Motivation : « Relation d’un acte aux motifs qui l’expliquent ou le justifient ».

Etre motivé : « Le fait d’avoir envie de, d’être dynamisé par ».

Encore un mot à double sens ?


Premier sens : la motivation des permis d’urbanisme délivrés par les pouvoirs publics

Vu l’obligation de motiver les actes administratifs imposée par la loi du 29 juillet 1991 ;

Considérant le droit fondamental de l’individu d’être informé des motifs qui sous-tendent une décision le concernant ;

Considérant que la motivation doit être adéquate et clairement précisée dans l’acte ;

Considérant que l’emploi de formules stéréotypées non étayées ne suffit pas à justifier d’un examen des circonstances de fait ;

Considérant que l’octroi de dérogations aux plans ou règlements doit faire l’objet d’une attention particulière ;

Considérant que les raisons d’une non prise en compte de certaines des réclamations exprimées lors de l’enquête publique doivent être explicites ;

Considérant que la motivation doit faire apparaître la justification d’un revirement d’attitude de la part de l’autorité administrative ;

Considérant que selon une jurisprudence constante l’octroi ou le refus d’un permis de régularisation d’une infraction doit être fondé sur l’appréciation des prescriptions réglementaires et de la conception d’un bon aménagement des lieux en vigueur au moment où les travaux ont été exécutés, et non au moment de la délivrance du permis …

Ce pastiche du style habituel en urbanisme vise à faire comprendre combien difficile est la rédaction de la motivation des permis. Or c’est en fonction de ces exigences (dont l’énoncé ci-dessus n’est pas limitatif !) que le Conseil d’Etat jugera du bien fondé des recours introduits contre la décision de l’autorité délivrante.

« La motivation en urbanisme est une combinaison de savoir et de savoir-faire »,

écrit très justement le juriste Bernard Pâques.

Une science et un art dans lesquels architectes et juristes communaux

ont dû apprendre à exceller !

Second sens du mot

Il pourrait se prêter à bien des commentaires ! Plutôt que de parler de la motivation des fonctionnaires (très inégale !), je voudrais évoquer ici la motivation des jeunes.

Contrairement à ce que l’on dit souvent, j’ai côtoyé beaucoup de jeunes motivés.

Intéressés par leurs études ; animés d’un idéal social ou politique. Des ados dynamiques, dont les yeux brillent et qui acceptent de faire un effort pour concrétiser leurs rêves, cela existe, aujourd’hui comme hier.

Il n’en est pas moins vrai que l’inquiétude face à leur avenir et la consommation régulière de drogues douces telles que le cannabis engendrent une réelle démotivation chez trop d’entre eux. La génération du « bof » masquait souvent des intérêts bien cachés. Celle du « hasch » a tendance à s’alanguir dans une évasion conviviale aux effets pervers.

L’échevin Ecolo de la Jeunesse, Guy de Halleux, a mené à cet égard une expérience très féconde dans les écoles secondaires uccloises de tous les réseaux d’enseignement. Sous le titre « Dépendances, nous avons des choses à nous dire » il s’agissait d’un « théâtre-action » réunissant de grands élèves et certains de leurs parents, dans l’objectif de rouvrir le dialogue sur la question des assuétudes (entre parents et ados et entre la Commune et l’école).

A la réflexion, ces deux usages courants du mot dans la langue française

ne seraient-ils pas sémantiquement fort proches ?

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