« Dans la discussion large et franche de nos destinées, présumons toujours que l’opinion qui diffère de la nôtre est inspirée d’intentions sincères et généreuses. »
(Victor de Laveleye sur les ondes de la BBC en 1944)
Victor de Laveleye était un cousin de mon père. Il s’est fait connaître en tant que responsable à Londres de « Radio Belgique » pendant la guerre 40-45. Beaucoup ont gardé le souvenir de ses discours qui soutenaient le moral de la population belge occupée par les nazis. Peu de gens savent que c’est lui qui a inventé le signe « V » : V, a-t-il dit – comme me l’a rapporté un témoin direct – V comme victoire, comme victory, comme vrijheid… et comme Victor » !
Son appel au respect de l’autre résonne en moi pour deux raisons : mon habitude de faire confiance aux gens, a priori ; et aussi mon expérience positive de participation dans un collège ucclois composé de membres de quatre tendances politiques (PRL – FDF – Ecolo et PS).
Bien sûr nous n’étions pas toujours d’accord dans le Collège arc-en-ciel ! Il était évident que nos priorités n’étaient pas les mêmes. Et sur certaines questions nous nous sommes nettement opposés.
Mais au terme de ces 6 années, je garde le sentiment que la confrontation de convictions politiques différentes n’empêche pas que naisse une réelle estime entre adversaires-partenaires. Une estime fondée sur le respect d’un travail sérieux au service d’engagements authentiques et sur le sentiment d’une confiance réciproque.
J’ai été plus particulièrement touchée, après mon départ, par la manière dont il est arrivé à mon successeur Marc Cools de faire publiquement référence positive à mon action. Un tel comportement n’est pas courant en politique. Il témoigne de la qualité des relations de collaboration que nous avons réussi à nouer pendant 6 ans.