En 2000, puis en 2006, le score électoral ucclois du Front national

et du Vlaams Blok (devenu Vlaams Belang) furent négligeables.

 Aucun de ces deux partis ne fut représenté au conseil communal.


A l’issue des élections communales de 1994, le Front National avait pourtant récolté deux sièges sur les 41 du conseil. Passé le choc, unanimement ressenti par tous les élus des partis démocratiques, nous avons pris ce mal en patience ; d’autant plus aisément que les interventions des élus FN furent particulièrement rares. Je me souviens cependant que l’une d’entre elles, d’un racisme affligeant, suscita une interruption de séance pleinement justifiée.

Une communication pernicieuse même en dehors des périodes électorales

Fin 1996, un tract du Vlaams Blok envahit nos boites aux lettres. On y retrouvait les trois composantes habituelles de l’idéologie d’extrême droite : nationalisme exacerbé, xénophobie conduisant à des propos résolument racistes, poujadisme se complaisant dans le dénigrement de toute la classe politique. Ce fut l’occasion pour le conseil communal d’adopter à l’unanimité (y compris le vote des deux conseillers FN !) une motion dénonçant ces propos inacceptables.

Il fut nécessaire de reconduire cette démarche de protestation unanime en novembre 2003, face à la diffusion d’un nouveau tract du VB sur lequel figurait en couverture la maison communale.

Le Conseil communal d’Uccle réuni le 27 novembre 2003

A pris connaissance du tract bilingue émanant du Vlaams Blok

et distribué sur l’ensemble du territoire de la Commune ;

Constate que ce tract contient des affirmations simplistes et tendancieuses, contraires aux principes fondamentaux de liberté et d’égalité contenus dans la Constitution belge ;

Que sa présentation équivoque pourrait faire croire qu’il s’agit

d’un document émanant du pouvoir communal ;

Condamne formellement le contenu de ce document et réaffirme son attachement aux principes de liberté, de tolérance et d’égalité qui sont à la base de notre société démocratique.

Une réfutation malaisée

Dénoncer la désinformation de l’extrême droite n’est pas chose facile.

Un groupe de membres de la régionale Ecolo de Bruxelles a réalisé en 1999 une brochure à laquelle j’ai activement collaboré. Elle réfute tous les aspects des projets politiques du Vlaams Blok et du Front national. En faire usage lors des contacts avec la population s’est avéré malaisé : autant le discours de ces partis est simpliste, autant la contre argumentation est complexe. Cette idéologie parle aux tripes alors que nous faisons appel à la raison.

A l’époque, ces partis tentaient d’apparaître comme compétents dans tous les domaines de l’exercice du pouvoir. Leur propagande électorale de 2007 baisse le masque : on n’y trouve plus que les deux leitmotivs de l’insécurité et de l’immigration (avec bien sûr une insistance sur l’islam).

Les inégalités sociales font le lit de l’extrême droite

Manuel Abramowicz affirmait dans le Soir du 10 mars 2007 que « la seule manière de combattre efficacement l’extrême droite est de lutter globalement contre les inégalités sociales » ; tout en soulignant avec pertinence la contradiction entre les slogans « sociaux » des partis d’extrême droite et le système économique ultra-libéral qu’ils prônent par ailleurs.

L’action efficace du CPAS ucclois et de la société de logements sociaux (la SUL) ont probablement contribué à l’absence d’élus d’extrême droite au conseil communal depuis 12 ans.

La vigilance s’impose cependant ; l’actualité européenne nous le rappelle.

Car comme le disait Brecht,

« le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde ».

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