Rares sont ceux qui, à gauche surtout, mais à droite aussi, ne se disent pas « progressistes ». Et pourtant, ce mot est de plus en plus ambigu et recouvre des notions que l’on peut considérer comme carrément opposées. Nous allons donc tenter ici de montrer que l’on peut se distancer de la foi dans le « progrès » sans être un vil conservateur, voire un monstrueux réactionnaire mais, bien au contraire, quelqu’un qui souhaite une évolution de la société vers un mieux.

La notion de progrès est plutôt récente. Dans son acception actuelle, elle est née au XVIIIème siècle[[Le mot latin progressus désignait à l’origine l’avancée d’une troupe militaire, sa progression, et signifie donc aller de l’avant (mais on ne sait si elle marche vers la victoire ou vers la défaite…).

]] avec les Lumières. On pourrait dire que c’est Condorcet, en 1793, qui l’a synthétisée dans son ouvrage Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain. Il y résume les travaux des Encyclopédistes et imagine un avenir de la société progressivement éclairé par la Raison, l’éducation, les connaissances, les découvertes scientifiques et techniques. C’est cette vision du Progrès (avec un P majuscule) qui va s’imposer au XIXème et ensuite au XXème siècle, avec une foi de plus en plus orientée vers la science et les technologies.

On peut considérer que l’idée de progrès est consubstantielle à la modernité occidentale. Dans la plupart des autres civilisations, on trouve une conception du temps circulaire, avec un éternel retour du même. Même en Occident, le christianisme dominant ne prônait pas un progrès de la société. Chacun devait s’efforcer vers un progrès moral qui le préparerait au salut dans le monde d’après la mort, mais il n’y avait guère de mythe du progrès sociétal.

Par contre, le capitalisme né dans les campagnes anglaises au XVIIème siècle et puis dans l’industrie au XVIIIème siècle fut fort logiquement le porteur le plus intéressé pas cette notion de progrès matériel sur lequel il s’appuya pour développer les techniques qui lui permirent de développer le capitalisme industriel et financier.

Le philosophe allemand Max Scheler (1874-1928), dans Trois essais sur l’esprit du capitalisme[[Scheler Max, Trois essais sur l’esprit du capitalisme, Coll. La chose à penser, Editions Cécile Defaut, 2016.

]] montre combien les notions de progrès technoscientifique et le capitalisme sont liés. Selon lui, la bourgeoisie, devenue classe dominante au début du XIXème siècle, est poussée par un moteur psychologique qu’il nomme « ressentiment ». Classe intermédiaire, elle est en effet à la fois obsédée par la peur d’être ravalée aux rangs inférieurs de la société, dont elle ne se distingue que par de plus grandes possessions et par la détestation de la domination des nobles qui limite son ascension. S’ensuit une détermination réactive au type aristocratique des valeurs de la bourgeoisie: contre le courage et l’amour du risque elle développe la méfiance, la recherche de sécurité et de garanties; à la prodigalité et la magnanimité elle préfère l’économie et le calcul des intérêts; et, contre la confiance dans un monde ordonné par Dieu, elle craint une nature essentiellement hostile qu’il faut maîtriser grâce à la science et la technique.

Déjà alors, il y eu des résistants à cette logique qui détruisait tous les savoir-faire des artisans pour les remplacer peu à peu par le machinisme où les travailleurs étaient interchangeables car n’ayant guère besoin de compétences ou d’expérience. En Angleterre, les luddites (leur meneur était un certain Ludd), des artisans mis au chômage, tentèrent, en vain, de s’opposer à la multiplication des métiers à tisser. Lançant leurs sabots dans ces machines qui les disqualifiaient, ils laissèrent le mot « sabotage » en héritage. Jusqu’il y a peu, les luddites furent considérés comme de vulgaires terroristes alors qu’ils n’étaient sans doute que des résistants à l’ordre nouveau qui se mettait en place.

