire, ses valeurs, ses projets se sont construits très rapidement. Poussée par le sentiment de l’urgence, elle a émergé de la réflexion de quelques penseurs mais elle a surtout progressivement mûri dans l’action de tous ceux qui se sont engagés avec elle.
Respecter la nature, être solidaires de tous
L’écologie politique recherche un meilleur équilibre entre l’homme et la nature. Nous n’avons évidement qu’une seule planète. Du moins pour l’heure… Ses ressources sont limitées et ses écosystèmes fragiles. Quand les pollutions augmentent, quand le climat se dérègle, ce sont les êtres humains qui souffrent, en commençant par les moins favorisés. A l’inverse, en parvenant à un développement qui respecte l’environnement, nous améliorons notre qualité de vie aujourd’hui et nous garantissons un avenir à nos enfants et à nos petits enfants. Pour être réellement solidaires avec tous les hommes, quelle que soient leurs origines, nous devons veiller à maintenir la planète dans le meilleur état possible. L’écologie politique propose de décider démocratiquement du monde que nous voulons transmettre.
Réconcilier la science et le progrès
L’écologie politique nous aide à comprendre la complexité et la fragilité du monde. Elle défend un usage responsable des sciences et des technologies, respectant les limites et les équilibres. Aux évolutions imposées par les intérêts particuliers, elle veut substituer le progrès choisi collectivement. La science peut nous aider à trouver de nouvelles manières de produire qui protègent la nature et les hommes. Elle doit nous permettre de combattre de plus en plus efficacement les maladies et les destructions du milieu. Les écologistes veulent mobiliser toutes les intelligences et toutes les volontés pour sauver l’avenir. Il ne tient qu’aux hommes d’être responsables et solidaires pour éviter une détérioration insupportable de la qualité de vie sur terre.
Permettre à chacun de choisir sa vie
L’écologie politique veut permettre à chacun de choisir sa vie. Aussi, les écologistes combattent-ils toutes les tyrannies: les religions, lorsqu’elles veulent généraliser leurs normes de comportement et de pensée, les particraties qui confisquent l’Etat et la démocratie, les dictatures du marché qui essayent d’imposer des manières de consommer et de produire qui sacrifient l’intérêt général à celui de quelques privilégiés. Les écologistes n’aiment pas que l’on fasse du pouvoir et de l’argent la mesure de toute chose. Ils aiment encore moins que l’on prenne les gens pour des cons. C’est pour cela qu’ils refusent qu’on décide à la place des citoyens. Les normes sociales ne sont pas figées une fois pour toutes. Les hommes les construisent ensemble, démocratiquement.
Une autre méthode de pensée et d’action
L’écologie politique propose de penser et d’agir en tenant constamment compte du triangle que forment l’individu, l’environnement et la société. Les écologistes savent qu’entre la manière dont fonctionnent les sociétés et leurs environnements, il y a toujours des liens et qu’il faut en tenir compte si on veut respecter les êtres humains. La participation des citoyens aux choix collectifs permet de mieux le comprendre. Depuis sa création, les modes d’actions d’Ecolo n’ont pas cessé d’évoluer. Mais jamais l’objectif de faire de la politique autrement n’a été remis en question. L’éthique est absolument indispensable pour réconcilier les citoyens et la politique, les associer étroitement aux projets qui sauveront notre environnement et assureront un réel progrès collectif.
L’écologie politique, la nouvelle gauche du 21ème siècle
L’écologie scientifique étudie les relations entre les êtres vivants et leurs milieux. Elle nous aide à comprendre les conséquences pour la terre et ses habitants de l’exploitation illimitée des ressources naturelles non renouvelables. Sur cette base, l’écologie politique actualise les valeurs démocratiques de liberté, d’égalité et de fraternité. La liberté n’est possible que si chacun dispose de conditions sociales et environnementales lui permettant de choisir sa vie. L’égalité implique aujourd’hui que chacun ait accès aux ressources naturelles et à une vie autonome de qualité. Enfin, la fraternité, c’est aujourd’hui décider démocratiquement que nous sommes solidaires avec l’ensemble des habitants de la planète et des générations futures. Au 19ème siècle, le libéralisme a permis l’émergence de la démocratie. Au 20ème, le socialisme l’a aidée à intégrer la dimension sociale. Depuis la fin du second millénaire, l’écologie politique poursuit ces mouvements d’émancipation en inscrivant l’environnement et les générations futures au cœur du projet démocratique. En ce sens, les partis écologistes incarnent bien la nouvelle gauche du 21ème siècle.
L’écologie politique a une histoire. Elle ne fait que commencer
L’écologie politique a émergé au confluent de l’écologie scientifique et de ce qu’on appelle aujourd’hui « la galaxie des autos », dans laquelle se sont retrouvés tous ceux qui luttaient pour l’autogestion et l’autodétermination et plus généralement tous ceux que rebutait le règne sans partage du marché, de l’état ou du patriarcat. Des tyrannies du reste souvent complémentaires…
En 1979, en Belgique, des militants venus de ces différents horizons ont fait le choix de poursuivre leurs engagements sur le terrain de la démocratie parlementaire en créant Ecolo. A peu près en même temps, ailleurs en Europe, d’autres partis verts naissaient et se regroupaient d’abord au sein de la Fédération des Partis Verts Européens ensuite au sein du Parti Vert Européen.
Au fil des années, Ecolo a convaincu de plus en plus de personnes qu’il apportait des réponses progressistes et efficaces dans le court comme dans le long terme. Pas seulement sur le plan de l’environnement, mais aussi en matière de modernisation démocratique, sociale et économique.
Dans les années ’90, Ecolo a notamment soutenu le mouvement enseignant et étudiant ainsi que la marche blanche, en leur proposant des réponses durables que les partis traditionnels, empêtrés dans des gestions partisanes à la petite semaine, étaient incapables de leur donner.
A partir des années ’80 et puis plus fortement à la fin des années ’90, Ecolo a prolongé son action dans les gouvernements. Parce qu’il n’y a pas d’écologie politique sans partis écologistes. Si d’autres partis mettent du vert dans leur discours, entre leurs paroles et leurs actes, il y a presque toujours un abyme. Leurs idéologies, leurs pratiques et leurs traditions les empêchent de réellement faire le pas.
Les idées et les projets des écologistes sont exigeants. Introduire le long terme dans le présent n’est pas facile. Dans un monde qui évolue de plus en plus vite, il est tentant de se réfugier dans le court terme ou de faire croire que la technique, l’argent ou la force suffiront à tout régler. C’est un élément d’explication du fait que les partis verts restent pour le moment minoritaires.
Cela n’enlève rien – au contraire ! – à leur volonté de continuer à œuvrer pas à pas pour convaincre de plus en plus de personnes que le développement écologique n’est pas seulement une nécessité, mais également une chance réelle d’améliorer, sans attendre, la vie quotidienne (lien écologie au quotidien) de chacun d’entre nous.