L’expression est aujourd’hui classique pour désigner la classe d’âge des « seniors ».

Ne serait-elle pas devenue désuète à l’heure où se profile un « quatrième âge »

qui succède à celui de la retraite encore active et dynamique ?


Les personnes âgées (il est de bon ton de parler aujourd’hui des « aînés » plutôt que des « vieux » !) constituent une part relative de plus en plus grande des populations occidentales. Résultat combiné de la chute des taux de mortalité et de natalité.

Uccle ne fait pas exception. D’autant plus que l’offre insuffisante de logements à un prix accessible fait fuir bon nombre de jeunes ménages avec enfants.

Mais, spécificité uccloise, une forte proportion des seniors dispose d’un revenu élevé.

Le territoire communal ne compte pas moins d’une trentaine de résidences pour personnes âgées ! Presque toutes sont des établissements privés (le home Brugmann excepté, qui dépend du CPAS). La majorité d’entre eux demande des prix qui ne sont abordables que pour des seniors à niveau de vie aisé.
Cette singularité est à souligner dans une Belgique où 21% des aînés sont sous le seuil de pauvreté (parce qu’ils doivent vivre avec une petite pension qui n’est pas liée à l’évolution des salaires). Une inégalité sociale d’autant plus inadmissible que la solitude des personnes âgées aggrave leur précarité.

Les seniors ucclois forment une collectivité qui vit malheureusement relativement repliée sur elle-même.

Nous avons depuis longtemps, à Uccle, un « Service Ucclois du Troisième Age » (S.U.T.A) sous la tutelle de l’échevinat de l’Action sociale. Ce n’est pas un hasard : les plus de 65 ans représentent près du quart de la population communale. Leur poids électoral est important !

L’asbl du S.U.T.A édite un journal mensuel baptisé « Allo senior ». Il y est proposé de nombreuses activités à dominance « culturelle » (conférences, ateliers, visites, voyages…) malheureusement relativement coûteuses. Six centres récréatifs (les « maisons des seniors ») proposent des repas de midi pour une somme modeste. Des après-midi dansantes sont régulièrement organisées.

Une politique volontariste favorisant les contacts intergénérationnels devrait être impulsée. Elle permettrait de valoriser des trésors cachés : le savoir et l’expérience des personnes âgées ; comme aussi le temps dont elles disposent une fois terminée leur vie active.

Ceci m’amène à reconnaître que mon opinion sur la question du bénévolat a évolué depuis que je me suis exprimée à ce sujet dans « l’Atlas thématique d’Uccle » édité par notre groupe Ecolo en 1997. Nous y dénoncions un double risque : fonder une politique sociale sur le bénévolat peut conduire un pouvoir public à esquiver ses responsabilités ; l’amateurisme des volontaires ne répond pas toujours efficacement aux besoins rencontrés.

Je pense aujourd’hui que l’appel au volontariat des personnes âgées est une bonne initiative dans une commune comme la nôtre. Dans l’intérêt des aînés eux-mêmes comme de celui de la collectivité. Mais avec un encadrement discret par le pouvoir public et pour autant que cela ne dispense pas de pallier les lacunes du service public.

La civilisation occidentale a pris l’habitude de « ghettoïser » ses vieux.

L’exemple des sociétés d’Afrique noire est ici à méditer.

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