Fin septembre 2007. Des drapeaux belges fleurissent aux fenêtres ; chaque jour plus nombreux. Symbole très explicite d’un refus citoyen d’une partition de notre pays.

Je serais presque tentée de faire de même. Je n’aime pourtant pas les drapeaux nationaux.

Car ils exaltent l’idée d’un nationalisme fondé sur une puissance guerrière.

Le symbole, au sens étymologique, rassemble et fait lien.

Il ne relève pas seulement d’une réalité matérielle et tangible

mais aussi de la représentation mentale et du sens.


Tout peut prendre une signification symbolique : les éléments naturels, les objets, les formes, les couleurs, certaines personnalités… Un mot ou une image deviennent symbole lorsqu’ils impliquent quelque chose de plus que leur sens premier.

Il peut s’agir aussi d’une disposition dans l’espace : il y a par exemple toute une symbolique de l’espace intéressante à analyser dans la disposition des lieux d’une cour d’assises. Et la disposition des acteurs en séance publique de commission de concertation n’est pas sans importance !

Une ville est parsemée de lieux symboliques qui ont du sens, même si ce qu’ils représentent n’est pas compris de tous. Les plans du centre urbain, les tours érigées par les grandes entreprises ou les oeuvres qui marquent les entrées de ville en sont de bons exemples.

Les symboles sont un langage qui joue dans le registre de l’émotion. Ils sont capables de rassembler les hommes autour de valeurs communes. Très diversifiés selon les cultures, ils jouent un rôle essentiel dans toutes les sociétés humaines. Il n’est pas toujours facile d’en décoder le sens.

Découverte passionnante de la signification des signes divers graphiques peints sur les tissus « bogolans » par les Bambara du Mali. Superbe symbole, dans un film récemment passé à la télévision : l’envoi dans le ciel, par un militant pacifiste, de cerfs-volants jaunes en forme d’étoile juive.

La vie politique est riche en symboles visuels. Depuis les monuments jusqu’aux places et insignes distinctifs des « personnalités », en passant par les cérémonies commémoratives et les sigles et affiches auxquels s’identifient les différents partis. Sans oublier bien sûr les drapeaux, communal, régional, national, européen !

Personnellement, je suis peu sensible à la symbolique officielle telle qu’elle est si souvent brandie à des fins de mise en valeur partisane ou personnelle. Et j’ai tendance à trouver dérisoire, voire déplacée, l’importance que certains élus politiques attachent aux « honneurs dus à leur rang ».

Une liste électorale a aussi une portée symbolique. Par la place donnée aux femmes, aux Belges d’origine immigrée, aux jeunes ; par le choix de la tête de liste et aussi de la personne qui « pousse » la liste.

Bien qu’ayant annoncé que je ne comptais pas poursuivre mon mandat politique, j’ai accepté, pour les dernières élections communales de 2006, de figurer sur la liste Ecolo à la dernière place. Non sans hésitation, mais parce que j’y voyais un double symbole. Celui de la reconnaissance par mon groupe local du travail effectué dans la majorité ; et celui de ma confiance dans la capacité d’action des écologistes ucclois pour l’avenir. Un geste symbolique d’autant plus nécessaire que notre image avait été quelque peu discréditée suite à la rupture de l’échevin Guy de Halleux avec le parti fin 2005.

Je suis particulièrement sensible aux images symboliques qui expriment une idée mieux que bien des mots, celles qui nous touchent par la justesse de l’analogie ou l’adéquation de la forme avec le fond.

Le symbole graphique du yin et du yang. L’arbre stylisé d’Ecolo qui renaît à la vie.

La bougie d’Amnesty. La main du « Touche pas à mon pote ».

Et aussi la petite statue baptisée « Tendresse » face à la maison communale d’Uccle…

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