Une de nos locataires d’une parcelle potagère sur le plateau Avijl m’a dit un jour
qu’elle aimait venir s’y asseoir, longuement, « pour écouter le silence ».
Je la comprends. Moi aussi, je savoure le silence du coin de montagne
perdu dans les alpages où je vais me ressourcer chaque année.
Les nuisances sonores sont parmi les plus difficiles à supporter. C’est du bruit que se plaignent le plus les habitants de Bruxelles.
Cependant, la sensibilité des uns n’est pas celle des autres ; la plupart des jeunes sont aujourd’hui tellement habitués à vivre dans une ambiance musicale de forte intensité qu’ils se sentent perdus lorsqu’ils en sont privés. Peut-être par peur de se retrouver seuls avec eux-mêmes ?
Apprécier le silence est une chose.
Savoir se taire en est une autre.
Tout mandataire politique a des obligations à cet égard.
C’est ce qu’on appelle « le devoir de réserve ».
Devoir de réserve à respecter en ce qui concerne les problèmes personnels de certains fonctionnaires dont il a été débattu en collège.
Devoir de réserve que je me suis toujours imposé à propos des dossiers d’urbanisme (face aux demandes insistantes des riverains, des maîtres d’ouvrage et des journalistes), entre le moment de la clôture de l’enquête publique et celui de la commission de concertation. Pendant cette période de l’instruction, il en en effet nécessaire que l’analyse du dossier puisse se faire à l’abri de toute pression.
Devoir de réserve, enfin, lorsque des décisions collégiales n’étaient pas conformes à ce que je souhaitais ; d’autant plus difficile à respecter lorsque c’est à moi qu’il appartenait de les défendre publiquement !
Le fait que je ne sois plus tenue au silence me permet aujourd’hui
témoigner largement de mon expérience politique.
Sans tabou.
Mais avec la volonté d’éviter les règlements de compte politiciens.