1. Deux missions : la prospective et la contagion culturelle
La contagion culturelle, par tous les moyens. Nous déployerons notre action sur le temps long – plus long que celui de la vie politique – afin de mieux anticiper les enjeux futurs, rentrer en dialogue et construire de vrais changement de et avec la société. Par la contagion culturelle, nous chercherons à faire partager les idées écologistes par un nombre croissant de citoyens, d’associations, de partis, d’entreprises, mais aussi à faire partager par le parti les idées et actions citoyennes par lesquelles l’écologie avance. La réussite de cette mission passera par une communication co-construite avec les publics concernés càd par une réelle implications de ceux-ci dans le travail de recherche ouverte que mènerons.
La prospective, pour découvrir le monde de demain avec la participation des citoyens. Cultiver le goût de l’avenir, relancer l’imaginaire, dessiner les contours des mondes dans lesquels nous voulons vivre, déterminer ce qui doit être fait pour répondre aux aspirations d’une société progressiste, juste, démocratique, soucieuse des générations futures. Voilà quelques-unes des raisons d’être d’étopia. Ce sera un lieu voué au renouvellement des idées, à la recherche ouverte et à l’animation des débats publics pour découvrir et construire demain . Un endroit ouvert et permanent d’information, de réflexion, de construction de projets et de délibération sur les grands enjeux de notre temps qui puisse inspirer et mettre en valeur l’émergence de solutions novatrices et durables.
Cette participation citoyenne est importante car dessiner l’avenir est d’abord une question de choix démocratiques, plutôt qu’une question d’experts, de futurologues ou de prévisionnistes. La participation civique, la consultation publique, le dialogue entre les décideurs, les experts et les citoyens doivent donc être constant. Pour qu’une société soit dynamique, elle doit pouvoir compter sur la participation de tous les citoyens. Pour qu’elle soit réellement démocratique elle doit être capable de leur ouvrir les modes de participations directes adéquats, toujours plus ouverts et approfondis. Sans jamais céder à la tentation de se satisfaire de ce que le citoyen a été “compris” dans ses aspirations légitimes et doit être “informé” ou “éduqué” sur “les questions qui le dépassent”. Dessiner l’avenir est d’abord une question de choix démocratiques avant d’être une question d’experts, de futurologues ou de prévisionnistes. Demain est d’abord fait des choix d’aujourd’hui. Demain, c’est une question de nouveauté, d’invention, de création, par l’« exercice collectif de la liberté » (H. Arendt).
2. Deux orientations : le travail politique et l’éducation permanente
Une part de notre activité sera de développer un travail politique au sens strict : de la réflexion et de la mise au point de propositions concrètes sur des enjeux politiques, de la documentation, etc. Bref, un rôle de laboratoire d’idées et une série de services rendus au parti Ecolo et à ses composantes. Ce travail se nourrira de la composante recherche ouverte et éducation permanente de notre mission.
L’autre part de notre travail sera en effet de développer des activités de recherche, d’information et d’animation (càd d’éducation permanente) afin de renforcer l’implication citoyenne, la proximité entre le politique et la société civile, la participation, le débat. En effet, dépolitisation, baisse du militantisme, repli sur la vie privée, rejet du politique et votes sanction sont autant de symptômes d’une crise de la démocratie, du monde politique et des organisations sociales traditionnelles en général.L’engagement est de plus en plus distancié de ces organisations. Tant pour les organisations politiques que sociales, il importe donc de découvrir de nouvelles formes de démocratie qui valorisent la parole du citoyen, lui rendent un regard collectif, l’aident à prendre en compte les générations à venir. Conscients de la crise de confiance dans la démocratie représentative, nous voulons construire avec les citoyens, en partant des situations concrètes telles qu’ils les vivent, des pistes d’actions collectives. D’abord créer des lieux d’échange où faire ressortir les points communs, les éléments d’explication et ensuite dégager sur cette base des pistes d’action commune à mettre en œuvre ensemble. Cette démarche doit intégrer des pratiques démocratiques innovantes et permettre aux citoyens de s’insérer dans des réseaux et d’expérimenter leur capacité à favoriser le changement. Le Décret Education Permanente décrit ces démarches comme s’inscrivant dans une « perspective d’émancipation individuelle et collective, en privilégiant une démarche collective ». La méthode cadre avec la finalité poursuivie: celle de la participation de tous à l’élaboration du devenir de la société. L’écologie politique se doit d’encourager et de développer ces pratiques innovantes .