Sur un plan plus théorique, le XIXème siècle vit le triomphe du scientisme avec Auguste Comte (1798-1857) qui, bien que niant toute transcendance, organisa sa pensée sous le nom de « religion de l’humanisme » avec un catéchisme, 9 sacrements et un appel au sacerdoce… scientifique. Pas facile de sortir de la religion puisque, tout comme Robespierre, autre adorateur de la Raison qui créa le culte de l’« Etre suprême », il passa aussi par une forme religieuse pour promouvoir sa pensée qui fut qualifiée de positivisme scientifique. Comte popularisa le terme de « sociologie » et inventa celui d’« altruisme », cet opposé de l’égoïsme.

Si science et capital s’unissaient pour mettre l’Europe en coupe réglée, ceux qui s’opposaient à ce progrès antisocial ne remirent pas en cause le progrès, que du contraire. Après des années de luttes sociales, en France notamment, les Leroux, Fourrier, Proudhon et autres Godin furent discrédités par un certain Marx qui qualifia leur socialisme d’« utopique » alors que lui développait ce qu’il qualifia de socialisme scientifique. Vainqueur des anarchistes et des socialistes après des années de durs combats, le marxisme sanctifia un autre progrès. Non seulement les sciences et techniques devaient concourir à sortir le peuple de la misère capitaliste mais le triomphe des prolétaires était inscrit dans les astres suivant la doctrine du matérialisme historique. Ainsi, pendant près d’un siècle, les deux concurrents, capitalisme et communisme, s’affrontèrent mais avec le même objectif : organiser un « progrès » matériel, quantitatif et appuyé sur les sciences et techniques pour faire triompher le marché d’un côté et l’Etat socialiste de l’autre. Les prolétaires qui devaient établir leur dictature d’un côté et être de braves travailleurs soumis de l’autre, résistèrent tant bien que mal à ces pseudo-progressismes qui n’étaient finalement que des économismes au service de la production de toujours plus de choses, devenue le seul indicateur de progrès sous l’acronyme PIB.

Le début du XXème siècle a connu la diffusion des inventions techniques dans la société et le slogan de l’Exposition universelle de Chicago de 1933 résuma bien l’état d’esprit, plutôt effrayant: « La science découvre, l’industrie applique, l’homme s’adapte ». Un sommet de cette exaltation matérialiste fut sans doute atteint en Italie, entre 1909 et 1920 où se développa le mouvement littéraire et artistique du Futurismo. Impulsé par Filippo Marinetti, le futurisme prônait l’amour de la vitesse (avec l’automobile comme objet culte), de la machine et défendait la nécessité de la violence pour débarrasser l’Italie du culte archéologique du passé. Marinetti développa ses idées jusqu’à leur terme logique, proposa le social-darwinisme (élimination des plus faibles) et prôna la guerre comme « seule hygiène du monde ». Le fascisme doit évidement beaucoup à cette acmé du progrès dans sa vision technico-matérialiste.

Cependant, encore bien faibles, quelques voix se firent entendre pour remettre en cause les deux versions, capitaliste et étatiste, du progrès productiviste industriel. Dans des registres très différents, on trouve l’œuvre de l’écrivain Jean Giono, les actions de Mahatma Gandhi ou les thèses de Richard Gregg. Les livres du pacifiste Jean Giono (1895-1970), magnifiant la vie simple des paysans de Haute-Provence, ont fait dire à son biographe Jean Carrière, que Giono dénonce « une société sur le déclin incapable d’inventer ses propres mythes, incapable surtout de se rendre compte que sa rage de traquer les mythes et de les soumettre à l’analyse pseudo-scientifique fabrique le plus déplorable des mythes : le mythe de la démythification ». L’Indien Gandhi (1869-1948), en lutte pour l’indépendance de son pays, refusa lui aussi le mythe du progrès technologique et si le drapeau de l’Inde porte en son centre un rouet, c’est pour signifier la volonté de maîtrise des outils que le rouet symbolise. En 1936, le non-violent états-unien Richard B. Gregg (1885-1974), inspiré par les idées de Gandhi, écrivit La valeur de la simplicité volontaire[Gregg Richard B. La valeur de la simplicité volontaire, Vierzon, Editions le Pas de côté, 2012. [http://www.lepasdecote.fr/?p=313.

