Aux Etats-Unis, fin du XXe siècle, le philosophe socialiste Murray Bookchin, reconnu comme le père de l’écologie sociale, élaborait une théorie d’organisation de la société qui se distinguait à la fois des modèles néolibéral capitaliste et marxiste. Appelée municipalisme libertaire, sa pensée s’inspirait d’une logique anarchiste modérée. De façon étonnante, son modèle a inspiré un peuple sans territoire, les Kurdes qui, réfugiés dans leurs montagnes, ont préparé une société s’appuyant sur ses idées.
A l’occasion du chaos généré par la guerre civile en Syrie, ce modèle s’est incarné au Rojava, le Kurdistan syrien. L’Occident a brièvement pris connaissance de l’existence de cette expérience étonnante nommée le «confédéralisme démocratique» lors de la libération par les troupes kurdes de la ville martyre de Kobané, assiégée par Daesh. Les médias ont retenu le rôle important des régiments féminins mais se sont peu penchés sur la société qui a permis l’émergence de ces modernes amazones.
Venue des Etats-Unis, l’écrivaine Janet Biehl[[Janet Biehl est l’auteure de plusieurs livres sur l’écologie sociale dont récemment Ecology or Catastrophe: The Life of Murray Bookchin (Oxford University Press, 2015). Elle fut la compagne et collaboratrice de Bookchin dans les 19 dernières années de sa vie et a écrit de nombreux articles et plusieurs ouvrages, parmi lesquels The Murray Bookchin Reader (1998). Elle a développé des relations avec le mouvement de libération kurde en 2011 et a visité le Kurdistan syrien (Rojava) en 2014 et 2015. Elle a traduit (de l’allemand vers l’anglais) Autonomie démocratique au Kurdistan du Nord (écrit par TATORT au Kurdistan et publié en anglais par New Compass Press), sur les institutions de l’autonomie démocratique chez les Kurdes dans le sud-est de la Turquie et Revolution in Rojava (Michel Knapp et al.) à paraître chez Pluto Press au cours de 2016.]] s’est rendue au Rojava et a pris connaissance de ce qui émerge là-bas, avec d’étonnantes caractéristiques démocratiques et d’égalité entre les sexes. Dans le cadre d’une tournée qu’elle fait en Europe, Biehl s’arrêtera le 23 mai à Bruxelles et nous exposera les faits théoriques et historiques qui ont permis la naissance d’une société aux pratiques très démocratiques qui font l’admiration des objecteurs de croissance, des féministes, des écosocialistes et des libertaires.
Du Kurdistan syrien meurtri par les conflits… les médias occidentaux parlent des femmes soldats… mais ils ignorent la société démocratique et égalitaire envers les femmes qui les a fait naître.
Le lundi 23 mai 2016 à 19h00, à l’auditoire Guillissen (UA2.220) à l’ULB (Solbosch, avenue Héger)
Accueil dès 18h30
PAF libre et volontaire
Accès : bus 71 et 72, trams 94 et 25, arrêt ULB
Convergence des pensées avant la convergence des luttes, cette soirée est co-organisée par le mpOC, EcoloJ-ULB, le magazine Kairos, la Haute Ecole Ilya Prigogine, LEF-FGE, les Femmes CSC-Bxl, AttacBxl1, le MOC, Etopia, les JOC, AttacBxl2, La Manivelle…