Lorsque devenue conseillère communale en 1994, je me suis intéressée aux « zones 30 », j’ai réalisé qu’il n’en existait qu’une seule sur le territoire ucclois ; et bien curieusement située : au cœur du quartier Fond Roy, dans un petit clos résidentiel où personne n’aurait l’idée de faire de la vitesse !
Une évolution récente
Les habitants de certaines rues en forte pente se sont mobilisés contre une vitesse du trafic jugée dangereuse. Ce qui a poussé le Collège à adopter un modeste plan d’implantation de zones 30 dès 2002. Ce plan s’est vu renforcé par la loi fédérale qui impose, depuis 2006, la généralisation des zones 30 à proximité de toutes les écoles.
Le plan communal de mobilité adopté en 2006 (à la fin de la législature arc-en-ciel) prévoit une classification des voiries selon le régime de vitesse autorisé ; et deux scénarios en matière de zone 30 (« intermédiaire » à l’échéance de 2012 et « volontariste » à celle de 2020).
Les voiries de transit où la vitesse est autorisée à 50km/k y encadrent des « mailles zone 30 » de taille croissante, identifiées comme quartiers résidentiels à protéger. Divers aménagements matériels concrets sont prévus.
A ma demande, une phrase a été ajoutée au texte du PCM ; elle exprime l’idée que « la mise en œuvre de ces principes aura comme conséquence une limitation du trafic automobile, notamment par la création d’un cadre propice aux déplacement doux ».Victoire de principe contre la frilosité collégiale dès qu’il s’agit d’envisager une limitation du trafic automobile !
Un problème pas résolu pour autant
L’expérience démontre que 30 km/h est une vitesse à laquelle l’automobiliste moyen ne se résigne que très difficilement. Si des obstacles suffisants ne sont pas matérialisés pour entraver son élan, il continue de foncer. Qu’il soit pressé ou non ! A-t-il même pris conscience du panneau de limitation à l’entrée dans la zone ?
Chacun est content que sa rue soit protégée des excès de vitesse ; mais il revendique le droit de rouler vite dans celles des autres. Comme si la limitation de vitesse était une atteinte au respect des droits fondamentaux du citoyen !
Par ailleurs, les mises en zone 30 sont accusées, à juste titre, de reporter le trafic de transit dans les artères principales … qui, elles aussi, sont habitées !
Curieusement, on constate que la « zone résidentielle » (vitesse limitée à 20km/h) est mieux respectée que la zone 30.
Probablement parce que dans un espace public partagé, sans trottoirs distincts de la voirie, l’automobiliste a mieux conscience qu’il n’est que toléré.
Un « code de la rue » devrait être d’application dans les zones 30 et les voiries résidentielles.
Seule l’éducation à une conduite plus responsable pourra répondre
au grave problème de l’insécurité générée par une vitesse routière excessive.