La thèse développée dans cette analyse est la suivante : l’eau, synonyme de vie (au même titre que l’air et le soleil), tout en étant une « ressource naturelle vitale », ne relève pas de la gestion économique d’une ressource naturelle limitée en voie de raréfaction mais d’une politique globale de la vie, d’une politique de société. La vie, la société, peuvent se passer du pétrole (elles l’ont fait pendant de millénaires, elles le feront au cours des prochains millénaires) mais pas de l’eau. L’accès à l’eau, la sauvegarde de l’eau, la propriété de l’eau, la gestion de l’eau, les rapports de pouvoir de décision et de contrôle sur l’eau, les pratiques sociales de l’eau, les croyances et les symboles sur l’eau, les modes de vie… : tout est influencé, façonné, pensé par la société. Nous entendons montrer que huit raisons principales font de l’eau, dès aujourd’hui, la question sociale principale de ce début de siècle, avec l’alimentation, le travail et l’énergie.