]] où il remet en question le système techno-productiviste.

Mais c’est sans doute l’historien états-unien Lewis Mumford (1895-1990), spécialiste des sciences et techniques, qui, le premier, a produit l’analyse la plus argumentée du système industriel[Mumford Lewis, [Le Mythe de la machine, 2 volumes, (1967-1970), Paris, Fayard, 1974.

]]. Il a affirmé que ce qui fait la spécificité de l’être humain ne réside pas principalement dans l’utilisation des outils (la technique) mais dans l’utilisation du langage (les symboles). Critiquant à la fois le taylorisme et le stakhanovisme (du nom de cet ouvrier soviétique modèle car hyper-producteur sans repos), Mumford fut inquiété lors de la période du Mac Carthysme et trop peu écouté. Il a créé le terme de « méga-machine » pour décrire le système militaro-industriel. Les objecteurs de croissance ont reconnu ce qu’a apporté et Mumford a droit à un volume dans la série des « Précurseurs de la décroissance »[[

Thierry Paquot et Lewis Mumford, Lewis Mumford pour une juste plénitude, Neuvy en Champagne, Le passager clandestin, Les précurseurs de la décroissance, mars 2015.

]]. On peut penser que le Charlot des Temps modernes de Chaplin (1936), quasi broyé par la chaîne de production industrielle, est la victime symbolique des cette méga-machine.

En Europe, celui qui, le premier, a remis en cause l’impérialisme technologique comme seule forme du progrès, fut Jacques Ellul (1912-1994). Ce philosophe théologien (protestant), libertaire, critiquant Marx à partir de Marx, a produit une œuvre littéraire plus que conséquente et, dès 1954, avec La Technique ou l’enjeu du siècle[[Ellul Jacques, La technique ou L’Enjeu du siècle, Paris, Economica, Les classiques des sciences sociales, 2008 [1954]. La Technique ou l’enjeu du siècle a connu une destinée singulière. Refusé par deux éditeurs, il a finalement été publié dans une collection universitaire à faible tirage et a très vite été épuisé et très tardivement réédité, il n’a cessé d’être lu et pillé, même si ceux qui l’ont utilisé ne l’ont pas toujours cité. Aux États-Unis, il est constamment réédité en collection de poche et est inscrit au programme des lectures obligées (text-books) de la plupart des universités. Il a également eu une grande influence chez les dissidents des pays de l’Est

]], il a dénoncé l’impasse dans laquelle conduisait le système technicien, forme déifiée du progrès matérialiste. Il y montre comment le système technicien, échappant à tout contrôle, domine la masse des hommes et leur ôte tout capacité d’action individuelle libre.

Un autre penseur très critique de la société industrielle et de sa conception erronée du progrès est Ivan Illich (1926-2002), ami d’Ellul, qui a développé la notion de contre-productivité. Il a montré pour l’école, la santé, la mobilité… que, passé un certain stade, le développement irréfléchi de la technique devient négatif et annihile les progrès qu’il a antérieurement pu contribuer à faire naître. Un ouvrage central parmi les nombreux qu’il a écrits entre 1971 et 1994 est La Convivialité[[Illich Ivan, La Convivialité, Paris, Editions Points, Essai, 2014 [1973],

]] dans lequel il développe la notion d’outils simples, adaptés, qui ne dominent pas l’homme car celui-ci est capable de les utiliser[Il faut insister ici sur le fait que la convivialité selon Illich est la capacité à développer une vie autonome par la maîtrise des outils utilisés et pas le c[aractère chaleureux des relations entre les personnes au sein d’un groupe, d’une société. Cette acception du sens de la convivialité s’est imposée dans l’informatique ou un système est dit convivial s’il est maîtrisable par un utilisateur non expert.

