Conseil communal du 20 décembre 1990 : le conseiller communal de l’opposition Ecolo Guy de Halleux dépose un projet de motion demandant que soit étudiée « sérieusement et rapidement » une expérience d’au moins 6 mois de mise en voie piétonne du tronçon du bas de la rue Xavier De Bue.
Demande refusée.
Conseil communal du 29 juin 2007 : la conseillère communale Ecolo de la majorité Marijke Vanderschelde plaide pour que le plan communal de mobilité (PCM) revienne à l’idée première d’une mise à sens unique du tronçon du bas de la rue Xavier De Bue. Demande refusée.
La rue Xavier De Bue porte le nom d’un de nos anciens bourgmestres. Elle relie, depuis la fin du 19ème siècle, les centres des pouvoirs civil et religieux : la nouvelle maison communale et l’ancienne église St Pierre. Une organisation de l’espace urbain symbolique !
Elle est devenue une artère très fréquentée, bordée de magasins diversifiés, au cœur du principal noyau commerçant de la commune. Et, depuis des décennies, s’y pose un sérieux problème de mobilité : deux bandes de circulation automobile, une bande de stationnement, deux trottoirs étroits. Difficultés de croisement et sentiment d’insécurité. Manque certain de convivialité.
Tout le monde s’accorde pour trouver la situation déplorable.
L’idée d’un aménagement piétonnier du tronçon Parvis – chaussée d’Alsemberg (ou, à défaut, d’une voirie délestée d’un des deux sens de la circulation) est ancienne. Mais aucune majorité au pouvoir n’a eu le courage de la concrétiser, même à titre expérimental. Par crainte de déplaire aux commerçants, comme automobilistes !
Le bureau d’étude chargé du PCM (Plan Communal de Mobilité) s’est longuement penché sur la question en 2007.
Une mise en piétonnier n’ayant guère de chance d’être acceptée par le Collège, une proposition de compromis avait été étudiée : suppression du stationnement, sens unique en direction du parvis, élargissement des trottoirs, aménagements d’aires de stationnement pour livraison et d’espaces publics de rencontre. Un projet séduisant, qu’il était possible de valoriser aux yeux des commerçants parce qu’il rendait beaucoup plus convivial l’espace public de chalandise et améliorait leurs problèmes de livraison.
La virulence de la contestation des libéraux contre la mise à sens unique m’a surprise et déçue. Elle s’est d’ailleurs manifestée plus vivement que ne l’avait prévu l’échevin Marc Cools en charge du dossier ; face à l’opposition de son propre groupe politique, il a dû faire marche arrière. Non sans regret. La décision du Conseil communal fut donc réduite à l’amélioration, minimaliste, d’un modeste élargissement des trottoirs permis par la suppression de la bande de stationnement.
Les arguments avancés pour justifier le refus du sens unique tenaient mal la route. La crainte dominante exprimée était le report du trafic vers la chaussée d’Alsemberg par la rue du Doyenné, bordée de deux écoles. Cette rue déjà partiellement mise en zone 30 allait soi-disant « devenir une autoroute » !
Tenter d’expliquer pourquoi s’est avéré inutile. Le point de vue Ecolo ne fut pas entendu, ni par le Collège, ni par le Conseil.
Triste constat.
Il est des problèmes qui se heurtent au refus récurrent de tout véritable changement.
Dès qu’il s’agit d’automobile, la majorité des élus ucclois perdent leur capacité de rationalité,
comme aussi leur perception de l’intérêt général à long terme.