Du point de vue d’Ecolo, nous voulons réinventer la forme même des services d’études traditionnels en articulant recherche prospective et contagion culturelle. Car le défi, c’est de penser l’avenir non pas dans un laboratoire, mais dans un mouvement de rencontre avec les citoyens. Nous devons à la fois discuter les scénarios souhaitables et mener des réflexions créatives qui dessinent les contours de ces scénarios. Cette approche implique la mise sur pied d’un centre d’études participatif, fusionnant la réflexion prospective sur base d’une expertise ouverte avec la discussion publique avec des citoyens. Il sera donc distinct du service d’études d’Ecolo au sens classique du terme (les conseillers politiques, réalisant des études à court terme sur des dossiers d’actualité pour Ecolo).
3. Quels publics ?
La prospective et la contagion culturelle permettent de diversifier les modes de participation à l’écologie politique et de constituer des réseaux :
de citoyens actifs, de militants associatifs, en particulier dans les régions où l’écologie politique est difficilement appréhendée par les populations. La popularisation de l’écologie est un enjeu encore largement devant nous;
de personnes ressources engagées, en particulier dans la recherche scientifique, scientifique mais aussi dans la recherche appliquée dans le monde du travail et chez les citoyens qui contribuent à l’avancement vers une société écologique, dont il s’agit tout à la fois de mettre à profit et de valoriser le crédit et le savoir. Et ce, dans tous les domaines, puisque l’écologie politique est « une autre manière de tout considérer » (Latour).
Notre mission sera donc d’interconnecter et dynamiser ces réseaux, de développer l’écologie politique et permettre à chacun de comprendre et de participer à l’élaboration de l’ensemble du projet écologique. Des outils existent : des associations, des centres de recherche, les démarches d’éducation à l’environnement, les écologistes en politique, etc. Mais cela ne suffit pas. Il faut le reconnaître, de nombreux freins existent à cette participation. Il faut prendre en compte la diversité sociale de la société et l’intégrer comme un atout, une force et non comme un handicap, par une démarche d’éducation permanente, de recherche ouverte et collective. Nous devons réfléchir à une méthode et à des moyens à mettre en œuvre pour intégrer tous les acteurs intéressés, citoyens interrogatifs sur les valeurs de l’écologie politique.
4. Cinq dynamiques, cinq pôles
Ces missions pourront être rencontrées grâce à la conjugaison de cinq dynamiques qui correspondront à cinq pôles d’activités :
Prospective, pour mieux choisir le progrès
Débats, pour animer l’espace public
Publications, parce que le dire c’est bien, l’écrire c’est mieux
Formations, parce que ce qu’on savait hier a pu changer aujourd’hui
Service de documentation et centre d’archivage du mouvement écologiste, parce que si on veut savoir où on va, c’est mieux de savoir d’où on vient.
Chaque pôle développera un programme d’activités et animera des réseaux de personnes ressources avec l’appui d’un groupe d’orientation. Il s’inscrira à la fois dans une logique de projets autonome et de services vis-à-vis d’Ecolo et de la société. Les projets communs ou les services rendus à Ecolo seront co-construits avec lui.
4.1. Le pôle Prospective
Missions :
alimenter la créativité, l’analyse politique et les publications
amener des idées neuves
participer au développement de l’écologie politique
Moyens :
Des séminaires animés par un réseau de chercheurs « associés » et des acteurs politiques Ecolo, ou des experts, alimenteront la réflexion idéologique et politique d’etopia. Ce sont les « 12 questions pour l’avenir » qui servent de base aux thèmes exploités dans ces séminaires bi-mensuels.
