L’objectivité est un idéal.

Toute perception de la réalité est subjective.

Seule la multiplication des subjectivités permet de s’en rapprocher.


De l’objectivité de l’instruction des demandes de permis d’urbanisme

Tendre à la plus grande objectivité possible est un devoir
pour tout pouvoir public qui joue le rôle d’arbitre.

Le premier moyen d’y parvenir est l’écoute attentive de tous les points de vue.

  • Celui des administrations :

    En tant qu’échevine, j’ai toujours tenu à consulter d’abord les architectes communaux du service de l’urbanisme avant de me faire une opinion personnelle sur un dossier. Ma confiance était fondée sur leur compétence et sur le fait qu’ils travaillent en équipe, avec l’habitude de débattre entre eux avant de rédiger un projet d’avis. J’attachais également de l’importance aux avis (parfois divergents entre eux et avec celui de la Commune) des fonctionnaires des administrations régionales siégeant en commission de concertation.

    Je pense en effet que les analyses de l’administration sont des avis techniques autorisés qui sont indispensables à l’information des décideurs
    .
  • Les arguments mis en avant par le demandeur :
    La présentation orale de son projet par le demandeur et ses réponses à nos questions était un éclairage intéressant complémentaire de l’analyse faite sur dossier.
  • Les critiques des riverains :
    L’avis des habitants doit aussi, bien sûr, être pris en considération. Je lisais attentivement les participations aux enquêtes publiques ; et dans le cas des très gros dossiers, j’en communiquais une synthèse écrite au Collège. Je prenais des notes lors des interventions orales en commission de concertation en m’efforçant de dégager quels étaient les arguments pertinents mis en avant par les contestataires face à la présentation de son projet par le demandeur ou son architecte.
  • Les réactions du Collège :
    Certaines demandes suscitant plus d’intérêt que les autres étaient l’objet de questions ou de critiques. Elles exigeaient de ma part une bonne connaissance du dossier qu’il me fallait présenter alors de manière plus approfondie.

Dans certains cas, où il était difficile de trancher, une confrontation systématique des arguments « pour » et « contre » s’imposait avant la prise de décision.

C’est dans cet esprit d’analyse critique objective que je présentais au Collège les projets qui suscitaient mon hésitation quant à la décision à prendre. Le débat qui suivait était généralement ouvert et constructif.

Il n’est pas inutile d’insister sur le fait qu’une troisième exigence est la volonté, de principe, de ne pas céder aux pressions à des fins électoralistes, d’où quelles viennent !

J’ai toutefois dû constater, non sans regret, que pour certains élus c’était parfois bien difficile…

Quelles que soient les décisions que prend le pouvoir public, ses prises de position doivent toujours être explicitement motivées. Elles n’étaient susceptibles d’une remise en question ultérieure que si des éléments nouveaux le justifiaient (le plus souvent l’information d’un fait inconnu au moment de la première présentation du rapport).

Il m’est souvent arrivé de présenter au Collège, après la réunion de la commission de concertation, des modifications des conditions imposées à la délivrance du permis. Plus rarement de passer d’un avis défavorable à un avis favorable ou vice versa. L’éclairage de la commission de concertation est en effet précieux.

De l’objectivité de mon écrit

Ai-je atteint l’idéal d’objectivité en rédigeant cet abécédaire ?

Sûrement pas. Je n’ai pas cette prétention.

Cet écrit doit être considéré comme un témoignage personnel d’une expérience politique locale de 12 années consécutives (qui m’a inspiré des réflexions de portée plus générale).

Le fait d’avoir pris beaucoup de notes et conservé des archives pendant l’exercice de mes mandats de conseillère et d’échevine m’a beaucoup aidée à relater les événements du passé d’une manière relativement fidèle à la réalité.

Mais une grande part de subjectivité est inévitable dans la manière dont nous percevons les événements que nous avons vécus ; et notre mémoire est inévitablement sélective.

Du moins aurais-je essayé de faire un exposé des faits

le plus honnête possible et de justifier mes prises de positions.

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