]].

La pensée d’Illich a de nombreux héritiers. Il est un des penseurs préféré des écologistes mais a aussi inspiré d’autres courants de pensée. Il inspire aussi le Mouvement anti-utilitariste en sciences sociales, le MAUSS[[http://www.journaldumauss.net/

]] qui, depuis 1981, perpétue et enrichit la pensée de Marcel Mauss, cet anthropologue qui, au début du XXème siècle, montra que la plupart des sociétés ne fonctionnent pas sur le mode du contrat froid des homo oeconomicus mais selon la logique de donner, recevoir, rendre[Mauss Marcel, Essai sur le don : Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques, in Sociologie et Anthropologie, Paris, [PUF, Collection Quadrige, 1973 [1924]; réédité aux PUF en 2012.

]]. C’est ainsi que fut proposé en 2012 un Manifeste des Convivialistes[[http://www.lesconvivialistes.org/

]], mouvement international qui propose une tout autre conception de la société, « une idée-force sans laquelle il n’y aura pas de politique de civilisation» a dit Edgar Morin, un de ses promoteurs avec Alain Caillé. Ce Manifeste a recueilli le soutien de près de 3.200 intellectuels de haut niveau, philosophes, économistes non classiques, écologistes, objecteurs de croissance, altermondialistes… Hélas, un récent ouvrage[[Caillé Alain/Les Convivialistes, Eléments d’une politique convivialiste, Le Bord de l’eau, 2016.

]] indique que ce soutien très large a conduit à une dilution de l’idée avec un retour aux fantasmes technicistes.

La critique du mythe technoscientifique fut portée et diffusée par l’écologie politique à partir des années 1970. C’est ainsi que le parti ECOLO défendit le slogan « Le progrès ça se choisit », refusant la logique que toute avancée technologique qui était rentable devait être mise en œuvre. Cette position, assez radicale dans les débuts de l’implantation des Verts en politique, s’est depuis lors quelque peu édulcorée avec les succès électoraux des écologistes et avec une propension progressive à favoriser la participation au pouvoir qui permet des avancées, limitées mais concrètes, plutôt que de défendre des idées fortes mais qui ont encore du mal à être acceptées et donc soutenues, par de larges franges de la population. Le flambeau fut alors repris par les objecteurs de croissance, d’abord en Italie et en France, avec l’émergence de noms comme Serge Latouche (un des initiateurs du MAUSS) ou Paul Aries. Les objecteurs de croissance sont vigoureusement anticapitalistes mais ils ajoutent aussi un fort rejet des théories issues du marxisme, comme les conduit naturellement leur refus du matérialisme, qu’il soit de la variante marchande ou étatique.

Une illustration récente de l’opposition farouche au progrès considéré sous son seul angle technologique est le collectif grenoblois Pièces et main d’œuvre. Ces néo-luddites, comme ils se désignent eux-mêmes, sont d’une saine agressivité envers les innovations que le système veut nous fourguer. Il faut dire qu’ils ont du boulot ces derniers temps. Avec la géo-ingénierie qui veut bouleverser le climat plutôt que d’agir sur les causes des émissions de gaz à effet de serre, avec la procréation médicalement assistée (PMA) qui veut contourner les règles de la reproduction humaine, avec le transhumanisme qui veut créer des humains augmentés grâce à des drogues psychiques ou des prothèses artificielles qui feront des nous ces cyborg, avec le post-humanisme qui veut remplacer les hommes, si imparfaits, par des robots, immortels eux…, il y a de quoi s’inquiéter.

