Le vélo est pour moi un très vieil ami.
Quelle merveilleuse façon de s’imprégner des paysages,
tant par les yeux que par les senteurs.
Quel mode de déplacement sans contraintes,
jalonné de pauses et de contacts diversifiés !
La promotion du vélo à Uccle par Ecolo
En tant que parti d’opposition nous avons milité activement en faveur des « sens uniques limités » (SUL) et aussi pour que le vélo ne soit pas considéré seulement comme mode de loisir mais aussi comme un mode de déplacement utile au quotidien (notamment dans une perspective d’intermodalité et de déplacement scolaire).
L’action a continué au sein de la majorité arc-en-ciel.
La promotion de la mobilité cycliste relevait de mes compétences échevinales (mais malheureusement pas celle des règlements de circulation ni celle de l’implantation des infrastructures, ce qui limitait mes moyens d’action).
Des avancées ont cependant été obtenues :
multiplication des parkings publics à vélo et exigences imposées dans la délivrance des permis d’urbanisme privés ;
mise en place précoce des SUL, malgré les vives réticences de la majorité des membres du Conseil communal persuadés du danger d’une telle innovation contre toute argumentation rationnelle (meilleure sécurité du cycliste qui voit la voiture arriver ; aucun accident depuis la mise en vigueur des premiers SUL à Etterbeek ; possibilité d’éviter les artères à grand trafic et à voie de tram…).
institution d’une prime aux fonctionnaires communaux qui choisissent de rejoindre leur travail à vélo ; – expérimentation d’un itinéraire communal vers l’athénée d’Uccle (sans grand succès vu le manque de relais de la part des autorités scolaires !) ;
mise sur pied de deux expériences de ramassage scolaire par une action coordonnée entre les échevinats de l’Environnement et de l’Education (avec un succès croissant pour l’école communale d’Uccle-centre dont le directeur est particulièrement motivé) ;
diffusion d’une information didactique aux citoyens avec édition d’une carte actualisable « d’Uccle-cyclable » ;
institution d’une brigade cycliste de surveillance policière.
participation chaque année à la journée « Dring dring » organisée par Pro Vélo (avec prix du « guidon d’or » en 2002).
Un modeste début ; qui n’a pu se concrétiser que par un effort tenace de contagion culturelle de la part des Ecolos et des associations citoyennes (dont la section locale du GRACQ, très dynamique à Uccle) face à des partis dont le moins que l’on puisse dire est que le vélo ne fait pas partie de leurs priorités
Le retard de la ville de Bruxelles en matière de circulation cycliste !
Les déplacements cyclistes ne représentent encore que moins de 5% du total. C’est beaucoup moins que l’objectif des 10% annoncé par les PRD (Plans Régionaux de Développement).
Très peu de travailleurs ont pris l’habitude de se déplacer à vélo dans Bruxelles. Les ministres régionaux Evelyne Huytebroek et Pascal Smets viennent de les y encourager, en septembre 2007, par l’idée du « Friday Bikeday ». Un tiers des Bruxellois se sont pourtant déclarés prêts à se déplacer régulièrement à pied ou à vélo plutôt qu’en voiture dans un sondage du Soir début 2007. Bien sûr ce n’est qu’un sondage !
Le relief bruxellois n’est pas l’explication première de cette désaffection (les cyclistes astucieux parviennent à éviter les fortes pentes et les vélos assistés d’un moteur électrique se multiplient) ; ni la météo (les cyclistes au quotidien témoignent du fait que la pluie est moins fréquente qu’on ne le croit !).
Le principal obstacle : le sentiment d’insécurité
Une augmentation du nombre d’adolescents et d’enfants se rendant à l’école à vélo désengorgerait de manière substantielle les voiries uccloises à l’heure de pointe du matin. Mais c’est la crainte de l’accident qui explique les vives réticences des parents. On peut les comprendre.
Le choix régional a été fait d’opter pour des « itinéraires cyclables » (ICR) avec marquage au sol plutôt que des véritables « pistes cyclables ». Les 19 itinéraires radiaux rejoignant le centre ville seront réalisés pour 2009.
Le premier finalisé a été l’itinéraire au départ de Uccle. Il comporte deux branches qui se rejoignent chaussée de St Job. Force est de constater que sa fréquentation est encore très limitée.
Sur la majeure partie de ces itinéraires, les vélos ne sont pas séparés de la circulation motorisée. D’où un sentiment de relative insécurité pour ceux qui ne sont pas des cyclistes chevronnés. Par contre ces itinéraires cyclables présentent l’avantage d’une continuité sécurisante à travers les carrefours que n’offrent pas les tronçons de pistes cyclables. Et ils sont la seule alternative possible dans les nombreuses voiries trop étroites pour envisager l’aménagement d’une bande de circulation réservée aux cyclistes.
Le plan communal de mobilité ucclois (PCM) prévoit judicieusement 4 itinéraires cyclables communaux complémentaires du réseau des ICR avec plusieurs liaisons de courtes distances ; ainsi que l’aménagement de quelques tronçons de pistes cyclables séparées du trafic automobile.
Je crains cependant que la priorité ne soit pas accordée par le nouveau Collège (MR-PS) à ce type de mesures dans la mise en œuvre d’un plan qui s’inscrit dans des perspectives de court, moyen et long terme.
Les « citybike » ou vélos partagés : un espoir pour l’avenir ?
Il s’agit de stations urbaines mettant à disposition du public des vélos en location pour des déplacements de temps limité. Ce service s’est développé à Lyon et à Vienne et, plus récemment, à Paris et aussi à Barcelone (où le système connaît un franc succès).
A Barcelone ces vélos sont réservés aux habitants de la cité, pour un abonnement annuel de 24 € seulement. Ils sont disponibles dans un très grand nombre de sites bien répartis dans l’espace urbain. Une autre possibilité de location (plus limitée et plus coûteuse) est offerte aux touristes.
Sous le nom de « Cyclocity » la commune de Bruxelles-ville a tenté l’expérience à la veille des élections communales de 2006 (une première en Belgique).
Les infrastructures ont été mises en place par la firme publicitaire JC Decaux (dans le cadre d’un contrat de mobilier urbain plus large avec la Commune). 250 vélos seulement répartis en une vingtaine de stations localisées uniquement dans le « pentagone ».
Le démarrage a été lent. Le prix de la location a paru excessif (je crois que la gratuité de la première demi-heure serait une amélioration intéressante). A l’issue de cette expérience au résultat mitigé, l’idée s’est imposée qu’il faudrait élargir l’espace géographique du service avec une plus forte densité des stations.
Un projet régional de vélos partagés (« Villo ») est en train de se concrétiser (400 stations et 5.000 vélos louables). Un projet très louable mais qui prête malheureusement lui aussi le flanc à la critique.
Fondamentalement parce qu’il est toujours financé par la publicité. Un appel d’offre a été lancé par le Gouvernement régional début 2008 ; le marché a été attribué à Decaux, ce que Clear Chanel conteste en recours. Par ailleurs se pose le problème du morcellement des compétences en matière de mobilier urbain entre les 19 communes et certaines contestent le choix des emplacements prévus. Enfin, l’accord conclut avec la société Decaux ménage à cette dernière de très larges espaces publicitaires exonérés de toute taxation.
En guise de conclusion, un signe des temps :
L’offre d’un vélo pliable à l’achat d’une voiture par la firme Renault !