Ce dispositif est un des moteurs essentiels du Centre et de ses activités, en particulier pour alimenter ses publications et pour la préparation des Rencontres des Nouveaux Mondes (voir « pôle Débats »).
Un travail de brainstorming pour les écologistes permettra de mettre des innovations à l’agenda du parti en lui servant de laboratoire où germeront les idées.
Ce pôle s’appuie sur les travaux d’une Groupe d’orientation
4.2. Le pôle Débats (DEB)
Missions :
organiser la contagion culturelle autour de l’écologie politique
construire de nouvelles voies pour l’animation politique et l’éducation permanente
populariser l’approche écologiste
Moyens :
Les Rencontres des Nouveaux Mondes sont l’événement-phare annuel ouvert aux jeunes. Quel monde voulons-nous dans 20 ans ? Comment l’imaginer ? Où sont les anciens et les nouveaux mondes ? Pour quels scénarios d’évolution sommes-nous prêts à nous engager ? Autant de questions qui alimenteront ces rencontres, complémentaires aux Rencontres Ecologiques d’Eté.
De nouvelles dynamiques d’animation de terrain sont explorées afin de rencontrer l’enthousiasme populaire. Il s’agit de créer plus de conscience politique en ciblant les régions ou sous-régions qui ont le moins accès à l’écologie politique avec un fil conducteur : le plaisir.
Les Grandes Conférences Ecologiques (avec des invités vedettes et des partenaires internationaux)
Les Bars à Débats, dans une dynamique plus informelle et plus ancrée régionalement
Des soutiens spécifiques sont également parfois apportés pour stimuler des projets de terrain
Enfin, étopia se développe au niveau local via des antennes et un réseau de correspondants.
4.3. Le pôle Formation (FOR)
Missions :
renforcer les compétences des militants et de citoyens en écologie politique
assurer une formation systématique des cadres et des militants actuels et/ou futurs
Moyens :
Les Rencontres Ecologiques d’Eté (les REE) constituent annuellement un moment ouvert à tous, convivial et riche en rencontres, contacts, informations et surtout formations.
Un catalogue de formations en cours d’années, à l’Espace Kegeljan (Les Samedis d’étopia) ou en décentralisation ou sur mesure.
L’Académie verte, embryon “d’école de cadres” pour Ecolo.
Groupe d’appui : la Green team de préparation des REE
4.4. Le pôle Publications (PUB)
Missions :
publier, dans un but de vulgarisation, les productions d’écologistes
Explorer les moyens de communiquer sur l’écologie
Moyens :
Une politique de publications (recherche, vulgarisation et interventions d’actualité) sur des sujets a priori complexes et des questions que se posent les publics auxquels nous nous adressons. C’est par là que sont publiés, entre autres, les interventions aux séminaires et aux colloques, les supports de formation des REE et des Rencontres des Nouveaux Mondes…
Nous utilisons la diffusion par voie électronique et papier : la revue Etopia.
4.5. Le pôle Documentation et Archives (PDA)
Missions :
capitaliser et documenter l’expérience des écologistes
Moyens :
Le centre de documentation, riche d’un fonds documentaire de plus de 12.000 ouvrages et d’abonnements à 75 périodiques, répond aux recherches des militants, conseillers politiques et parlementaires d’Ecolo et des chercheurs-associés d’etopia. Il est également accessible au grand public.
Le centre d’archives gère, d’une part, les archives courantes (documents produits par Ecolo et étopia accessibles de façon sécurisé via le Web) et d’autre part, des documents historiques d’Ecolo ou d’associations de défense de l’environnement et d’actions sociales et culturelles issues de mai 68.
Documentaliste et coordinatrice : Marie-Laurence Dubois
Documentaliste : Akémi Roberfroid
Documentaliste-adjointe : Angela Camboni
Archiviste : à pourvoir
Documentaliste associé : Bernard Vansteelandt
Comité scientifique du centre d’archives : José Daras (président), Isabelle Parmentier, François Antoine, Annette Hendrick, Annick Delfosse, Chloé Deligne, François Renaville, Benoit Rihoux, Paul Olbrechts, Emilie Van Haute, Geneviève Warland.