Depuis près de 50 ans, les artistes (écrivains, cinéastes, auteurs de BD) ne proposent plus guère d’utopies à nos imaginations mais plus souvent leurs opposés, des dystopies. Les univers qu’ils présagent pour le futur sont bien sombres, montrant ainsi que les individus les plus créateurs ne sont guère optimistes quant à ce qui nous attend : le progrès n’est plus ce qu’il était. Certes, déjà en 1818 Mary Shelley nous avait avertis : quand l’homme se prend pour un démiurge, le résultat est plutôt effrayant… N’est-ce pas Dr Frankenstein ? Depuis lors, Orwell nous a alertés sur le danger des sociétés totalitaires avec son 1984 que l’on retrouve cité dans tant de réflexion actuelles. Et cela ne fait que s’accélérer : de Globalia à 2084, de Mad Max à Matrix, de Simon du Fleuve à Jeremiah…, ce sont des mondes très noirs que les œuvres culturelles préfigurent. Et il faut aller bien loin, sur d’autres planètes (Pandora dans ce cas) pour qu’un rebelle à la logique de l’extractivisme trouve un refuge chez les Na’vis dans une société réconciliée avec son environnement naturel (« Polémiques et relations homme/nature autour du blockbuster Avatar », A. Adriaens, revue Etopia n°7, mai 2010[[https://www.etopia.be/spip.php?article1547

]]).

Nous voici donc en 2016 et, si l’on interroge nos contemporains sur leur vision de l’avenir, rares sont ceux qui l’imaginent meilleur que le présent ou le passé récent. Excepté pour des politiques qui doivent rassurer et des économistes aux ordres qui doivent faire passer la pilule de l’austérité, plus grand monde ne croit au progrès. Le mythe de la croissance qui doit nous sortir des crises multiples a beau être répété tel un mantra par la nomenklatura, c’est plutôt le regrès[Définition de regrès par le dictionnaire du site lIntern@ute : [Action de recul, dorientation vers une situation moins favorable que la situation présente. Terme utilisé par Paul Lannoye dans le récent article « Et si on arrêtait le regrès » dans le n°24 du magazine Kairos, journal anti-productiviste pour société décente : http://www.kairospresse.be/journal/kairos-24 .

]] qui nous attend.

Mais puisque la promesse de bonheur (toujours à venir) par plus de consommation de choses s’avère impossible, un autre progrès est peut-être à imaginer, non plus matérialiste mais qualitatif, où l’on retrouvera le désir d’autres valeurs: humaines, culturelles, spirituelles… immatérielles, en un mot. On devine que ce ne sera pas facile pour ceux qui ont intégré profondément l’imaginaire voulu par le capitalisme marchand mais, puisque la fin du progrès matérialiste est inéluctable, autant accepter et vouloir une décroissance du productivisme et du consumérisme plutôt que de la subir, car alors elle s’appellera décadence, récession, régression ou… collapse de notre civilisation.

Pour échapper à ce scénario catastrophe de plus en plus prévisible, deux options se concurrencent. Il y a ceux qui restent bloqués dans la logique du passé et ne voient de salut que dans encore plus de technologies. Fidèles au progrès dans sa version scientiste, et même s’ils rejettent les fantasmes transhumanistes, ils imaginent que des technologies « vertes », plus économes en énergie et en ressources naturelles pourraient sortir l’humanité de son impasse matérialiste. Mais d’autres, dans une analyse bien résumée par Pablo Servigne et Raphaël dans leur ouvrage Comment tout peut s’effondrer.[[Servigne Pablo et Stevens Raphaël, Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, Paris, Editions du Seuil, collection Antropocène, 2015.

]], montrent que même si des techniques adaptées ne sont pas rejeter, il faudra changer radicalement de mode de vie si l’on veut réellement limiter les dégâts. Même si des changements importants se réalisaient rapidement, ils prévoient des évolutions assez apocalyptiques car on est déjà trop loin dans l’épuisement des ressources nécessaires à la transition. Mais au moins, si l’on adopte leur proposition de revoir radicalement notre conception du progrès, nous pourrons entrevoir la perspective d’un sauvetage de ce qui constitue l’essentiel de la dignité de la vie.

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