Je plains les étrangers qui apprennent la langue française !

Chacun comprend que préserver l’intégrité d’une construction signifie conserver l’entièreté du bâtiment, sa préservation « intégrale ».

Par ailleurs, lorsque l’on y cherche la définition du mot « intégrité » les dictionnaires renvoient à « honnêteté », « loyauté », « probité », « incorruptibilité », « moralité »…

Pourquoi, parmi tous ces mots à connotation morale très proche,

ai-je choisi de retenir celui d’intégrité. ?


Peut-être en souvenir du moment où le leader de l’opposition libérale a publiquement souligné mon « intégrité », en conseil communal. Mais, surtout, parce que le terme me semble particulièrement pertinent pour désigner ce qui doit être la première des qualités d’un échevin de l’Urbanisme.

Dans le domaine de l’urbanisme

Les dossiers d’urbanisme sont des enjeux dont l’impact financier est souvent considérable ; ils suscitent de très vives contestations riveraines ; et l’échevin en charge de leur instruction est donc inévitablement soumis à des pressions divergentes qui peuvent se montrer très insistantes.

Les promoteurs immobiliers font toujours valoir des exigences de rentabilité. Les comités de quartier mettent toujours en exergue les nuisances potentielles du projet. Il appartient au pouvoir public d’assumer le rôle difficile de relativiser le plaidoyer de chacune des parties, en référence aux caractéristiques du site, au bon aménagement des lieux, et, bien sûr, au cadre législatif du droit en vigueur.

Une chose doit être claire : on ne m’a jamais proposé de « dessous de table ». Je sais que certains citoyens pensent qu’il s’agit là d’une pratique courante. La rumeur en a notamment circulé, un moment, à propos du plateau Engeland.
Je démens formellement !

Une fois, et une seule, j’ai été acculée à recevoir un cadeau (sous forme de friandises chocolatées) pendant la période d’instruction d’un dossier. Un porteur a débarqué en trombe dans mon bureau, sourd à l’intervention de ma secrétaire, et m’a littéralement mis entre les bras un gros paquet, en me souhaitant une bonne année de la part d’une société immobilière dont je tairai le nom. J’ai à peine eu le temps de répondre que je ne souhaitais pas recevoir de tels cadeaux, qu’il était reparti. La réunion de la commission de concertation avait lieu 15 jours plus tard ; l’avis rendu par la Commune, dûment motivé, a été défavorable… pour la seconde fois. J’ai partagé les chocolats ; nous les avons mangés, sans vergogne. Ils étaient de qualité.

Par contre, il m’est arrivé, à quelques reprises, de recevoir du courrier faisant du chantage électoraliste. Inutile de préciser que cela n’a eu aucune influence sur l’avis que j’ai rendu sur le dossier.

Une autre difficulté n’est pas facile à gérer : les demandes de traiter un dossier en priorité, parce qu’il y a « urgence ». Toute la difficulté réside alors dans l’appréciation de ce qui mérite d’être une exception légitime à la règle.

Les motifs avancés sont d’ordre personnels, familial ou financier. Ils apparaissent toujours comme déterminants aux yeux de la personne en difficulté.

Il n’est pas toujours possible d’accéder à ce type de demande, aussi justifiée paraisse-t-elle. La procédure d’instruction d’une demande de permis est strictement régie par la loi ; on ne peut sauter des étapes ni raccourcir les délais nécessaires. Par ailleurs, faire passer un dossier « au sommet de la pile » parce que l’on a été sollicité personnellement est une pratique dont le principe heurte ma conception de la démocratie. Il m’est cependant arrivé de donner des instructions en ce sens, dans des cas exceptionnels.

Dans le domaine des privilèges accordés aux élus

Dans un tout autre domaine que celui des dossiers d’urbanisme, se pose le problème des avantages inhérents à leur fonction qui sont concédés aux mandataires publics. Une question de bonne gouvernance dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle est d’actualité !

C’est ici l’occasion de souligner qu’à la commune d’Uccle, aucun défraiement n’est octroyé aux échevins. Il n’est pas question de remboursements de frais de représentation, de téléphone ou de transport relatifs à la pratique habituelle de leur mandat.

Le pouvoir de séduction de l’argent est-il si puissant

que tant de responsables de haut niveau y résistent si mal ?

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