Le temps des études est marqué par l’obligation de se soumettre à une évaluation régulière de ses capacités et réalisations. Mon métier d’enseignante m’a ensuite fait passer « de l’autre côté » : c’était désormais à moi qu’il appartenait d’évaluer au mieux les performances de mes étudiants. Ma vie politique fut un retour à l’âge d’être évaluée par les autres !
Un élu est mandaté. Il est normal qu’il doive rendre des comptes à ceux qui lui ont conféré son mandat. Des comptes, il doit donc en rendre à ses électeurs ; mais aussi aux militants de son groupe politique.
Chez Ecolo, la pratique du débat interne et de l’évaluation continue des élus est exigeante. Certains l’ont appris à leurs dépens. Les exigences de démocratie interne sont une spécificité des partis verts, gage de l’intégrité de ses mandataires et aussi d’indépendance à l’égard de toute pression extérieure.
Il est habituel qu’en fin de législature la majorité au pouvoir dresse un bilan de ses réalisations ; le collège arc-en-ciel a essayé de le faire objectivement à la fin de l’année 2006. Ce qui n’a pas empêché l’opposition d’épingler, comme de coutume, tout ce qui n’a pas été réalisé ! Au citoyen de juger.
Un aspect particulier de l’évaluation en politique est malheureusement souvent négligé : la concrétisation des plans pluriannuels qui ont été adoptés sous la forme de déclarations d’intention sans avoir force de loi.
Il s’agit, par exemple, des « Plans communaux de mobilité » ou des « Plans régionaux de développement » (PRD) et des « Plan déchets». Ils ont généralement fait l’objet d’une longue étude et d’une large consultation publique, pour un résultat trop souvent décevant !
Dans quelle mesure les objectifs que l’on s’était fixés ont-ils été atteints ? Quelles sont les raisons qui expliquent les résultats décevants ? Les moyens budgétaires ont-ils été suffisants ? … Ces questions sont essentielles ; elles devraient d’ailleurs être posées régulièrement, de manière à pouvoir réajuster l’action, si nécessaire, en cours de mise en oeuvre du plan. Si les objectifs d’un plan n’ont pas été chiffrés au départ, l’évaluation sera difficile, voire impossible.
Mes partenaires au Collège ont cependant refusé ma demande que les objectifs du PCM (Plan Communal de Mobilité) soient quantifiés et aussi programmés dans le temps avec plus de précision. Je n’ai pu que le regretter.
L’engagement pris par le nouveau Collège de réaliser un « agenda 21 local » exigera l’acceptation d’un processus d’évaluation des résultats beaucoup plus exigeant.